En 2008, pendant la course à la présidentielle américaine, le candidat républicain John McCain est choisi pour représenter son camp mais se maintient difficilement derrière Barack Obama. Cherchant à rallier une partie de l’électorat féminin et conservateur, son conseiller stratégique, Steve Schmidt, lui soumet la candidature de Sarah Palin en tant que colistière.
Bon, n’y allons pas par quatre chemins, le téléfilm est produit par Tom Hanks qui apporta son soutien aux deux campagnes de Barak Obama et est réalisé par Jay Roach qui avait déjà abordé la politique dans « Recount » mettant le doigt sur la supposée fraude électorale ayant abouti à l’élection de Georges W. Bush en 2000. Alors avec tout ça, on imagine bien que « Game Change » ne va pas se gêner de faire un portrait pas forcément flatteur de la colistière de McCain et du camp républicain en général.
Et c’est bien le cas ! Sans éprouver une sympathie particulière pour celle qui prône le droit des armes à travers le « Tea Party », sorte de parti d’extrême droite revendiquant les valeurs catholique en oubliant les fondamentaux que sont la tolérance et le partage, il faut bien avouer que le résultat de « Game Change » est très loin du film impartial qui tente de prouver que la vie d’une campagne présidentielle est éprouvant en bien des points. Jay Roach et son scénariste Danny Strong (Recount) en remettent une couche et donne une vision certainement partisane du personnage de Sarah Palin qui passe, pour le coup, réellement pour une dégénérée congénitale tout juste bonne à répéter des phrases déjà écrite par une horde de communicant du camp républicain, bien décidés à éteindre les feux qu’elle allume à chaque intervention.
En fait ce qui est dérangeant dans tout cela, ce n’est pas tant le personnage de Sarah Palin, dont finalement on se fiche comme de notre première chaussette, mais c’est surtout l’étrange sentiment d’être pris pour des idiots, dans une peinture d’un système politique grossière et assez pataude avec des répliques dignes de films de science-fiction ou de mauvaises comédies. Il faut dire que Jay Roach n’est pas non plus le plus fin des réalisateurs avec à son palmarès la série des « Austin Powers », mais aussi du remake du « Diner de con ». Alors forcément on ne fait pas dans la finesse, et l’édition mériterait la mention « Propagande », tant il n’en résulte pas grand-chose d’autre. Et si de l’autre côté de l’atlantique cela est monnaie courante, de ce côté-ci la sortie de ce film en DVD est d’une grande inutilité.
Côté distribution, les acteurs sont tous inspirés par leurs rôles et donnent des compositions remarquables à commencer par Julianne Moore (Hannibal) et Ed Harris (A history of violence) qui font des merveilles dans les rôles respectifs de Sarah Palin et John McCain, mais cela ne suffit pas à sauver le film du naufrage.
En conclusion « Game Change » est un téléfilm inutile, tout balourd sur les dessous partisans d’une campagne présidentielle, dont on préfère seulement se souvenir de la victoire éclatante et de l’espoir qu’elle suscita.