16 ans plus tard, Tanguy, qui a maintenant 44 ans, revient chez ses parents avec sa fille Zhu sous le bras car Meï Lin l’a quitté. Catastrophés de voir leur "tout-petit" dans cet état, Paul et Édith font tout pour lui redonner goût à la vie, sans réaliser que ce faisant, ils tressent la corde pour se pendre. Car Tanguy recommence à se sentir bien chez ses parents…
C’est tout de même difficile de dire du mal d’un film réalisé par quelqu’un qui a su se démarquer des autres par un ton corrosif, une qualité d’écriture qui faisait écho à un regard acerbe et tellement en phase avec une société. Il y a quinze ans, Etienne Chatiliez avait, alors, eut l’idée de parler d’un phénomène de société, qui était amené à prendre de l’essor et serait prénommé par le titre de son film : « Tanguy ». Depuis, le prénom de son héros est devenu celui qui désigne un trentenaire qui n’a toujours pas quitté le domicile de ses parents. Le scénario était implacable, d’un humour noir réjouissant, il emmenait les spectateurs dans des plaisirs coupables, de rire de ces parents qui font toutes les méchancetés possibles pour faire fuir leur enfant de trente ans, un peu trop envahissant. 15 ans plus tard, « Tanguy » est parti en Chine, mais sa femme le quitte et le voila qui revient avec sa fille s’installer à nouveau dans l’appartement de ce couple de retraité, bien content de son quotidien entre golf avec les amis et soirée en amoureux.
Seulement voilà, depuis plusieurs films, Etienne Chatiliez a perdu le feu de la comédie, et son regard acerbe. Nous pourrions situer le début de la descente aux enfers du réalisateur avec « Agathe Cléry », sombre ratage dans laquelle Valérie Lemercier, en femme raciste et odieuse, se retrouvait en femme noire et à affronter le quotidien souvent difficile de ces personnes dont la peau sombre continue d’être source de propos irrévérencieux et odieux. Mais le réalisateur s’était pris les pieds dans le tapis, pour ne plus s’en relever. En compagnie de son comparse d’écriture Laurent Chouchan et sous l’impulsion de son producteur, Etienne Chatiliez s’est donc lancé dans une suite des aventures de son personnage devenu culte.
On imagine très bien que le réalisateur ait pu y voir l’occasion de se relancer, mais encore une fois, le regard n’est plus aussi acerbe, les situations ne font plus rire, pire elles deviennent parfois gênantes ou sans aucun intérêt pour le spectateur qui ne se sent absolument plus concerné. Si la mise en scène est toujours aussi précise et dynamique, si le réalisateur garde toujours sa capacité à tenir en haleine le spectateur avec des plans soignés, il manque les marches de sa direction d’acteurs qui se retrouvent subitement à jouer en roue libre et à rendre l’œuvre, assez éprouvante à regarder. Hormis, les deux acteurs principaux :
André Dussolier (Mon Petit doigt m’a dit) et
Sabine Azéma (On Connait la chanson), toujours aussi réjouissant en parents odieux et soucieux de se débarrasser de leur progéniture, le reste de la distribution ne parvient jamais à tenir la barre d’une composition précise et convaincante.
En conclusion, « Tanguy 2 : Le Retour », est une nouvelle comédie du réalisateur Etienne Chatiliez qui a su nous ravir avec le premier opus. Seulement, il aurait mieux valu s’arrêter là, d’abord parce que le scénario manque terriblement d’idée, et nous plonge dans une redite mais &également dans une comédie présentée comme noire et drôle mais qui n’a ni l’un ni l’autre. Ajoutez à cela une distribution très en dessous de ce que nus pourrions demander, au minimum, et vous obtiendrez une œuvre ratée, et un retour sur le devant de la scène pas suffisamment convaincant pour le réalisateur. Espérons que le prochain film sera enfin le retour de ce grand réalisateur.