L’histoire :
Prise de folie meurtrière, une jeune mère de famille va tenter de tuer ses quatre enfants.
Critique subjective :
Au sein des derniers interdits du septième art, la représentation du meurtre d’enfant(s) figure en première ligne. Malin, le cinéma fantastico-horrifique a maintes fois contournés le tabou, mettant en scène des adultes contraints de tuer des bambins devenus maléfiques (virus, possession, etc.). Quant à l’infanticide pur et dur, il reste, lui, très rare à l’écran.
Avec The mother (alias Baby blues), Lars Jacobson et Amardeep Kaleka abordent le sujet de front. Il est ici question d’une jeune mère de famille (Colleen Porch dans une interprétation fiévreuse) qui, récemment maman d’un quatrième marmot, va connaître une dépression post-partum virant à la psychose meurtrière. Après avoir vu des signes et entendu des voix, « Maman » Williams (on ne connaîtra jamais son prénom) sera persuadée d’être investie d’une mission impérieuse : occire l’intégralité de sa progéniture. Un pétage de plombs en règle.
Installant son action dans une ambiance rurale réussie (un petit coin d’Amérique isolé et paisible, baigné par la chaleur estivale), le film n’atteint jamais des sommets mais fonctionne, exploitant sa thématique avec efficacité, à défaut d’une véritable originalité. Slasher déguisé (le personnage de la mère est traité comme un pur boogeyman), The mother bénéficie également d’une mise en scène classique et plutôt inspirée, exception faite de quelques petites maladresses, dont un clin d’œil ultra appuyé à Shining.
Verdict :
Simple, concis et efficace, le métrage de Lars Jacobson et Amardeep Kaleka n’est pas un titre indispensable mais s’impose comme un DTV tout à fait regardable.
Un rendu visuel convenable. Si l’image n’atteint pas des sommets en termes de qualité, la restitution globale, convenable, a déjà le mérite de respecter fidèlement la granularité de l’œuvre. Relativement discrète malgré de nombreuses scènes plutôt sombres, la compression s’en sort bien et ne vient jamais polluer l’image.
Deux pistes sonores correctes. Le Dolby Digital 2.0 se montre clair et bien équilibré mais manque d’ampleur, notamment au niveau des passages les plus tendus. Doublages français à fuir, les voix des gamins étant assez catastrophiques dans la langue de Molière.