Depuis son plus jeune âge, Tessa était promise à un avenir tout tracé : une vie rangée, une brillante carrière, un mariage tranquille avec son fiancé de toujours. Jusqu’à sa rencontre avec Hardin à son arrivée à l’université. Grossier, provocateur, cruel, c’est le garçon le plus détestable qu’elle ait jamais croisé. Et pourtant, ce bad boy tatoué pourrait bien lui faire perdre tout contrôle…
Honnêtement, il est difficile de donner un avis favorable, à l’adaptation d’une œuvre sulfureuse à destination des adolescents, lorsque l’on sait d’avance que, pour des raisons d’interdictions, tout l’érotisme du contenu du livre sera tenu à l’écart pour ne pas choquer la bonne séance. Lorsqu’en plus, le roman dont est issue le film, vient, en fait d’une fanzone, où l’auteur fantasmait sur l’un des membres du boys band : « One Direction » : Harry Styles, il est forcément difficile de se dire que l’on va plonger dans une œuvre haletante, fidèle et passionnante.
Et je serais tenté de dire que : Heureusement que Pierre Chauderlos de Laclos ou Stephen Frears et Milos Foreman sont passés par là avec : « Les Liaisons Dangereuses », l’auteur du roman pour le premier, et les réalisateurs des deux meilleures adaptations cinématographiques de l’autre, car sinon, des auteurs comme Anna Todd n’existeraient pas. Car, si vous prenez « After », une bluette dans laquelle une jeune fille prude et vierge va se laisser séduire par un jeune homme un peu mauvais garçon, séduisant, et amateur de paris, il n’y a pas long pour faire le parallèle. Seulement, voilà, l’univers de Valmont et celui de Tessa, n’ont rien à voir. L’histoire de Chauderlos de Laclos, explore les rouages de l’amour, ses ravages et cette dualité malsaine qui oppose ses personnages. Dans « After », du moins dans son adaptation, on ne retrouve qu’une œuvre issue du fantasme d’une jeune admiratrice d’un chanteur pour midinette.
Le scénario ne cherche jamais la profondeur, ni même l’originalité, bien au contraire, il va rester en surface, enchaîner les convenances autant les convenues pour donner une œuvre fade et bien pâle, en dépit de ce qu’elle pourrait être. Ajoutez à cela une mise en scène très propre, qui ne cherche pas çà choquer, qui enfile les plans très soignés comme un collier de perles lissés et brillantes, qui pourrait faire penser à une version sans vampire de « Twilight », tant l’atmosphère y est très propre et très semblable aux réalisations « pâlottes » de Katherine Hardwick ou Bill Condon, réalisateur de la trop tristement célèbre saga vampirique aussi mièvre qu’inutile. Ici, la réalisatrice qui vient du documentaire, s’évertue à faire de la sensualité propre, mais, à chaque fois, se prend les pieds dans le tapis. Comme lorsque la jeune femme décide de s’offrir d’elle-même à son amant, tout est mis en œuvre pour susciter l’érotisme, mais le rythme, le montage à la serpette et la musique décalée font que la scène se retrouve vidée de toute son essence.
Côté distribution, les deux jeunes acteurs : Jennifer Langford (Into the Dark) et Hero Fiennes-Tiffin (Harry Potter et le prince de Sang-mêlé), neveu de Ralph (La Liste de Shindler) et Joseph Fiennes (Handmaids Tale), forment un couple très glamour dont le potentiel de séduction est évident. Mais sa sous-exploitation, les font terriblement manquer de relief et leurs compositions aussi soignées soient elles, ne parviennent jamais à nous séduire totalement.
En conclusion, « After – Chapitre 1 » est un film inspiré d’un roman érotique pour adolescent, complètement vidé de ce qui en faisait son originalité et son attraction pour les ados amateurs de ce type de roman : l’érotisme. Présenté comme le « 50 Nuances de Grey » (Autre adaptation désastreuse sur le segment) pour ados, autant dire que le film est plus qu’une déception. Pas étonnant que le studio ait décidé d’engager Roger Kumble, pour prendre les rennes du second chapitre. Le réalisateur ayant, comme fait d’arme : « Sex Intentions », autre version modernisée des « Liaisons dangereuses », tiens donc !