Le mystère des Momies

La collection « L’Aventures Humaines »

 

Fruit d’une collaboration entre la chaîne de télévision franco-allemande Arte et le magazine Géo, cette collection de DVD nous montre le travail des archéologues à la recherche de notre passé. Archéologue doit être entendu au sens large, puisque toutes les expéditions sont le fruit d’une collaboration d’un grand nombre de spécialistes dans des domaines parfois extrêmement pointus.

 

Chaque reportage est l’occasion de voir travailler ces équipes archéologiques et de suivre une véritable enquête policière qui mène vers la révélation des habitudes de vie de peuples qui ont disparû depuis des centaines, et parfois des milliers, d’années.

 

Le programme

 

Ce DVD contient quatre reportages sur les momies à travers le monde :

 

Les momies du Taklamakan – 52 minutes – 16/9^ème

Réalisateur : Olivier Horn

 

Au nord-est de l’Himalaya, à l’Ouest de la chine et au nord de l’Inde, se trouve l’un des déserts les plus inhospitaliers du monde : le Taklamakan. Long de plus de 1200 km et large de 600 km, ce désert a été très longtemps longé par la route de la soie. Ce n’est que vers le milieu du XIXème siècle que des explorateurs osent se risquer dans le cœur du désert pour tenter de percer le mystère des civilisations qui ont vécu là avant la conquête chinoise.

 

Nous suivrons les expéditions des archéologues Corinne Debaine-Francfort et Idriss Abdouressoul. Ceux-ci ont décidé d’explorer les rives des anciens lits de la Keriya, une rivière qui vient de l’Himalaya pour se perdre dans les sables du désert. Aidé par des observations aériennes et satellitaires, ils vont sillonner le désert dans des conditions très difficiles.

 

La chance va sourire à cette équipe lorsqu’ils feront une découverte incroyable en plein milieu du désert : les vestiges d’une ville, Djumbulak Kum, et cinq momies datées de 2500 ans en parfait état. Nous suivrons alors l’enquête que va mener l’équipe pour découvrir l’identité de ces momies et le mode de vie de ce peuple disparu.

 

Les momies du peuple des nuages – 52 minutes – 4/3

Réalisateur : Amy Bucher

 

En 1997, au Pérou, des pilleurs de tombes mettent à jour un site archéologique précolombien exceptionnel. Alertés, les autorités du pays dépêchent une mission archéologique, dirigée par Sonia Guillen, sur place.

 

L’accès au site est très difficile et la nature humide et sauvage ne laisse rien présager de bon quant à l’état dans lequel les archéologues vont retrouver les vestiges de ce site. Mais, une fois sur place, l’étonnement fait place à l’admiration lorsqu’ils découvrent que ce peuple précolombien, vieux de 500 ans, a su concevoir un site adapté à la conservation de ses morts. La mission retrouvera ainsi plus de 200 momies en bon état, malgré le traitement sans ménagement que leurs avaient fait subir les pilleurs de tombe.

 

Ramenant un grand nombre de ces corps dans leurs laboratoires, les archéologues vont apprendre beaucoup de choses sur ce peuple Chachapoyas. L’étude de l’évolution des méthodes funéraires de ce peuple permettra de comprendre un peu mieux les ruines des forteresses Chachapoyas retrouvés dans des lieux difficilement accessibles du Pérou. On comprendra en particulier comment cette communauté a été inspirée par les Incas dans les méthodes d’embaumement.

 

Les momies d’animaux – 13 minutes – 4/3

Réalisateurs : Serge Tignères et Alain Zenou

 

Au musée archéologique du Caire, nous suivons les recherches de Salima Ikram, spécialiste des momies d’animaux. Ces momies ont été retrouvé en grand nombre près des momies humaines dans les nombreuses tombes découvertes en Egypte.

 

Enigme pour les archéologues du début du XXème siècle, ces momies dévoilent à présent leurs mystères sous le regard perçant des rayons X et des scanners. Leurs destinations sont très variable selon les espèces d’animaux embaumées et permettent de dévoiler des pans mal connus des croyances funéraires de Egyptiens de l’antiquité.

 

Certaines momies sont les compagnons des défunts, en général des chiens et des chats. D’autres ont des significations religieuses plus complexes, comme les ibis et les singes. Les dernières ont un aspect utilitaire pour le défunts : offrandes pour les dieux ou nourriture pour le voyage vers l’au-delà.

 

Les momies du Désert – 13 minutes – 4/3

Réalisateurs : Serge Tignères et Alain Zenou

 

Dans le désert égyptien, Françoise Dunant et Jean-louis Heim localisent une nécropole funéraire à côté d’un ancien fortin de l’époque romaine dans l’oasis de Kharga. Bien conservés par la sécheresse du désert, ces corps s’avèrent, de prime abord, difficile à identifier car aucune inscription n’est présente sur le site. C’est l’étude du procédé de momification, des radiographies des corps et des analyses des tissus qui permettront d’en savoir davantage sur ces populations rurales contemporaines du Christ.

 

Critique subjective

 

Menés comme des enquêtes policières, ces quatre reportages sont vraiment passionnants. Le narrateur nous tient en haleine en nous montrant l’évolution des découvertes de ces équipes archéologiques. Le vocabulaire reste toujours compréhensible et est bien expliqué quand ce n’est pas le cas.

 Chaque émission fait ressortir la grande passion de ces hommes et de ces femmes, qui travaillent dans des conditions souvent difficiles et avec peu de moyens pour retrouver la trace de notre passé. Davantage qu’une leçon d’histoire, les découvertes font la part belle aux révélations, parfois poignantes, sur le mode de vie de nos ancêtres. C’est l’occasion de se rendre compte que ce mode de vie n’a pas toujours changé chez certains peuples de notre belle planète.

Dans la majorité des cas, on a droit à une image qui est très belle, surtout sur la première émission « Les momies du Taklamakan ». Les couleurs sont vives, les contrastes très travaillés. On se prend à rêver devant les paysages présentés et les gros plans sur les objets retrouvés lors des fouilles sont de toute beauté (à condition de ne pas être rebuté par des momies !).

 

Malheureusement, on remarque très vite que les archéologues n’ont pas toujours les moyens de disposer d’une caméra haute définition. L’insertion des plans de tournages lors des fouilles originelles contraste donc assez fortement avec les autres images du reportage. Mais ce défaut ne gène pas vraiment le visionnage de ces passionnants reportages.

 Notons enfin que le reportage sur « les momies du peuple des nuages » souffrent parfois d’une image assez terne, mais cela est dû à l’environnement particulier des régions visitées. Constamment dans le brouillard, les nuages et sous la pluie, la région du Pérou qui est évoquée présente des conditions de tournage particulièrement difficiles.

Le DVD présente deux pistes Dolby Digital 2.0 Anglaise et Française. Le choix de la piste se fait dés le démarrage du DVD en choisissant la langue de l’interface.

 

En fait, seule la piste française offre une certaine variété sonore, avec des interview, des sons environnementaux, de la musique et une voix off. La piste anglaise, elle, n’offre qu’une voix off avec un peu de musique et la piste originale extrêmement atténuée en fond sonore.

 

Cette piste anglaise n’est d’ailleurs présente que sur les deux plus longs reportages : « Les momies du Taklamakan » et « Les momies du peuple des nuages ».

 La piste française est, elle, très équilibrée, avec une excellente dynamique. La voix off, différente selon les reportages, est très intelligible et agréable. Les musiques de fond sont toujours très discrètes et en même temps parfaitement adaptés à l’ambiance.

Le packaging de ces DVD est très harmonieux, avec des tons verts et noirs du plus bel effet. Le boîtier, de type amaray, se trouve dans une jaquette cartonnée de grande classe, qui aurait très bien sa place dans une bibliothèque.

 

Seule fausse note de ce packaging, une erreur s’est glissée au niveau des formats vidéos. C’est le reportage sur « Les momies du Taklamakan » qui est en 16/9^ème . Les autres reportages sont en 4/3.

 

Au niveau des suppléments, Arte nous propose deux options : des cartes et une chronologie. Ces deux bonus s’avèrent très vite indispensables pour situer plus facilement, dans le temps et dans l’espace, les lieux de recherches archéologiques évoqués.

 Les cartes et les frises chronologiques se présentent sous la forme de tableaux statiques avec des liens à cliquer. Simple mais assez efficace.