L’histoire :
Une veuve et ses deux filles emménagent dans une vieille maison en forêt. Les habitants du village voisin les mettent en garde : des spectres d’enfants hantent les environs.
Critique subjective :
Scénariste spécialisé dans les suites (Sniper 3, JF partagerait appartement 2) et les remakes (Le bal de l’horreur, Le beau-père), metteur en scène de séries B oubliables (Les vampires du désert, 8MM2), J.S. Cardone n’est typiquement pas le genre de cinéaste dont on a envie de suivre la carrière de près. Et pourtant. En 2006, Cardone produit et réalise Wicked little things (rebaptisé Zombies par l’éditeur du DVD français …), long-métrage fantastique et relative bonne surprise de la part d’un réalisateur dont on n’attendait plus grand-chose.
Rien de révolutionnaire dans l’intrigue de Zombies, loin de là. Jugez plutôt. Etats-Unis, 1913. Exploités comme ouvriers dans une mine (leur petite taille constituant un indéniable atout), des enfants périssent dans l’effondrement de celle-ci. Près d’un siècle après le drame, une veuve et ses deux filles s’installent dans une maison dont elles viennent d’hériter, demeure située à proximité de la mine abandonnée. Et nous voilà partis pour une succession de lieux communs et autres clichés usés jusqu’à la corde. Le script affiche en effet une progression ultra calibrée et vue cent fois : rêve effrayant lors de la première nuit dans la bâtisse délabrée, mises en garde répétées des gueules burinées du coin (Geoffrey Lewis, Ben Cross), gamine sympathisant avec une fillette « fantôme » qu’elle est la seule à voir, tout y passe. L’ensemble est ponctué par les apparitions des enfants d’outre-tombe (pâleur cadavérique et bouches en sang trahissant leur goût pour la viande fraîche). L’appellation de zombies est d’ailleurs quelque peu erronée, les gamins morts-vivants ne contaminant pas leurs victimes (ils se contentent de les dévorer).
Des clichés à la pelle, oui, mais un film pas foncièrement déplaisant dans la mesure où il se rattrape avec une ambiance et des visuels qui portent beau. L’hiver, une forêt, de la brume, autant d’éléments classiques qui, magnifiés par une superbe photographie obscure (le gros point fort du film), contribuent à conférer un indéniable cachet esthétique au métrage. Dès lors, dans cette atmosphère suggestive, les apparitions d’une horde d’enfants fantomatiques, avec leurs vêtements d’époque et leurs outils de mineurs, sont souvent du plus bel effet. Autant dire qu’avec un script plus audacieux (l’aspect conte, notamment, est assez mal géré) et des personnages plus étoffés (ils manquent cruellement d’épaisseur), Wicked little things aurait pu s’imposer comme un titre fantastique assez marquant. Dommage.
Verdict :
Pas franchement réussi (il fait les frais de son intrigue trop convenue), Zombies ne restera pas dans les annales du genre. Ceci étant dit, le film peut néanmoins faire office de correcte série B du samedi soir. C’est déjà ça.
- L’envers du décor (17 minutes) : Le making of « publicitaire » habituel, avec son sempiternel concert de compliments ridicules du type « Ce réalisateur sait exactement ce qu’il veut ». Ce n’est donc pas ici que l’on glanera des informations intéressantes sur le film.
- Galerie photos.
- Bandes annonces (10 minutes) : Zombies, Voyage au centre de la terre, Service non compris, Les orphelins de Huang Shi, See no evil, Bataille à Seattle.
- Internet : Lien vers le site de l’éditeur.