L’histoire :
Un serial killer de nature démoniaque sème les victimes au gré de son périple sur les routes namibiennes.
Critique subjective :
C’est en 1991 que le réalisateur sud-africain Richard Stanley réalise Dust devil – Le souffle du démon. Changement de genre (ce road movie fantastique vient après Hardware, une petite série B de science-fiction) et nouvelle œuvre dans une carrière cinématographique mouvementée (rappelons que Stanley sera notamment éjecté du tournage de L’île du Docteur Moreau, cédant ainsi sa place à John Frankenheimer).
Un serial killer perpétrant des meurtres très ritualisés (Robert Burke, magnétique) sévit sur les routes d’Afrique du Sud. Une femme qui vient de quitter son mari pourrait bien devenir sa prochaine victime. Mi-homme, mi-démon, le prédateur est lui-même traqué par un policier. Transcendant ce canevas très simple, Stanley va s’attacher à développer un propos presque métaphysique et surtout à instaurer une remarquable ambiance. Ici, l’intrigue a en effet moins d’importance que l’atmosphère dans laquelle elle s’inscrit. Un choix artistique qui ne sera absolument pas compris par les distributeurs du film (les sinistres frères Weinstein) qui feront copieusement charcuter le métrage afin de l’orienter le plus possible vers un film de serial killer plus classique (gasp !).
Tournée en Namibie, Le souffle du démon exhale une chaleur capiteuse. Nimbées d’une photographie aux tons ocre, les vastes étendues désertiques nous offrent une atmosphère suffocante, l’air est saturé de sable. A une mise en scène ample et fluide (à l’esthétique parfois « westernienne ») s’allie une bande originale entêtante (emploi très judicieux du chant diphonique) qui confère un côté encore plus hypnotique au métrage. Et Dust devil d’enchaîner les tableaux fantasmagoriques parfois dérangeants (voir le premier meurtre, l’accident de voiture ou la conclusion dans une ville fantôme ensablée).
Verdict :
Etrange et foncièrement onirique, Le souffle du démon est une œuvre que les mots ont peine à définir. Un film à part qui fonctionne au ressenti.
Une qualité d’image convenable, mais non exempte de défauts. Si la colorimétrie est globalement bien gérée, le master manque quelque peu de piqué et affiche un grain récurrent dont il est difficile de déterminer s’il s’agit d’un choix artistique émanant du réalisateur ou d’un défaut de pellicule non corrigé à l’encodage. Compression discrète.
Deux pistes 2.0 efficaces. Le rendu sonore se montre enveloppant, énergique et plutôt précis. Bon dosage dans le rapport voix / effets / musique, du moins en version originale, la piste française s’avérant moins probante à ce niveau (les dialogues y sont trop en avant).