The affair : Saison 1

Dans la petite ville de Montauk, Noah vient passer quelques semaines de vacances en compagnie de sa femme et de ses quatre enfants. Mais il va croiser la route d’Alison, une serveuse un peu paumée, hypnotique. Lorsqu’un meurtre est commis, les deux se retrouvent interrogés par la police. Chacun racontera alors sa vision de leur histoire.

Difficile de rester insensible devant les qualités scénaristiques de cette nouvelle série du studio « Showtime ». Captivante par une intrigue qui se construit tout en douceur et dans une atmosphère un peu austère et pourtant si enveloppante, grâce notamment, à une image soignée et une mise en scène qui ne cherche jamais le plan trop structuré qui empêcherait le spectateur de se laisser captiver par les qualités de l’ensemble.

Car la grande réussite réside d’abord dans un scénario qui ne laisse rien au hasard et qui fait une peinture remarquable de ses personnages. Sans se précipiter, le scénariste impose un style qui ne se laisse pas dicter sa raison pour une éventuelle modernité de rythme qui ne le pousserait qu’à bâcler l’ensemble de son scénario. Car tout réside évidemment dans la manière dont les personnages apparaissent, avec des nuances et des contrastes permanent qui les rendent constamment intriguant sans être pourtant repoussant. Et c’est toute la force de cette série, construite sur le principe de la double lecture des événements, l’intrigue se construit doucement, et chaque personnage apparaît sous un genre différent qu’il soit du point de vue de Noah ou de celui d’Alison. Du coup, le scénario pousse le spectateur à s’interroger en permanence sur qui de l’homme ou de la femme dit la vérité, quelle fut réellement la chronologie des événements relatés, qu’ils soient heureux ou non. Et chaque partie de définir un peu plus les personnages principaux, leur entourage et les habitants de leur petite ville.

En toile de fond, il y a bien sûr une peinture fine et sensible d’une Amérique qui vit en permanence entre modernité et conservatisme. Il y a les habitants rugueux qui ne veulent pas voir leur patrimoine partir pour les besoins de la modernité et de la mondialisation. Et il y a ceux qui veulent évoluer, s’ouvrir aux autres pour mieux faire prospérer leurs affaires. Et bien sûr ceux qui regardent tout cela avec un regard nostalgique d’une société en pleine mutation qui ne laisse pas beaucoup de chances aux petites communautés qui sont obligées de se déchirer pour survivre.

La mise en scène emmène la distribution dans une œuvre un peu austère mais d’une rare intensité, qui mêle avec brio et intelligence : le thriller un peu moite et l’intrigue sentimentale teintée de tristesse. Ici rien n’est laissé au hasard pour que le spectateur se plonge à corps perdu dans une intrigue subtile et captivante. A découvrir sans réserve !

La réalisation ayant soigné le détail, il aurait été dommageable que l’édition ne soit pas à la hauteur. La lumière est parfaitement mise en valeur, et la texture des tissus bénéficie d’un rendu remarquable, avec des couleurs précises et des contrastes bien tenus qui offre une qualité de nuances à la hauteur de la série. 

La piste sonore bénéficie en VO comme en VF d’une piste 5.1 assez bien structurée, avec une réparation soignée qui laisse la place belle aux dialogues et ne se laisse pas déborder par la musique qui apparaît parfois en arrière. La dynamique est remarquable et la spatialisation plus en retenu se mêle bien avec l’ensemble. 

« Montauk : la fin du monde » : Pour réussir une série , il faut parfois trouver le bon endroit, celui qui fera transpirer l’atmosphère voulu par les créateurs, celui qui deviendra au fil du temps l’ultime personnage de la série. 

« Le conte des deux costumes » revient sur l’importance des costumes dans la narration. C’est intéressant sans être renversant.

« Profils des Personnages : Noah, Alison, Helen et Cole », nous offre un portrait plus précis des personnages. Cela nous permet de confronter notre perception et celle envisagée par les auteurs.