La nuit de la glisse : Perfect Moment

La nuit de la glisse en quelques mots :

 

Thierry Donard marie 7ème art et sports extrêmes depuis le début des années 80, mais la Nuit de la Glisse s’est construite progressivement. A l’origine, des conférenciers de la NDG parcouraient l’Europe entière afin de présenter le résultat de longs mois de tournages, avant de bénéficier d’une diffusion événementielle réservée à quelques villes.

 

Une génération entière a grandi avec ces sports à travers nos films. Il y a 20 ans, le terme « glisse » n'était pas utilisé pour les nommer. Aujourd'hui il fait partie du vocabulaire, et il est surtout repris par tous et sous toutes ses formes. Mais de quoi est partie La Nuit de la Glisse ? D'une idée simple : montrer des sportifs en harmonie avec la nature et les éléments ; déjà à l'époque l'idée d'évasion était très forte.

 

Malgré un passage à vide de 5 années (de 1990 à 1995), La Nuit de la Glisse n'a rien perdu de ses valeurs ; au contraire, le fait de projeter un nouveau film chaque année dans les meilleurs multiplexes créé chaque fois l'évènement : une qualité d'image et un son exceptionnel, des séquences fortes d'émotions et de liberté. La performance, c'est d'avoir su conserver cet esprit pionnier et de l'avoir fait évoluer techniquement pour que toute la dimension de son message originel soit intacte.

 

Ainsi les nouvelles générations, toujours soutenues par l’ancienne, peuvent revivre ensemble ces moments forts, qui représentent un modèle de vie pour beaucoup d'entre nous. Ce modèle est resté intact, et peut être encore plus d'actualité aujourd'hui.

 

Critique subjective.

 

Le vif du sujet…

Laissons un peu de coté la nuit de la glisse en temps qu’événement, oublions une minute ce qu’elle représente et concentrons nous plutôt sur ce qu’elle présente en réalité. Perfect Moment est film réalisé par Thierry Donard. Il nous propose de découvrir l’un des aspects des sports de glisse : celui de la quête de « cet instant de plénitude, où tout semble irréel, comme suspendu… » . Le postulat de base est simple : plutôt que d’axer le discours sur ce que les médias ont longtemps mis en avant concernant ces « sports extrêmes », « funs » ou autres appellations sensationnelles et vendeuses, Perfect Moment se donne comme objectif de présenter au grand public une certaine spiritualité, un état d’esprit unique que l’on ne trouve nulle part ailleurs.

 

Un moment parfait…

Les images sont très belles : on a souvent la sensation d’être au cœur de l’action, d’être le spectateur privilégié de ces instants particuliers. Mais pourquoi s’agit-il d’un moment parfait ? La réponse à cette question essentielle (si l’on prend en compte le postulat de base que nous évoquions plus haut) ne trouve ici qu’une réponse floue. En effet, la succession des descentes ou des nombreux rollers sur de nombreuses vagues du monde entier dissout (dans le nombre) ces instants  magiques qui apparaissent alors être reproductibles. Sait on mieux à la fin du film ce qu’est cet instant particulier, ce moment parfait ? Les premiers concernés auraient pu nous livrer leurs impressions. En laissant plus souvent la parole aux « riders », le film aurait, sans doutes, eu un impact bien plus important que ne l’est seulement celui des image. Les commentaires nous donnent la sensation d’assister à un reportage animalier et quand ils prennent la parole les sportifs ne livrent, malheureusement que des banalités…

 

Un dernier mot ?

Quelques maladresses font de ce reportage un film assez banal, plutôt proche d’autres productions plus spécialisées. On peux néanmoins insister sur la grande qualité des images qui nous sont proposées ici, de ce point de vue précis, c’est une belle réussite.

Les couleurs sont très belles et bien saturées. Malheureusement, l’utilisation du 35mm se ressent particulièrement : l’image apparaît souvent grouillante. Quelques défauts de compressions sont à déplorer : des artéfacts apparaissent sur les surfaces uniformes et comme durant les scènes « de montagne », les surfaces uniformément blanches sont nombreuses, ces petits défauts peuvent être assez dérangeants.

L’édition nous propose trois pistes son en dolby digital 5.1. Celle française est plutôt bien réussie. Les dynamiques sont correctes et la musique bien spatialisée. Le seul défaut serait la présence de ces trop nombreux et bien trop grossiers effets ajoutés lors du mixage. En effet, quand un skieur ou un sky diver traverse l’écran, un bruit de « vent vitesse » est ajouté. Le résultat est plutôt kitch…

Les bonus, même s’il ne sont pas en très grand nombre, sont plutôt enthousiasmants. Deux épisodes de la série « Pushing the limits » nous sont proposés ici : Eric Fradet, pour une session de sky surf et Guerlin Chichérit pour un saut osé à partie d’un hélicoptère. On vous proposera ensuite des bandes annonces du film présenté ici et enfin le teaser du prochain film de la nuit de la glisse qui sortira courant décembre 2003. En plus, quelques très belles photos au format 16/9…