Une étrange découverte au sein du pénitencier de Castle Rock, après la mort du directeur, amène l'avocat au pénal Henry Deaver à revenir dans sa ville natale, dans le Maine, l'obligeant à faire face aux démons de son passé. Série psychologique et horrifique mêlant les références mythologiques à l'ambiance si particulière de Castle Rock, lieu de connexion de beaucoup des romans de Stephen King.
Est-ce qu'une participation de Stephen King, suffit à garantir un succès ? Est-ce un gage de qualité ? Assurément non et particulièrement à la télévision. Si l'auteur à succès de « Ca », « Shining » ou encore « Christine » a fait les belles heures de la littérature fantastique, ses adaptations au cinéma n'ont pas toutes été de franches réussites, on peut se souvenir du très mauvais « Dreamcatcher » ou encore de l'insipide « Fenêtre secrète ». A la télévision, le constat est encore plus sévère avec des séries désastreuses ou des adaptations ratées comme les séries « The Myst » ou « Under the Dôme » sans parler des téléfilms profondément vides de toutes substances comme « Les Tommyknockers » ou « Le bazar de l'épouvante ». Pourtant Stephen King reste l'homme derrière « Ca » œuvre Somme qui surfe sur la peur des clowns et sur les traumas de l'enfance, dont l'adaptation au cinéma a battu tous les records au box-office pour un film de genre. C'est aussi celui qui terrifié des millions de spectateurs avec « Misery » dans lequel, un écrivain se retrouve prisonnier d'une psychopathe interprétée par l'incroyable Kathy Bates (American Horror Story), qui ne supporte pas que l'auteur tue son héros préféré dans son dernier roman. A la télévision également il y eut quelques pépites comme la première adaptation de « Ca », encore lui, avec Tim Curry (The Rocky Horror Picture Show) dans le rôle de Pennywise, ou encore un peu plus proche « 1963 », série dans laquelle un homme doit tout faire pour empêcher l'assassinat du président Kennedy à Dallas.
Mais voilà, le problème avec Stephen King, ce sont les conclusions ! Celle de « Ca » est d'une déception terrible, pour « Under the dome », le public n'a même pas cherché à savoir ce qui allait ensuite, puisqu’il a littéralement déserté la deuxième saison, quant à « The Myst » nous n'en parlerons même pas ! Avec « Castle Rock », l'ambition est clairement affichée, tenir à nouveau en haleine avec une intrigue se déroulant dans la ville mythique de l'auteur : Castle Rock. Un directeur de prison s'y suicide, sa remplaçante se rend compte qu'une aile de l'établissement n'est pas utilisée et demande à un garde d'aller voir ce qu'il y dedans. L'homme va y découvrir, un jeune homme vivant enfermé dans une cage. Un inconnu qui ne prononcera qu'un seul mot : celui d'un avocat, qui s'avère avoir été, dans son enfance, au cœur d'un mystère non élucidée : il fut porté disparu pendant plusieurs jours avant d'être retrouvé indemne au milieu d'un lac gelé. Autant le dire tout de suite, tout est fait pour nous tenir en haleine.
Mais voilà, si le pilote tient effectivement ses promesses, à mesure que les épisodes se succèdent, la série fait du surplace et manque quasiment irrémédiablement tous ses « cliffhanger » pour arriver au final sur une conclusion d'une mièvrerie désarmante, qui ne dit pas grand-chose, mais cherche plutôt à capitaliser pour une éventuelle deuxième saison. Le problème c'est que la série manque tellement de rythme, de véritables twists et surtout d'une histoire solide qu'elle finit par lasser au bout de trois épisodes et pour un peu que nous ayons le courage d'aller au bout en espérant une reprise en main qui ne viendra jamais, le visionnage devient un véritable supplice.
Alors ne noircissons pas le tableau complètement, il reste tout de même de bons moments à cette série, mais ils se situent principalement dans la distribution, qui tente par tous les moyens de sauver du naufrage cette déroute artistique et scénaristique, à commencer par le duo improbable que forment André Holland, acteur remarquable de « Moonlight » de Barry Jenkins (2017) et Bill Skarsgard, le « Pennywise » du film « Ca » (2017) dont le deuxième volume devrait sortir en fin d'année. Les deux acteurs s'opposent et se complètent parfaitement. Le premier en composant un homme fuyant ses traumas et obligé de se confronter à un passé qu'il a mis tant de temps à fuir. Le deuxième impose une prestation tout en retenue qui mêle l'innocence, presque la faiblesse à une soudaine et inquiétante posture qui le rend si mystérieux et inquiétant.+
En conclusion, les producteurs ont signé pour une deuxième saison de « Castle Rock » ! Espérons que les auteurs parviendront à trouver une parade qui puisse lui faire prendre de la hauteur et enfin répondre aux attentes des spectateurs, car la première saison est une déception singulière tant, jamais une œuvre de Stephen King ne fut aussi pauvre en tension. Si le format aurait été idéal en téléfilm, il se révèle pesant sur les dix épisodes que contiennent la première saison.
Chaque épisode bénéficie d’une «
featurette », qui fait office de making of personnalisé.
Avec «
Castle Rock : Du sang sur la page », les auteurs et producteurs, à commencer par Sam Shaw et JJ Abrams, reviennent sur l’œuvre de Stephen King qui fut la source d’inspiration de la série. Ce documentaire est beaucoup plus une analyse très orientée du talent de l’auteur que de celui de la série. Mais c’est suffisamment intéressant pour pouvoir se pencher sur la réputation autant que la carrière de cet auteur hors norme.
«
Les Rouages de l’Horreur », du coup après Stephen King, nous revenons sur l’autre personnage clé du projet : JJ Abrams, qui fut partie intégrante de la conception, autant que du sens de narration que le réalisateur et producteur à su prendre dans ses œuvres précédentes.