Codemasters vient de sortir F1 2019, testée ici sur Xbox One en 4K dans sa version "Edition Légendes : Senna & Prost", nouvelle édition de son titre de formule un sous licence officielle. Une licence qui chaque année nous livre son lot de surprises. Qu'en est-il cette année ?
Plus loin dans les rivalités
Ne tournons pas autour du pot, cette nouvelle mouture met la barre encore un peu plus haut : graphismes revus à la hausse, éclairages nocturnes revisités, interface en jeu bien plus lisible, on est en face d'une très bonne mouture. Le championnat F1 y apparaît dans sa livrée 2019 (20 pilotes, 10 écuries 21 circuits sur 5 continents) tandis que le championnat rétro permet de piloter 18 des voitures qui ont marqué les années 1972 à 2010. Enfin on célèbre l'apparition du championnat de formule 2 dans sa livrée scénarisée 2018 pour le moment (la saison 2019, pilotes et écuries sera ajoutée gratuitement en cours de saison).
L'édition "Légendes : Senna et Prost" permet même de se sentir l'âme d'un pilote de légende et de prendre le volant de la Ferrari F1-90 et la McLaren MP4/5B de 1190 ou encore la Ferrari F10 et la McLaren MP4/25 de 2010 (ces deux dernières étant également disponibles dans l'édition Anniversaire de F1 2019). Dommage malheureusement que les courses rétro ne contiennent que ces bolides, multipliés sur la piste en quantité suffisante pour remplir la grille de départ. On aurait préféré un vrai plateau de championnat des F1 d'époque.
Une carrière bordée de tensionsDans F1 2019 le mode carrière est encore plus poussé avec une gestion des rivalités entre pilote plus suivie que jamais. Dès le championnat de Formule 2 les tensions sont palpables et des scènette de rixe verbales entre pilotes dans le paddock achèvent de poser l'ambiance particulière installée entre quelques rivaux dont vous faites partie.
L'apparition du championnat de Formule 2 n'est pas un hasard. Le mode Carrière, épine dorsale du titre, permet en effet de débuter dans l'antichambre de la formule 1 ou vous allez côtoyer des rookies talentueux nommés Lando Norris, George Russell et Alexander Albon. L'introduction scénarisée de la F2 Feeder Series (vous êtes placé dans la monoplace en cours d'épreuve, après un événement survenu en piste et vous devez prendre des décisions) analyse vos réponses aux requêtes des stands, vos réactions sur la piste et vos succès en situation.
Une nouveauté qui donne du dynamisme à l'entrée en matière tandis que le jeu vous lâche à plusieurs reprise en pleine course de F2, en expliquant pendant le temps de chargement l'enjeu à relever. A titre d'exemple, vous rejoignez dans un cas une course où votre rival a esquinté votre aileron. il a écopé d'une pénalité tandis que vous changiez d'aileron au stand. Le titre vous rend le contrôle à la sortie des stands tandis que le malotrus est plusieurs positions devant vous... A vous de jouer.
D'autres mises en situation sont proposées et même vos réactions en interviews sont analysées. En fin de championnat F2, les contrats de F1 qui vous seront proposés seront sont alors le reflet de ce que vous méritez, ou pas. Les tensions entre rookies de Formule 2 servent ensuite de motivation en F1 car ces jeunes pilotes, qui peuvent être dans la même équipe ou pas au hasard des transferts, doivent progresser tout comme vous tout au long de leur carrière avec leur rancœur passée contre vous ou un autre pilote.
Et avec l'apparition des transferts en F1 dans cette édition, Vettel ou Hamilton ou d'autres pilotes peuvent décider de changer d'écurie en cours de saison, laissant ainsi une place libre dans un top team, une occasion à ne pas manquer si vous avez suffisamment brillé pour être sollicité. Tous les nouveaux contrats sont basés sur les performances, en bien ou en mal. De quoi motiver les pilotes en herbe à se bouger le fondement sur la piste.
Des compétences à faire valoirComme l’an passé, il est possible pour les plus pointus des joueurs de peaufiner les réglages de la monoplace à tous les niveaux : rapports de boîte, réglage des suspensions, du pincement des roues, des amortisseurs, etc... une foultitude de réglages documentés dans le jargon technique de rigueur.
Lors des qualifications par exemple le tour fantôme de la voiture qui a fait un meilleur temps vous accompagne pendant votre tour rapide et vous permet de savoir où vous vous situez par rapport à elle, pratique et motivant. Dommage que les nombreux tutoriels du jeu, qui expliquent tout un tas de choses sur les sessions et la réglementation, ne disposent pas d’une section dédiée aux réglages de la monoplace pour vulgariser un peu l’utilité de tel ou tel action sur un réglage particulier.
Pendant les séances d’essai un programme d’entraînement est concocté par les ingénieurs. Il permet, si on l’accomplit avec soin, de gagner des points de ressources qui permettent ensuite de commander des améliorations pour la voiture. La gestion de votre carrière passe donc aussi par des choix stratégiques que vous aurez à faire en choisissant dans l’arbre des technologies les bonnes évolutions pour votre voiture. Chacune ayant un délai de fabrication, la possibilité d’aboutir sur des pièces défectueuses, et bien évidemment un coût financier.
Lors des interviews, les différents départements de recherche et développement de votre voiture prenne bonne note de vos déclarations. Il est donc prudent de rester vigilant dans vos réponses aux questions des journalistes. Les joueurs qui n’ont pas forcément envie de participer aux séances d’essais libres peuvent opter pour la simulation de ces séances. Bien évidemment ils n’obtiendront pas forcément autant de points de ressources que s’ils avaient participé eux-mêmes à la session.
Une réputation à défendreEntre les différentes manches du championnat il est indispensable de consulter votre boîte e-mail. Parfois on y découvre la retranscription d’une interview d’un rival pas toujours fair-play et d’autres fois on y apprend qu’il est parfois possible de disputer des épreuves rétro qui sont l’occasion d’affronter vos anciens adversaires de formule 2 sur des épreuves uniques. Ces micro événements remettent les anciennes rivalités sur la piste et donnent un peu d’épaisseur au championnat en cours en y intégrant la trame de fond qu'est la lutte intestine avec vos anciens coéquipiers ou collègues de l’antichambre de la Formule 1.
On retrouve toujours, dans la gestion de votre joueur, la dualité entre mise en avant et fair-play. Vos performances permettront de faire évoluer un curseur de réussite qui devra coller aux exigences de l’écurie. Ne pas atteindre vos objectifs peux vous mettre en danger dans votre équipe et vous proposer en fin de saison des contrat vers des écuries inférieures l’année suivante. A contrario, de bonnes performances peuvent vous ouvrir la voie des écuries de pointe.
Tout ceci peut être suivi sur le tableau récapitulatif de votre réputation auprès des autres écuries et vous met bien évidemment en concurrence directe avec vos anciens collègues de formule 2 qui eux aussi font leur bout de chemin en Formule 1 et peuvent vous prendre parfois sous le nez de précieux sièges.
Un vrai plaisir sur la pisteSur Xbox One X, les monoplaces foncent véritablement vers l'horizon. L'impression de vitesse est ultime et les événements de course semblent avoir été revus à la hausse : il se passe toujours quelque-chose sur la piste. Un duel qui tourne mal dans un virage entre deux pilotes IA, un abandon pour casse mécanique d'un pilote de Top Team, un problème de puissance chez votre coéquipier, vous faisant ainsi douter de l'issue de la course pour vous... Le drapeau jaune n’est pas rare et tout ceci donne du piquant au pilotage en remettant parfois en cause la stratégie de l’écurie si jamais la voiture de sécurité est de sortie.
Côté IA, le titre affiche des pilotes de caractère qui jouent parfois des coudes entre eux en course mais savent s’écarter pendant les essais si vous êtes dans un tour rapide d’un programme de développement de la voiture. Chaque pilote dispose de son caractère propre en grand prix et chacun a une appétence différente pour céder sa position plus ou moins facilement. Comme en vrai quoi !
CONCLUSIONCette édition 2019, bien que servie avec 2 mois d’avance par rapport aux précédentes éditions, offre son lot de bonne surprises. Chaque année l’éditeur sait redonner un nouveau souffle à la licence et 2019 est une bonne cuvée. L’apparition du championnat de Formule 2, la gestion suivie des tensions entre rookies issus de l’antichambre de la Formule 1 tout au long de leur carrière, le perfectionnement de la lisibilité de l’interface en course et les améliorations graphiques générales font de cette édition une valeur sûre pour qui aime la discipline reine des sports mécaniques.
Servie en Dolby Digital 5.1 et toujours entièrement en Français, F1 2019 s’est une fois de plus offert les services du commentateur officiel de Canal+ Julien Fébreau dont la prestation peut être saluée car toujours crédible, pertinente et professionnelle. Si la voix des commentateurs est claire et forte dans la voie centrale, c’est une toute autre affaire concernant les échanges avec les journalistes lors des interviews en fin de course ou en fin de session d’entraînement. À peine audibles sur un système audio 5.1, il est malheureusement impossible d’en augmenter le volume séparément dans les réglages.
En course, la reconnaissance vocale semble plus pointue et détecte très facilement les questions que l’on pose aux ingénieurs de l’écurie. On gagne en temps et en précision, ce qui facilite la concentration sur la piste. Les réponses apportées sont claires et leur volume parfaitement ajusté. Le thème officiel de la F1, composée par Brian Tyler, est bien évidemment de mise. Soulignons enfin l'ambiance sonore fidèlement restituée des hurlement moteurs, de toutes époques, qui ont une véritable signature audio. Dommage encore une fois que le podium de fin de course ne fasse aucune place aux hymnes nationaux, sans doute pour des questions de droits.
Le mode Multijoueur propose des épreuves hebdomadaires à relever dans un laps de temps défini, mais permet aussi d’accéder aux ligues qui permettent de disputer des courses ou des championnats entre connaissances et affronter ainsi sur la piste des pilotes en qui on a toute confiance. Le tri des joueurs basé sur leur super licence personnelle sur laquelle est mémorisée leur type de comportement en piste, leur niveau, leur talent et leurs qualités de pilote. De quoi trouver des sessions d’un niveau plus élevé que celui d’un bac à sable où larrons en foire repoussent les limites de l’absurde et de l’indiscipline.
En ligne, les joueurs peuvent personnaliser leur voiture, dans des livrées mise à disposition spécifiquement pour le online. On peut y modifier les différentes couleurs qui habillent la voiture ainsi que la combinaison du pilote et son casque. A noter que l'édition légendes propose des livrées spécifiques aux couleurs de Senna et Prost.
Le championnat eSport est toujours de mise et permettra aux plus doués de briller en société. C’est dans cette section que sont présentés : les règles et le matériel officiel nécessaire pour participer à la compétition, le calendrier des épreuves, ainsi que le classement actuel. Il est aussi possible de regarder la dernière course ou des courses passées. Chacun peut donc tenter sa chance mais il y a très peu d’élus.
e showroomParmi les nouveautés de cette édition 2019 on trouve le show-room qui présente de façon très élégante et somptueuse des informations détaillées sur chaque véhicule proposé dans la partie rétro du jeu. Une présentation en 3D de la voiture dans son show-room avec des posters aux murs défile sous nos yeux avec des changements de caméra bien choisis tandis que des informations statistiques détaillées sont affichées ainsi que les pilotes titulaires de la monoplace, le type de transmission, le type de moteur et autres infos surplombent un court résumé de la carrière du véhicule. De quoi approfondir les connaissances des passionnés les plus jeunes ou raviver la mémoire des plus anciens.
La salle de projectionÉgalement bienvenue, la salle de projection permet de regarder les temps forts de vos prouesses lors des championnats que vous avez disputés. Une courte projection en plein écran présente vos faits d’armes sur la piste. C’est dans cette section en fait que vous retrouverez tous les résumés de courses que vous avez disputées. Les placements de caméras sont opportuns et en deux minutes il est possible de revivre un condensé de chaque course où vous vous êtes distingué.
Les volantsCôté gestion des volants à retour de force la liste des périphériques supportés est longue comme Le Bras. Testé avec un Thrustmaster Italia F458, son volant F1 en option et son pédalier de G27, l’ensemble répond à la milliseconde et permet un pilotage d’une précision extrême. Des conditions qui permettent de pousser plus avant le niveau de l’IA et de s’amuser encore davantage sur la piste.