Avocats et Associés Saison 1 & 2

Un cabinet d’avocat, ses affaires à plaider, ses histoires internes et la vie personnelle des hommes de loi. Voilà une idée, qui à première vue ne semble pas particulièrement neuve. Mais jusque là semble-t-il réservé aux américains très friands de ce type de programme. Il est donc parfaitement logique de découvrir avec étonnement et en même temps un peu d’inquiétude, une série française qui plus est du service public arriver sur nos écrans.

Et une fois de plus nos préjugés sont aussi déplacés que la surprise est grande. D’abord parce que dès les premières minutes, la qualité est au rendez-vous. Des décors particulièrement bien soignés, une ambiance feutrée qui permettent de vraiment rendre crédible l’ensemble du programme. La réalisation se veut douce, sans scène de meurtre, sans tâches de sang, sans aucune violence, pour renforcer les repères du spectateur et le plonger un plus dans l’univers fermé des avocats. Jouant énormément sur les rapports des avocats entre eux ainsi qu’avec leurs clients, les scénaristes nous invitent à pénétrer dans un monde étranger au commun des mortels. Les hommes hésitent, doutent, affirment leurs certitudes, et opposent leur vie privée pour mieux défendre ou accuser.

Sans jamais copier les Américains, les scénaristes n’hésitent pas à damner le pion, à ouvrir de fausses portes, à en refermer d’autres tout en traitant avec beaucoup de retenue de faits de société marquant, les femmes battues, l’alcool, l’immigration, la misère…Sans jamais sombrer dans le pathétique, l’ensemble est toujours très pudique tout en étant parfois cruel.

Une qualité qui se veut d’abord grâce aux comédiens qui rivalisent de talent de Victor Garrivier (Coup de Torchon, 81, Les Destinées sentimentales, 00)en chef de cabinet, plus proche du patriarche que du simple associé, en passant par  François-Eric Gendron (L’été Rouge, 02, Le Proc’, 04), en associé plus jeune, plus séduisant et particulièrement sûr de lui au point de voir régulièrement ses certitudes ébranlées par une affaire particulièrement difficile, jusqu’au fils Frédéric Gorny (Les roseaux Sauvages, 94, Jeanne et le Garçon Formidable, 98), dont les secrets semblent prêts à éclater au moindre mot. Il en va de même pour Julie Debazac (Les insaisissables, 00,  Un été de Canicule, 03) en jeune débutante fraîchement débarquée dans un univers masculin, ou encore Micki Sebastian (Edith et Marcel, 83, Dolmen, 05) qui impose son charme et sa force et dont la présence suffit à les propos et rendre moins austère l’atmosphère du cabinet, même elle rivalisent d’un jeu parfois sur joué mais toujours en adéquation parfaite avec les autres comédiens. C’est donc bien une série de qualité que nous propose France 2, mais qui mérite une programmation moins concurrentielle que le vendredi pour pouvoir être suivi par un plus grand nombre de personnes.

De la saison 1 à la saison 2, nous voyons principalement la mise en place douce et prudente des personnages, avec l’annonce de secrets enfouis, des premières affaires qui commencent à ébranler les certitudes, et surtout de premiers coups d’éclats qui annoncent une saison suivante riche en rebondissement. Le tout rythmé par de nouvelles affaires toutes aussi passionnantes et des acteurs chaque fois plus convaincants dans leurs fêlures.

Seule ombre au tableau les jeux des acteurs de complément qui n’est pas toujours juste, à l’image d’un Corbier ou d’un Navarro.

Une image très propre, malgré quelques grains sur certaines scènes particulièrement sombre. Le passage de scènes intérieures en scène extérieures est particulièrement bien soigné.

De bonne qualité sans être exceptionnel, le son de la série vaut  par la restitution des ambiances feutrées et boisées. Rien à signaler le plaisir n’est pas gâché et c’est la plus important.

C'est un regret pas de bonus dans ce coffret.