Pour Goran et son équipe de braqueurs amateurs, le plan était presque parfait : pénétrer de nuit dans un hypermarché pour dévaliser une bijouterie. Mais ces « bras cassés » n’avaient pas prévu l’arrivée d’un vigile pas comme les autres : Walter, un ex-chef de guerre africain qui va les envoyer en enfer…
Le succès dans une web série ou dans un long métrage n’est pas forcément un gage de qualité et surtout un sésame garanti pour le passage de façon durable au cinéma. Et même si avec leur premier long métrage les « Déguns » ont tout de même réunit plus de 400 000 spectateurs, leur participation à un long métrage n’est pas valeur à nous rassurer. D’autant que le duo, n’est pas réputé pour faire dans la finesse et se positionnerait plutôt dans la lignée des « 3 Stooges » ou encore de Mike Myers et son « Wayne’s World ». Mais il serait injuste de limiter « Walter » à un film des « Déguns », même si ces derniers ont pu confier avoir eu l’impression d’avoir eux-mêmes écrit le scénario, tant leurs répliques leur collaient à la peau.
Et pour son premier long métrage, Varante Soudjian qui avait œuvré principalement sur des séries telles que « Scènes de ménages » ou encore « Action Discrète » par exemple, s’est lancé dans une entreprise un peu risquée puisqu’il s’agissait de réunir les acteurs de la toute nouvelle génération à venir et de les plonger dans les méandres d’un casse dans un supermarché qui va être compliqué par l’arrivée d’un vigile un peu particulier, puisqu’il s’agit d’un ancien chef de Guerre Africain, bien décidé à ne pas se laisser faire. Et si le scénario n’est pas toujours de bon goût ou de bonne tenue, et si la mise en scène a tendance à capitaliser sur les images de marque des comédiens, comme le duo, qui se lance dans des grimaces ou dans des gestuelles qui leur sont propre et peuvent rapidement devenir fatigantes, ou encore Alban Ivanov, toujours impeccable dans un rôle de faux dur, un peu « à côté de la plaque ».
Le scénario accumule les gags même si certains sont déjà essoufflés comme celui où les deux Deguns vont se frotter pour la première fois à la capacité guerrière du vigile. La fin s’anticipe à des kilomètres. Mais pourtant, même si l’on avait envie dés le début de dire beaucoup de mal sur ce film sans aucune prétention, force est de constater qu’il fonctionne quand même. Nous sommes très loin du top de la comédie française, mais ce premier essai laisse imaginer de grandes choses pour le réalisateur et son scénariste. Car le duo parvient à tenir un cap, qui souffre un peu du format grand écran, mais parvient t à trouver sa place dés lors que l’on fait fi de nos préjugés. Mais surtout, le duo parvient à élimer un eu le trait un peu trop gras des « Deguns ». Nous les trouverions presque moins pénible que dans leur premier long métrage.
En conclusion, « Walter » est un premier long métrage, qui manque peut-être d’ambition et se limite un peu trop dans sa construction narrative, mais le réalisateur parvient à diriger ses acteurs, au point que l’on arrive à oublier leurs origines artistiques (le web pour les Deguns, le Jamel Comedy Club pour Alban Ivanonv et Samuel Djian) des débuts qui ne font pas des boulevards pour le cinéma. Mais nous avons pu voir des transfuges de ces origines médiatiques s’envoler vers les plus hautes sphères : Jamel Debouzze, Omar Sy ou encore Alban Ivanov. Le film s’adresse évidemment à un public de 12/25 ans, mais les autres pourront tout de même quelques qualités à l’ensemble, ce n’est déjà pas si mal.