Paranormal Activity 2

L’esprit démoniaque du premier paranormal activity est de retour et c’est une nouvelle famille fraichement installée dans une belle demeure qui va en faire les frais.

Impossible de ne pas penser au « Projet Blair Witch », lorsque l’on parle de « Paranormal Activity ». Notamment par les moyens utilisés, le style rudimentaire et finalement novateur de l’histoire, car rien n’est plus remarquable dans ces films qui n’ont rien coûté mais qui ont tellement rapporté que l’originalité de leurs histoires et la qualité de leur réalisation. Seulement avec « Le projet Blair Witch » on se souvient du ratage complet de son deuxième volume, dont l’essence même était baffoué par le besoin de profits d’un studio.

Alors forcément, le deuxième volume d’un film déjà survendu, même si l’on peut reconnaitre une certaine maitrise et une certaine originalité, ne peut que provoquer une véritable inquiétude. Et la réalité rejoint la pensée, puisque le film de Todd Williams garde l’identité de son ainé en maitrisant une mise en scène minimaliste mais efficace, tout en faisant monter la pression pour finalement un résultat assez décevant.

Car il faut quand même être honnête, l’équipe marketing de Paramount a fait un travail impeccable et certainement proche du cas d’école, en vantant une frayeur quasi inexistante puisque basée essentiellement sur la suggestion. Le spectateur plonge dans une sorte de fausse téléréalité, où les plans extrêmement longs, dans lesquels un simple petit détail visuel ou sonore fait monter la pression, se succèdent sans que l’on sache réellement la finalité de l’histoire. Le studio annonce un film cauchemardesque et le spectateur fait le reste, car le film en lui-même n’est pas à la hauteur de l’angoisse qui le précède.

Et le deuxième volet vendu, comme encore plus traumatisant que le premier, n’échappe pas à la règle, car l’action se déroule avec une lenteur parfois pesante et provoque une sorte d’exitation presque maladive dans l’esprit du spectateur. Mais la promotion de ce numéro 2 est aussi prétentieuse que le scénario est absent de toute inventivité. Le réalisateur tente un copié collé en remplaçant la calvaire de la jeune pas femme par une sorte de transfert dans la chambre du bébé. Pourtant, Todd Williams essaie de se démarquer en créant un peu plus de spectaculaire, mais se laisse beaucoup trop envahir par son cahier des charges et l’ensemble finit par lasser très vite.
 
Quand à la distribution, malgré tous ses efforts, elle reste finalement très en dessous du supportable. Seuls le bébé et le chien semblent avoir un peu d’imagination dans leur composition de jeu.Le reste des acteurs se résumant finalement à de simples éléments de décors d’un film qui ne parait pas être à la hauteur des espérances du spectateur.

En conclusion, moins pitoyable que le deuxième volet de « Blair Witch », ce nouvel opus de «Paranormal Activity » n’en demeure pas moins tout aussi décevant que le premier. La faute notamment à l’équipe marketing qui joue la carte de la survente pour finalement arriver à un résultat médiocre et très loin de la frayeur annoncée.

Une image impeccable, à la résolution soignée. Les noirs sont intenses et les couleurs parfaitement dosées pour donner une certaine profondeur , comme lors des scènes de jour. Les contrastes offrent une véritable profondeur à l’ensemble. Une véritable réussite.

Alors forcément, les effets sonores sont au rendez-vous, et même si le tout manque de subtilité parfois notamment par la présence un peu trop soutenue d’effets d‘ambiance. La spatialisation est impeccable et la dynamique forcément brillante avec des basses parfaitement dosées pour donner ce qu’il faut de densité à l’ensemble.

Une version longue qu’il vaut mieux éviter de visionner, la version cinéma étant suffisamment longue comme cela. Rien de plus, dans cette édition qu’il faudra vite oublier et encore plus la honteuse survente.