L’histoire :
Jeune homme extrêmement violent, coupable d’un double meurtre pour lequel il n’a pu être condamné, Ray Pye est à nouveau au bord de l’implosion.
Critique subjective :
Romancier à l’univers relativement proche (par certains aspects) de celui de Stephen King, Jack Ketchum, écrivain peu connu en France (un état de fait guère surprenant dans la mesure où peu de ses ouvrages y ont été publiés), a été bizarrement peu adapté à l’écran. A l’heure actuelle, seuls trois de ses écrits se sont attirés les faveurs du septième art : The girl next door (2007), Red (2008) et bien sûr le titre qui nous occupe en ces lignes, The lost (2005). Adaptation du roman éponyme, The lost est mis en images par Chris Sivertson, un réalisateur qui sera ensuite sévèrement étrillé pour son I know who killed me. Après avoir fait les beaux jours de plusieurs festivals (dont Sitges en 2005 et Gérardmer en 2009), The lost nous parvient enfin en DVD, sous la houlette de l’éditeur Free Dolphin et du magazine Mad Movies.
« Il était une fois un garçon qui s’appelait Ray Pye. Il écrasait des canettes de bière dans ses bottes pour avoir l’air plus grand. » The lost commence presque comme un conte de fée, sauf qu’ici le conte est du genre torturé et que c’est le méchant que l’on suit (littéralement dans la très bonne scène d’ouverture). Ici, tout gravite donc autour de Ray Pye (Marc Senter, habité), sorte de croisement malsain entre le Patrick Bateman d’American psycho et le Bobby Kent de Bully. Un jeune homme foncièrement mauvais, froid, inhumain. Une tumeur maligne qui gangrène une paisible petite bourgade américaine (ambiance très réussie). Un policier, bien décidé à le mettre sous les verrous dès que l’occasion se présentera, le définit mieux que personne : « Je connais ce Ray Pye. C’est une merde innommable. » Ray Pye, une bombe à retardement aux accès de colère dévastateurs (voir sa réaction suite à l’interruption de la fête qu’il a organisée), une cocotte minute constamment au bord de l’implosion. D’ailleurs, la soupape a déjà sauté. Ray a perpétré un double homicide totalement gratuit. Fortement soupçonné par les autorités, il a pu échapper à des poursuites, faute de preuves. Quatre années après, les flics du coin l’ont toujours à l’œil. Le masque de normalité ne peut que continuer à se fissurer, et la bête de ressurgir de plus belle. Cela ne manquera pas d’arriver au cours des séquences finales (le passage « spree killer » puis le huis clos étouffant), des moments marqués au sceau d’une violence tétanisante.
Verdict :
Capitalisant sur une distribution concernée et des choix formels toujours appropriés (de la mise en scène à la bande originale), The lost transcende ses contraintes budgétaires et s’impose comme une série B racée et rudement efficace. Portrait réussi d’un monstre à visage humain.
Une qualité vidéo globalement de bonne tenue. Si la définition se montre parfois légèrement perfectible, l’ensemble est toutefois satisfaisant, avec un master propre, exempt de défauts d’encodage (y compris dans les nombreuses scènes très sombres) et présentant une bonne gestion des couleurs.
Des pistes 5.1 plutôt convenables mais assez décevantes. En effet, que ce soit en VO ou en VF, les voix s’avèrent fort mal dosées par rapport au reste (effets sonores et musique). Trop faibles en version originale, elles sont exagérément en avant sur la piste en français. Les mauvais doublages orienteront notre choix.
- Jack et Jill (2 minutes) : Sympathique court-métrage romantico-gore mis en boîte par Chris Sivertson et censé être l’œuvre d’Adam Stubbs, le personnage qu’interprétait Jeremy Sisto dans May.
- Auditions (7 minutes) : Un supplément à réserver aux amateurs.
- Scènes coupées (16 minutes).
- Story-board (3 minutes).
- Bande annonce VOST / VF (2 minutes).