L’histoire :
Mordu par une chauve-souris enragée, un inoffensif Saint-bernard devient une bête assoiffée de sang.
Critique subjective :
Sorti sur les écrans en 1983, Cujo fut l’une des premières adaptations cinématographiques des écrits de Stephen King. Notons d’emblée que votre serviteur n’ayant pas encore lu le livre en question, la critique qui suit se gardera bien d’analyser le film en tant qu’adaptation. Cujo sera donc ici abordé en tant que pure œuvre cinématographique, indépendamment du roman dont elle s’inspire.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’intrigue, bien que très simple, nécessite ici un temps fou pour se mettre en branle. Le film manque ainsi cruellement de péripéties pendant ses deux premiers tiers et tire en longueur. Le quotidien sonne faux et les scènes familiales, dépourvues d’âme, semblent n’avoir qu’une simple fonction de remplissage. Impossible, même avec toute la bonne volonté du monde, de s’intéresser un tant soit peu aux dilemmes moraux d’une mère de famille adultère et aux phobies nocturnes de son fils (campé par un jeune acteur horripilant, ce qui n’arrange rien). Bref, il ne se passe pas grand chose et il nous tarde de voir passer à l’action le personnage titre : Cujo, ce sympathique Saint-bernard transformé en molosse sanguinaire depuis qu’il a été mordu par une chauve-souris enragée.
Ce sera (enfin) chose faite lorsque le garçonnet et sa mère se retrouveront piégés dans leur voiture en panne, le cabot frénétique rôdant à quelques mètres de là. L’œil injecté de sang, les babines écumantes, le pelage dégoulinant (on le croirait presque « zombifié »), le massif animal déploie une belle présence à l’écran. L’impression de menace est bien là. Tendue, la séquence, sorte de « huis-clos automobile », doit presque tout à la mise en scène efficace de Lewis Teague, un transfuge de l’écurie Corman qui dû remplacer au pied levé le réalisateur initialement prévu (Peter Medak).
Verdict :
Que dire de plus, sinon que toute aussi réussie qu’elle soit, la dernière séquence de Cujo survient trop tard et ne parvient jamais à redresser la barre d’un titre bancal et extrêmement long à l’allumage.
Une qualité d’image peu probante. On relève en effet plusieurs défauts rédhibitoires : du grain, une compression grossière et un contraste largement perfectible. Avec une colorimétrie médiocre, la photographie de Jan De Bont n’est pas épargnée. Ce n’est donc pas avec cette édition que l’on (re)découvrira le film dans les meilleures conditions visuelles.
Un mono d’origine qui ne fait guère d’étincelles. Les deux pistes (VOSTF et VF) sont peu précises et criardes. Par moments, le son est aussi comme étouffé. Les doublages français sont loin d’être ce qui se fait de mieux en la matière.