L’histoire :
Retranchés dans la campagne écossaise, des rescapés d’une épidémie se tiennent à l’écart des infectés, pauvres bougres que le virus a rendu fous.
Critique subjective :
Pour son premier long-métrage, l’Anglaise Kerry Anne Mulaney montre qu’elle n’a pas froid aux yeux et se lance dans un film post-apocalyptique, faisant fi d’une expérience cinématographique limitée (un seul court-métrage au compteur) et d’un budget rachitique. Malgré cette configuration complexe, elle parviendra à mettre en boîte The dead outside, une œuvre dont elle cosigne également le scénario.
Visuellement, The dead outside crée la surprise. Probante, l’esthétique fait presque oublier que le film a été tourné en deux semaines et quasiment sans moyens. La photographie désaturée, alliée à une bande originale morne, produit son petit effet. L’ambiance fonctionne. Si la tendance qu’à Kerry Anne Mulaney à décadrer systématiquement les plans peut s’avérer épuisante sur la longueur, l’impression de désolation et le goût de fin du monde sont bel et bien là. Un petit exploit pour un film qui parviendra jusqu’au bout à éviter l’écueil de visuels fauchés. On croit donc d’emblée à cet univers déprimant où deux, puis trois personnages se retranchent dans une maison isolée, tentant d’échapper aux victimes d’un mystérieux virus qui transforme les infectés en malades mentaux agressifs.
Si The dead outside tire son épingle du jeu au niveau visuel, il est malheureusement loin de gagner sur tous les tableaux. Son principal défaut : un script paresseux, avare en péripéties (même pour un huis-clos) et propice à l’ennui. Pour la tension, on repassera. On se consolera néanmoins en relevant que le scénario a déjà le mérite d’éviter toute envolée pseudo-intellectuelle ou philosophique. Autre point d’achoppement majeur : l’interprétation, les trois acteurs principaux étant très limités dans leur jeu.
Verdict :
A l’arrivée, si The dead outside possède un certain cachet (visuels qui transcendent un budget étriqué), il n’apporte rien au sous-genre abordé (post-nuke / film d’infectés). Pas la peine de s’attendre à découvrir une petite perle …
Un son de qualité médiocre. Le 2.0 se montre en effet peu concluant avec un rendu étouffé et surtout un mixage bancal entre les voix (parfois peu audibles), les effets sonores et la musique. On conseillera fortement la piste en VO, celle-ci nous épargnant de mauvais doublages français.