La querelle entre deux clans rivaux s'intensifie lorsque la psychopathe en herbe Annie Wilkes débarque en ville, accompagnée de sa fille Joy. La jeune infirmière, froidement accueillie par les habitants du coin, ne compte pas se laisser intimider.
Est-ce qu'une participation de Stephen King, suffit à garantir un succès ? Est-ce un gage de qualité ? Assurément non et particulièrement à la télévision. Si l'auteur à succès de « Ca », « Shining » ou encore « Christine » a fait les belles heures de la littérature fantastique, ses adaptations au cinéma n'ont pas toutes été de franches réussites, on peut se souvenir du très mauvais « Dreamcatcher »de Lawrence Kasdan (2003) ou encore de l'insipide « Fenêtre secrète » de David Koepp (2004). A la télévision, le constat est encore plus sévère avec des séries désastreuses ou des adaptations ratées comme les séries « The Myst » ou « Under the Dôme » sans parler des téléfilms profondément vides de toutes substances comme « Les Tommyknockers » ou « Le bazar de l'épouvante ». Pourtant Stephen King reste l'homme derrière « Ca » œuvre Somme qui surfe sur la peur des clowns et sur les traumas de l'enfance, dont l'adaptation au cinéma a battu tous les records au box-office pour un film de genre. C'est aussi celui qui terrifia des millions de spectateurs avec « Misery » dans lequel, un écrivain se retrouve prisonnier d'une psychopathe interprétée par l'incroyable Kathy Bates (American Horror Story), qui ne supporte pas que l'auteur tue son héros préféré dans son dernier roman. A la télévision également il y eut quelques pépites comme la première adaptation de « Ca », encore lui, avec Tim Curry (The Rocky Horror Picture Show) dans le rôle de Pennywise, ou encore un peu plus proche « 1963 », série dans laquelle un homme doit tout faire pour empêcher l'assassinat du président Kennedy à Dallas.
Mais voilà, le problème avec Stephen King, ce sont les conclusions ! Celle de « Ca » est d'une déception terrible, pour « Under the dome », le public n'a même pas cherché à savoir ce qui allait ensuite se passer, puisqu’il a littéralement déserté la deuxième saison, quant à « The Myst » nous n'en parlerons même pas ! Avec « Castle Rock », l'ambition est clairement affichée, tenir à nouveau en haleine avec une intrigue se déroulant dans la ville mythique de l'auteur : Castle Rock. Et pour cette nouvelle saison qui, au passage sera la dernière, les auteurs ont décidé de plonger le spectateur dans une intrigue où une femme arrive, par accident, avec sa fille à Castle Rock et se retrouve au milieu d’une guerre entre deux clans. Comme nous sommes chez Stephen King, rien n’est simple et surtout Annie, la femme, est en fête une psychopathe qu’il vaut mieux ne pas contrarier, et les habitants doivent faire avec une créature qui semble bien déterminée à prendre le contrôle de la ville.
Mais voilà, si l’ensemble tient effectivement ses promesses, à mesure que l’on s’approche de la fin l’angoisse commence à monter. Car si cette deuxième saison parvient à éviter les longueurs qui plombaient la première saison et la rendait décevante à souhait, Ici tout est fait pour vous captiver et vous amener à une conclusion qui comme chaque fois chez Stephen King, laisse assez dubitative. Et même si le producteur et fervent gardien de l’univers Geek : J.J. Abrams est derrière la série également, à travers sa société de production « Bad Robot », la série n’atteint jamais les hauteurs escomptées, même si, il faut bien le dire, cette deuxième est d’un niveau bien plus élevé que la première.
Côté distribution, la présence de Tim Robbins, qui avait déjà eut affaire avec Stephen King dans « Les Evadés » de Frank Darabont (1995), une expérience dont un clin d’œil est fait dans le premier épisode de la saison, vient donner une dimension plus mature à l’histoire. Mais c’est l’actrice Lizzy Caplan que l’on avait pu voir dans « 127 heures » de Danny Boyle (2010), qui fait sensation dans le rôle d’Annie, avec une interprétation digne des plus grandes. Elle porte une bonne partie de la saison et sait parfaitement trouver le ton juste pour nous angoisser par son regard et sa diction inquiétante. A noter tout de même l’impeccable interprétation de Barkhad Abdi, un acteur d’origine Somalienne que l’on avait pu croiser dans le « Blade Runner 2049 » de Denis Villeneuve en 2017