Dernier opus mais aussi le meilleur de la saga, Assassin’s Creed 4 : Black Flag débarque sur Xbox One. Le titre se révèle ouvert, exotique et spacieux sur la nouvelle console de Microsoft.
Comme dans les épisodes précédents, l'action va placer le joueur tantôt dans un monde futuriste, en l'occurrence aux commandes de l'Animus, une console de réalité virtuelle conçue par Abstergo Entertainment, employeur actuel du personnage principal. Puis l'action va vous transporter au XVIIIe siècle en plein littoral des Caraïbes. Alors que les grandes puissances impériales signent des traités de paix dans les Indes occidentales, les pirates règnent sur les Caraïbes et fondent leur propre république. Nous évoquons ici la période 1712 à 1722, le titre s'attachant à retranscrire avec réalisme les événements de l'après guerre de succession d'Espagne.
Edward Kenway, un jeune Gallois épris de liberté et d'aventures décide de fuir une vie de labeur sur le sol britannique pour prendre le large en embarquant sur un navire corsaire, navire coulé un peu plus tard, le laissant sans équipage sur une île. Le héros incarné par le joueur doit trouver un moyen de reprendre la mer, conquérir un bateau et constituer un équipage. Assassin’s Creed 4 : Black Flag est le titre idéal pour qui aime l’univers de la piraterie. Le joueur y découvre toute une réalité historique et ne manque pas d'activité : outre l'exploration et le combat, le héros doit prendre soin de son bateau ainsi que l'améliorer et le personnaliser puisqu'il l'accompagnera tout au long de son périple.
Du rhum, des femmes et des boulets de canon
Le casting est chargé en personnalités de haut vol concernant les pirates. Ils sont tous très charismatiques et issus de l'histoire véritable du XVIIIe siècle. On retrouve dans le scénario une intrigue bien ficelée, avec les peurs, les désaccords, les clivages et les aspirations propres à chaque pirate rencontré. Le gameplay pas forcément intuitif est introduit par des aides à l'écran qu'on a tout juste le temps de lire dans l'action. Le personnage, agile comme à l'accoutumée, peut grimper à peu près partout, sauter, bondir mais aussi se camoufler dans les buissons ou dans de la paille pour échapper à ses poursuivants, assassiner ses opposants de façon discrète, ou au contraire se lancer dans un combat épique. On remarque au passage que l’intelligence artificielle des personnages rencontrés n’est pas d’un niveau très élevé puisqu’il suffit de se cacher a postériori pour qu’un ennemi « oublie » qu’il nous a vu. L'aventure se déroule en toute fluidité, sans aucun temps de chargement. Les environnements sont pourtant immenses et le joueur jouit d’une totale liberté puisque l'on peut aller où bon nous semble.
Cette version sur console de nouvelle génération se distingue notamment par le réalisme des expressions sur les visages, l'amplitude des décors, la démesure des cartes et la qualité des textures ainsi que de la modélisation 3D, riche en végétation, en effets météorologiques, en faune locale et en personnages. Il y a d’ailleurs autant de choses à faire sur terre que sur mer. Il est possible de jeter l'encre dans un petit village de pêcheurs pour ensuite explorer des îles de taille moyenne. D'innombrables autres lieux ainsi que des villes plus grands sont à explorer, notamment La Havane, Nassau et Kingston.
Les activités du pirate comportent le pillage des épaves dans les profondeurs, la résolution d’énigmes Maya, l'assassinat des Templiers dans les villes côtières, la chasse aux animaux rares dans les jungles sauvages, mais aussi la recherche de trésors dans des grottes oubliées. On peut embarquer sur son navire et attaquer n'importe quel autre vaisseau librement en passant à son abordage ou bien décider de revenir sur la terre ferme pour explorer les cités et les sites naturels. Pour chaque navire pillé le joueur peut alors choisir d'agrandir son équipage, d'intégrer le navire à sa flotte (et envoyer des vaisseaux en missions commerciales ou dans des batailles au tour par tour protégeant des voies commerciales), ou simplement améliorer son propre bâtiment.
Conclusion
Ce qui ressort de l'expérience du joueur sur Xbox One, hormis le gain incontestable en qualité d’affichage, en fluidité et en richesse environnementale, est un sentiment de totale liberté. Les missions principales et secondaires occupent le joueur de nombreuses heures. Black Flag est non seulement le meilleur Assassin Creed à ce jour bien que toujours autant scripté, mais aussi l'un des meilleurs jeux pour les fans de piraterie. Sa version Xbox One est un régal pour les yeux et l’absence de chargements sublime l’immersion du joueur dans ce scénario dépaysant, dangereux et légendaire.
Les développeurs ont pris soin d'assurer l'exactitude historique du contexte des événements. Un consultant été chargé de vérifier les environnements, les dialogues, les objets et les références qui ont servi de base à cette histoire de fiction. On retrouve donc dans les graphismes tout l'exotisme de cette période tourmentée. L'environnement naval est particulièrement réaliste et riche. Le joueur est confronté à six types de navires ennemis avec chacun cinq niveaux de difficultés. Les affrontements sont donc variés chaque navire ayant ses propres forces et faiblesses.
Grâce nouvelles technologies, le jeu a été enrichi avec des graphismes magnifiés et des effets d'environnement pour une meilleure immersion dans le jeu. La météo dynamique est par exemple une donnée importante de ce jeu. Elle évolue de manière constante et influe radicalement sur le comportement des navires même si l'on pourrait reprocher à la pluie d'apparaître de façon un peu trop appuyée à l'écran. On ressent littéralement l'impact du vent, de la vitesse et du poids du navire sur les vagues. Si les graphismes sont riches, le rendu sur Xbox One scintille parfois et le rendu peut être qualité d'agressif comparé à la douceur des filtrages appliqués à Ryse : Son of Rome. Exploitant a fond les opportunités qu'offre l'archipel des Caraïbes, le studio Ubisoft à recréé 300 km² de monde ouvert et 70 lieux uniques que le joueur peut découvrir et il faut saluer le travail accompli.
La végétation est luxuriante, les feuilles et les plantes oscillent, les voiles se gonflent avec le vent. Les cités sont phénoménales de détails et chaque ville a sa propre saveur. En bon pirate des Caraïbes, on prend un plaisir particulier à fouiller chaque recoin à la recherche d'un trésor ou de quelque chose de monnayable. Le studio Ubisoft de Singapour a aussi pris soin de créer de véritables parcours sur les différents navires. Leur modélisation est fine et les textures d'un excellent niveau, on se prendrait presque pour Jack Sparrow, l'humour en moins car le titre est décidément très "sérieux".
Assassin's Creed 4 : Black Flag set baigné d’une partition musicale agréable et dynamique qui sait souligner la teneur de l’action (calme, suspens, bataille). Cette piste son n'est d'ailleurs jamais prise de tête. Le doublage français est de bon aloi, mais on distingue sans effort un manque de synchronisation avec l’image. Côté effets environnementaux, le son est spatialité en 5.1 et propose un paysage sonore riche, aux nombreuses variations, qui n’oublie rien pour mieux immerger le joueur dans cette période troublée du 18ème siècle. Les scènes de batailles navales sont épiques et tonitruantes et les villes grouilles de détails audio.
Ubisoft a créé une application pour tablettes et smartphones et autres périphériques appelée Companion App. Une application gratuite qui permet de faciliter l'expérience de jeu en déportant sur cet affichage des éléments tels que la carte du monde interactive complétée des icônes fournis habituellement dans le jeu.
Côté multijoueur le jeu propose le GameLab mode entièrement personnalisable avec plus de 200 paramètres à la clé. On peut configurer une partie exactement comme on l'entend par exemple en favorisant la discrétion et en récompensant d'un plus grand nombre de points une action difficile à accomplir. Ou à l'inverse, inciter les joueurs à attaquer régulièrement.
Le mode Meute Découverte permet pour sa part de vivre à plusieurs une expérience de jeu linéaire où les missions s'enchaînent sur chacun des 8 mondes proposés, sans batailles navales hélas. Ce mode propose 15 personnages dont 13 nouveaux tels que le duelliste, le mercenaire ou la dame noire. Les joueurs doivent mener à bien les missions dans un temps limité et le fun est au rendez-vous.