L’histoire :
En panne de voiture au fin fond des Etats-Unis, des jeunes gens vont trouver de l’aide en la personne de Slausen, un habitant du cru qui, sous des abords sympathiques, dissimule un individu des plus inquiétants.
Critique subjective :
Production Charles Band, Tourist trap (1979) est le premier long-métrage de David Schmoeller. Inconnu à l’époque, Schmoeller retombera ensuite dans l’oubli, le reste de sa filmographie étant d’un niveau fort médiocre. Autant dire que Tourist trap reste, à ce jour (on ne sait jamais …), son œuvre la plus intéressante, et de loin. Bénéficiant d’une petite réputation chez les aficionados du genre, le métrage, lui-même sous influence(s), inspirera vaguement plusieurs titres, dont La maison de cire version Jaume Serra (bien qu’étant le remake d’un film de 1953, cette nouvelle mouture se réclame parfois de Tourist trap).
Hybride, Tourist trap est une œuvre aux confins de plusieurs genres. En mettant en scène des jeunes gens en panne de voiture au milieu de nulle part, le film débute comme un survival classique. Reprise d’une figure phare du cinéma horrifique américain : le danger lié à une ruralité déviante. Route perdue, highway to hell. Massacre à la tronçonneuse n’est pas loin, le maniaque, toujours affublé d’un visage synthétique, n’est d’ailleurs pas sans rappeler le Leatherface de Tobe Hooper. Le film de David Schmoeller s’inscrit ensuite dans le slasher (tueur masqué, etc.), et, plus encore, dans la veine de son pendant italien : le giallo. Fonctionnant essentiellement en huis clos, Tourist trap joue à la fois l’horreur réaliste, l’épouvante surnaturelle (télékinésie) et la terreur psychologique façon Psychose (Slausen, le péquenaud du coin, est schizophrène au dernier degré). Des composantes habilement dosées et qui, au final, cohabitent bien.
Tourist trap vaut surtout le détour pour une série de séquences inquiétantes teintées d’un onirisme noir. Décors emplis de mannequins fantomatiques, musique envoûtante (Pino Donaggio), l’ambiance est prenante. Raffinement macabre garanti dans ces multiples passages « giallesques », presque autant de petits films à part entière. De beaux moments d’épouvante où Schmoeller se réclame du surréalisme façon Luis Bunuel ou Alejandro Jodorowsky.Saisissant.
Verdict :
Dommage que l’intégralité du métrage ne soit pas à la hauteur de ses moments oniriques (les séquences « passerelles » semblent d’autant plus fades et mettent l’accent sur un casting peu convainquant). A noter que ces scènes sont toutefois nombreuses (elles constituent même le gros du film), tant mieux.