Jess, un garçon issu d’une modeste famille nombreuse et Leslie, fille unique d’un couple d’écrivains, s’inventent un monde imaginaire, Térabithia, pour fuir la réalité de leur vie quotidienne… Mais lorsque cet univers magique prend vie, ils se retrouvent confrontés à des aventures plus périlleuses que ce qu’ils avaient pu imaginer.
« Le seigneur des anneaux » de Peter Jackson et un peu plus tard « Le monde de Narnia », ont ré-ouvert une brèche jusque là oubliée de toutes : L’Héroïc fantasy. Avec tout ce que cela implique de défi et de challenge pour les réalisateurs et scénaristes. Puisant dans l’inépuisable source qu’est la littérature jeunesse, les studios sortent des projets plus ou moins bien abouties, comme Narnia donc, ou encore Eragon (qui manquait peut-être d’un peu d’énergie) ou encore à venir : « A la croisée des mondes : La boussoles d’or », dont l’affiche n’est pas sans rappeler « Le monde de Narnia ». Dans « Le secret de Térabithia » qui, rappelons le, est inspiré d’un best sellers de Katherine Patterson, le sujet traité est bien différent des autres tout en étant assez proche. Je m’en explique, le jeune Jess évolue dans un univers familial difficile, il a besoin de reconnaissance et ne semble jamais le trouver, que ce soit en sport ou dans son activité de prédilection : Le dessin. Jess est à un tournant de sa jeune existence, où les difficultés liées aux transformations tant physiques que mentales se font violentes et où un simple élément déclencheur peut venir sceller à jamais son avenir. Cet élément déclencheur, apparaît en la personne de Leslie qui, bien plus q’une amie, va amener notre jeune héros à s’inventer son propre univers tout en s’assumant lui-même et en s’imposant autour de lui. Térabithia, n’est pas seulement un monde imaginaire où tout est possible, il est le monde dans lequel notre réalité se mêle à notre imagination. En évoluant dans ce nouvel exutoire, Jess va apprendre à vivre, à aimer aussi et surtout à gérer ses émotions, même les plus terribles.
Bien plus qu’un film triste, comme on a eu tendance à le présenter, « Le Secret de Térabithia » aide le spectateur à gérer les émotions de sa propre existence et ouvre une petite porte dans l’esprit des enfants. Bien plus qu’une histoire à la tragédie latente, elle est en fait une véritable leçon de vie.
Une telle adaptation pouvait sembler chaotique aux yeux de l’auteur lui-même, il n’en n’ai rien. La réalisation soignée de Gabor Csupo (Les Razmokets à Paris) amène doucement le spectateur dans cet univers imaginaire et amène une conclusion fatale avec beaucoup de pudeur tout évitant le pathos. Aidé en cela d’une interprétation impeccable du jeune Josh Hutcherson (Zathura : une aventure spatiale) et de la jolie Annasophia Robb (Charlie et la Chocolaterie), le film se révèle un vrai plaisir pour l’esprit et en même temps pour les yeux. Car les effets spéciaux de la société Weta Digital déjà responsable de « King Kong » et du « Seigneur des anneaux » sont absolument éblouissant de vérité et donne une dimension totalement en adéquation avec le livre de Katherine Patterson.
Enfin n’oublions pas de saluer le superbe travail d’adaptation des scénaristes dont l’un n’est autre que le fils de l’auteur. Une précision qui aide un peu plus à comprendre la qualité et la fidélité du film. Une réussite donc en tout point qui mérite que l’on s’y arrête vraiment.
En conclusion, une œuvre douce, tendre et en même temps tragique sur la recherche d’identité d’un enfant qui entre dans l’adolescence. Une histoire majeure dans la littérature jeunesse, où l’imaginaire vient en aide à la réalité qui blesse parfois le cœur de nos enfants. Une manière comme une autre d’approfondir des thèmes aussi difficiles que la mort et tout ce qu’elle entraîne d’absences et de remords.