L’histoire :
Un jeune réalisateur américain se rend dans des studios roumains afin d’y filmer le remake d’un métrage inachevé, bravant ainsi une malédiction.
Critique subjective :
Imaginé par un Japonais (Hideo Nakata, « l’auteur de The ring » …), écrit par un Américain (Brian Cox), financé avec des capitaux nippons et yankees, réalisé par un Chinois (Fruit Nouvelle cuisine Chan), censé se dérouler en Roumanie (mais tourné en studio à Hollywood), Shoot (Don’t look up en version originale) vient nous rappeler que la mondialisation peut aussi avoir des effets désastreux en matière cinématographique.
Années vingt, Roumanie. Victime d’une malédiction, le réalisateur Béla Olt (Eli Roth, mauvais comme un cochon) ne peut boucler le tournage de son long-métrage. 2009, Marcus, un jeune réalisateur américain, retourne dans les studios roumains (abandonnés depuis l’affaire Olt) afin d’y filmer une nouvelle version du film inachevé. La malédiction ne tarde pas à se manifester de nouveau.
Lointaine variante avariée de Ring, Shoot nous sert une histoire de studio hanté et d’inévitable contamination entre la fiction et la réalité, l’image et le réel. Si l’on évitera de justesse la fillette aux cheveux sales, Fruit Chan nous fera tout de même le coup du « gros plan sur l’œil de Sadako », et ce à de nombreuses reprises. Il est des malédictions auxquelles le spectateur ne peut échapper.
Shoot est typiquement le film qui n’appelle pas un long discours, mais plutôt une revue des dégâts. C’est parti. Script indigent (avec twist final moisi), vilaine esthétique de DTV, réalisation vaine (Fruit Chan rentabilise à fond la location de la grue), interprétation au ras des pâquerettes, décors en carton pâte, gore gratuit et risible, tout y est. A noter que le métrage pourrait être un navet rigolo s’il ne donnait envie de s’arracher les globes oculaires. Lorsque l’on voit des nuages de mouches numériques s’attaquer aux personnages, on se demande s’il ne s’agit pas là d’une démarche inconsciente, une manière de signifier au spectateur qu’il est bien en train de visionner un étron puant.
Verdict :
Pitoyable, Don’t look up est un calvaire de 83 minutes. Sans queue ni tête, ni fait ni à faire. Le voilà le film maudit.
Une qualité d’image très satisfaisante. On retrouve, soigneusement restitués à l’écran, le rendu très lisse et l’esthétique DTV inhérents à l’œuvre. Définition, colorimétrie et compression n’appellent pas de remarques négatives. Des conditions de visionnage honorables.
Deux pistes sonores très efficaces. Le 5.1 brille surtout par une dynamique assez remarquable, sans oublier de faire mouche (expression de circonstance) en termes de clarté et de spatialisation. La VF est à éviter à tout prix, les doublages étant catastrophiques (le visionnage est déjà assez douloureux sans cela).
- Le making of (33 minutes) : Une grosse demi-heure à la teneur purement promotionnelle. Tout le monde est persuadé ( ?!) de contribuer à la création d’un chef d’œuvre et d’être entouré des plus grands talents du septième art. Refrain connu.
- Les bandes annonces (13 minutes).
- Internet : Lien vers le site de Seven 7.