La nuit de la glisse,ultime round

Cela fait maintenant plus de 20 ans que la Nuit de la Glisse rend hommage aux riders les plus dingues de la planète, dans des disciplines les plus diverses. L’idée est partie de la volonté de montrer des sportifs en harmonie avec la nature et les éléments. Un message écolo salvateur et en avance sur son temps pour Thierry Donard, réalisateur du projet, et toute sa bande. Avant la première, ayant lieu à Oslo le 24 novembre, du film célébrant le 25^e anniversaire du projet, Les Etoiles de la Glisse, replongeons-nous dans cet opus, Perfect Moment – The Ultimate Round.

 

« Une histoire née de la passion de l’homme pour le possible ! »

 

Au vu des prouesses accomplies et filmés pour notre plus grand plaisir, il est clair que les opus érigés à la gloire du plus célèbre scientologue devraient être rebaptisés, Mission Fingers in the Noise, tant ces extraterrestres semblent prendre manifestement leur pied dans des situations où une personne saine d’esprit se dirait – oh non, là ça va pas le faire ! Mais nos petits amis, à la recherche de l’instant parfait, de la sensation la plus pure, se jettent, comme si de rien n’était, dans les pièges tendus par les éléments naturels.

 

Le procédé du film est assez simple. On s’attarde sur quelques riders, spécialistes de freestyle – discipline consistant, en dehors de toute compétition, normalement, en la recherche de spots inédits pour la seule satisfaction du plaisir et la délicieuse montée d’adrénaline. Des images de leurs runs, jumps, courbes,…une petite interview et hop ! C’est tout simple en somme ? Oui sauf que les prestations et les images rapportées sont bien souvent hallucinantes. Ces garçons et filles sont différents. Tout bêtement, nous avons affaire à de grands malades ! Avec une mention spéciale pour les amateurs de wingsuit, sautant dans le vide pour jouer à Batman (hé les gars, personne ne vous a dit que c’est un personnage inventé pour une bd ?) et les spécialistes de la montagne, sans doute les plus radicaux. Personnellement j’ai bien aimé la petite troupe grimpant l’Everest pour ensuite se taper la descente comme s’il s’agissait d’un sommet comme les autres. Enfin, la palme revient à un surfer australien nous racontant tout naturellement son attaque par un requin, de laquelle il s’est sorti miraculeusement en enfonçant un doigt dans l’œil du requin ! Il conclut en nous précisant, le plus sérieusement du monde, ne pas en vouloir au squale. Après tout, il surfait sur son territoire !!! Le plus dingue est sûrement la logique du propos.

 

Pour résumer, des images de barjots ! Filmée magnifiquement. Certains plans tournés depuis l’hélicoptère vous scotcheront littéralement sur votre canapé par leur beauté et leur fluidité. Mais ne vous méprenez pas, Thierry Donard ne nous sert pas le nouveau délire des Jackass. Il est question de sports extrêmes certes mais également d’hommage à la beauté de notre planète. Parfois, le plus saisissant de ce qui nous est donné à voir réside dans la nature elle-même. Si vous êtes insensible aux vagues de l’océan, à la montagne enneigée, et que vous ne jurez que par le béton des villes, passez votre chemin et allez consulter.

Les seuls reproches à faire tiennent au discours un peu lisse et convenu du texte lu par la voix off (sans parler des interviews des riders, pas toujours des plus intéressantes) et au travail de ce narrateur justement. Dans la version française, on a le droit à une voix semblant surgir d’outre tombe, au timbre très grave, sensée donner à l’ensemble un caractère sacré. C’est parfois à la limite du ridicule. La voix anglaise, un poil trop publicitaire, passe nettement mieux, mais les sous-titres aux abonnés absents, il vous faudra maîtriser la langue de Kelly Slater.

 On pourrait essayer de chercher tous les qualificatifs les plus funs et les plus exotiques, tous les synonymes de l’expression « là j’suis sur le c.. ! » pour décrire ce film. Mais on dit souvent que les images parlent d’elles-mêmes, donc à vos lecteurs…

Une très belle image digne des prouesses exécutées et de la nature célébrée. Une bonne définition. De nombreux plans de la montagne enneigée, toute de blanc vêtue, auraient pu mettre à mal votre installation. Mais il n’en est rien.

 Seul bémol, la compression à quelques moments, heureusement rares, est prise à défaut.

Pas la réussite du projet. On a le droit à un mixage particulier qui nous procure la sensation que tout le son provient de l’enceinte centrale ou presque. Les enceintes arrières ne servent pratiquement pas. Et la dynamique est tout juste correcte. Pourtant avec tous les éléments naturels enregistrés (vague, pluie, vent,…), il y avait mieux à faire.

 

La piste anglaise est identique, avec juste une voix off plus plaisante.

Sur des menus un peu trop sobres, quelques bonus sympathiques mais limités.

 

-         La Nuit de la Glisse à Tahiti. Documentaire sur la présentation du film à Tahiti, agrémenté de commentaires de spectateurs après la vision. Pas indispensable.

-         Ugress, le clip : Makina Fifth. Clip d’un morceau électro. Assez marrant et bien dans l’esprit cool et un peu barré de l’ensemble.

-         P.Y. Leblanc, Session Freeride au Canada. Comme son nom l’indique on suit Leblanc, pour son retour sur les pistes (enfin façon de parler) après sa fracture du fémur. Cet accident n’a pas calmé le garçon. Dans la même veine que le film donc recommandable.

-         Jorgen Willemsen, JIIB Session Freestyle. Une qualité d’image catastrophique mais vaut le détour rien que pour halluciner sur ce que fait le garçon.

-    Extraits de Tournage, Free Flying. On se fait une descente de Free Flying (ski + parapente) grâce à une caméra fixée sur un casque. Ahurissant !!!