L’histoire :
Londres 1963 : un psychologue et un généticien cherchent à nouer le dialogue avec les enfants extra-terrestres rescapés, issus des divers continents. Les services secrets anglais et les diplomates étranger surveillent avec inquiétude l'évolution de la situation…
Avant-propos :
Les enfants des damnés est la suite du classique du cinéma SF paranoïaque
Le village des damnés. Ce dernier étant souvent relié, à juste titre d’ailleurs, à
L’invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel pour leurs sous textes politiquement incorrects. Ou pour être plus clair, quand l’invasion des petits hommes verts en faisait écho à une autre plus concrête celle-là, celle des méchants ogres rouges : en un mot, les communistes.
Plus qu’une suite,
Les enfants des damnés se veut une nouvelle adaptation du roman de John Wyndham «
The Midwich Cuckoos », comme une alternative à celle déjà opérée sur
Le Village des damnés de
Wolf Rilla. Et on comprend maintenant mieux pourquoi
Les enfants des damnés était resté inédit en France jusqu’à maintenant, le film n’ayant même pas été distribué chez nous à l’époque.
Le village des damnés versus Les enfants des damnés :
Dans cette fausse suite, les enfants sont déjà sur Terre, et ce dès le plan d’ouverture. Le film prend ainsi le contre-pied du premier opus où il fallait alors attendre un bon quart d’heure pour que naissent seulement la damnée portée.
Dans le film de Leader, on compte six enfants, dissemblables, puisque chacun est censé représenter un continent distinct ou un bloc politique particulier (Asie, Afrique…URSS…). Or, tout l’intérêt du
Village des damnés venait justement de l’uniformité inquiétante entre ces douze petites têtes blondes, aux visages d’ailleurs plus inquiétants dans la version de Wolf Rilla.
Autre différence, et de taille, l’histoire se déroule exclusivement à Londres. Ce qui signifie donc que les représentants des continents africains, asiatiques, américains, européens…et communistes se trouvent tous dans la même ville. Ingénieux, n’est ce pas ! Dans
Le village des damnés, c’était dans un trou perdu appelé Midwich que ces étranges bambins sévissaient, une isolation qui permettait une colonisation plus discrète et par la même occasion plus terrifiante.
Critique subjective :
Le film s’ouvre sur une suite de plans fixes d’un enfant au regard monolithique, à la manière d’un roman photo à la Chris Marker, le tout surlignée par une musique redondante censée susciter l’inquiétude, voire davantage peut-être…En vain !
A la réalisation pataude d’Anton Leader s’ajoute un scénario bien trop bavard et prévisible pour sauver l’entreprise. Prenons par exemple la séquence finale qui semble la mieux illustrer ces errements. Dans celle-ci, l’armée fait siège autour de l’église dans laquelle se sont retranchés « les enfants damnés », dans l’idée de détruire le bâtiment et ses occupants du moment. Dans cette séquence, les enchaînements y sont illisibles (on passe allégrement d’une unité de lieu à une autre), l’action confuse (on se demande où sont passés les enfants), le traitement partielle et bâclé (faux suspens et vrai ennui).
Verdict :
Une suite largement dispensable donc. Cette banale série B sans saveur, inspiré par le seul appât du gain, intéressera peut-être les plus cinéphiles, toujours curieux de films obscurs inédits.
Le son semble bridé et amorphe, augmenter le volume n’arrangera rien puisqu’il s’agit d’un bon vieux mono (certains films codés en mono sont pourtant ébouriffants). La piste française semble avoir subi un remixage peu convaincant, d’autant que le doublage reste moyen.
Les menus n’ont rien de honteux. Le problème, c’est qu’il n’y a rien d’autre à voir que le film. Reste la bande annonce de la collection James Dean (2 minutes).