Les Contes de la Ferme + L’Atelier Enchanté

Un âne, une poule, un chien, un chat, un cochon, une vache, … Il faut pas croire mais il leur arrive pleins de choses … Ca vous dirait d’en savoir un peu plus ?

RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANSFORME

Disposant d’un notable bagage de courts (parfois primés) à son actif (Ferda la fourmi (Ferda Mravenec, 1942) ; le Pantin raté (Ztracená panenka, 1959) ; …), Hermína Týrlová (11/12/1900 ~ 03/05/1993) brille d’un aura particulier dans l’univers de animation tchèque, terrain d’expression s’étant apparemment imposé comme juste continuité de ses domaines de prédilection initiaux.  

Ceci dit, le programme présente 10 de ses travaux, regroupés dans 2 cessions (Les Contes de la Ferme & L’Atelier des Animaux) de 5 histoires chacune, d’une durée indépendante variant entre 6 et 10 minutes.

LES CONTES DE LA FERME  

* L’âne aux grandes oreilles (Oslík ušatec – 1974) : La poule, la chèvre et le cochon se moquent des grandes oreilles de l’âne, qui du coup est très triste … Heureusement pour eux qu’il n’est pas très rancunier !  

* Le chien rêveur (Pejskuv sen - 1972) : Le chien dans sa niche rêve de compagnie, la petite chienne de la maison d’à côté aussi … Comment arriver à se retrouver avec un maître pas très pour cette union ?  

* La ferme en fête (Toulavé telátko - 1971) : La vache pleure à grandes larmes son petit, égaré. Tous les animaux ou presque partent à sa recherche.  

* Drôle de canard (Obávaná kacena - 1972) : Un canard sans gêne et pique-assiette débarque dans la ferme avec ses 5 petits … Le moins dégourdi d’entre eux se perd et court un très grave danger !!  

* Un Noël à la ferme (Vánoce u zvírátek - 1973) : Quelques animaux extérieurs de la ferme viennent quémander de quoi passer ces temps rudes et froids. Le chien s’y oppose …  

L’ATELIER ENCHANTE  

* Le petit chat malicieux (Kulicka - 1963) : Des animaux jalousent la superbe bille détenue par un chat … Tous les moyens sont bons pour la détenir !!!  

* Le sacripant (Jak vycmuchal darebáka - 1972) : Un jeune garçon ne trouve son plaisir que dans l’exercice du tir (à l’arc) sur nos amis les animaux … Mais à qui se croit malin, malin et demi.   

* L’arbre de Noël (Vánocní stromecek - 1968) : une famille et son chien sont à la recherche d’un sapin à décorer pour le Réveillon … Le seul du coin n’a pas vraiment l’intention de faire parti des festivités …  

* Le chien sans peur (Ukradené díte - 1972) : Scandale !! Le chien est accusé d’un rapt qu’il ne peut certainement pas avoir commis !! Qui est donc le responsable ?!  

* La boîte à tricot (Dve klubícka - 1962) : Une boite à coudre dissimule pelotes, dés, ciseaux, épingles à nourrice, aiguilles, … qui s’amusent en dansant avant d’affronter le terrifiant mètre-ruban !!

Les épisodes concernant les Animaux de la Ferme (dont 2, le Sacripant et le Chien sans peur, se retrouvent dans la sélection de l’Atelier Enchanté) disposent d’une structure narrative quasi-identique : le titre, la mise en place du ou des sujets, la présentation de la problématique et sa résolution. Chacun d’entre eux présente un nouvel animal ou personnage et, en dépit de son contexte de base, fera toujours intervenir un élément supplémentaire pour approfondir l’histoire.  

Dépannage, Solidarité, Amitié, Sacrifice, Bonté, Revanche … : le démonstrations sont généralement simples et toujours positives en dépit des thèmes abordés (Tristesse, Jalousie, Solitude, Tares de comportement). Bien entendu tout finit toujours bien et dans la joie avec les animaux qui sourient ou les bébés qui n’ont plus aucune mauvaise raison d’être grognons.  

Leur quantité et le fait de retrouver des acteurs récurrents entraîne indirectement un peu plus d’attachement qu’aux 3 vidéos concernant l’Atelier Enchanté, one-shots tous commis dans les années 60 (qu’on ressent autant dans l’ambiance que la musique), aux visuels plus ambitieux.

L’auteure nous accueille dans un monde créé de toutes pièces avec des jouets, des objets, des matières (textiles) ou tout ce qui peut traîner dans une boîte à dessin … avec ce commun rapport de concerner ce qui peut entourer et égayer l’enfant dans ses premières années d’éveil.  

Pour la Ferme, c’est essentiellement des animations en image par image de tissus colorés (de la feutrine, me souffle-t-on) juxtaposés : la mise en scène accuse certes son âge, ça à l’air simplissime, épuré et obsolète comme ça … mais on sent qu’une main sûre assure réalisation et douceur de rendu (on dirait de mignonnes peluches toutes plates, voire même des petits bonshommes en pain d’épice), auquel l’enfant se prête généralement facilement au jeu.    

L’Atelier à fait appel quand à lui à autant de puissante créativité au niveau de la technique qu’une toute autre variété graphique (pelotes de laine, volumes, … ) : c’est sans faille, les images sont d’un autre niveau (travail sur la lumière, les cadrages … c’est les seuls opus à bénéficier de designers), chacun à son petit truc bien à lui (Le Chat malicieux au top, l’arbre de Noël et son ambiance à part, l’impressionnante Boite à tricot – presque un film d’action/aventures), ça fleure le conte qui a nul besoin de traduction pour être compris et assimilé, … C’est une épatante et magique somme de qualités auxquels les plus âgés peuvent essayer sans crainte !  

CONCLUSION :  

Série d’animations destinées avant tout à une très jeune audience, qui devrait sans problème les ravir (personnellement testé et approuvé) et pourra même à terme exciter leur créativité (faire leurs propres histoires pendant des heures avec le même type de matos).

Les affaires de la Ferme, inoffensives et bourrées de charme, seront faciles pour les petits mais atteindront moins facilement au-delà de 7/8 ans, prétextant une certaine niaiserie … mais il n’est pas exclu que l’Atelier puisse un peu plus retenir leur attention !  

Un genre et des messages qui supportent dans son domaine très bien la comparaison avec des programmes et méthodes plus modernes auxquels, si il fallait émettre une réserve, concerne les amateurs de toutous qui ne seront pas forcement très au poil : dès qu’il faut aller embêter quelqu’un pour s’amuser à ses dépends, 7 fois sur 10 c’est pour la truffe du petit chien. Et ça, c’est pas bien !!!

L’image du générique est en plus sale état que celle des sketches, où bien entendu, quelques vidéos ont plus morflés que d’autres (l’épisode du Canard) : bien que le film n’ait pas bénéficié d’une restauration exemplaire, la qualité est suffisante (bien éclairé, pas de pixellisation, couleurs chouettes) pour apprécier les détails (textures, éclat de certains matériaux et autres) et les propos du film. Cela renforce même le côté historique des ces animations. Pour ce que c’est, ça va bien.

Les seules ébouriffantes épreuves sonores que devra affronter la seule & unique piste Dolby Digital Stéréo seront quelques onomatopées, des bruits d’animaux (assez discrets), des gazouillis de nourrissons, des nécessaires bruitages, la petite musique guillerette … c’est tout : elle parvient à restituer cela au mieux et au plus clair, les quelques craquèlements proviennent d’un master - probablement mono – qui ne date pas d’hier au soir.

Réflexion identique à l’image : cela renforce le voyage dans le temps et c’est plus que bien pour entendre ce qu’il se passe.

Le joli et très pertinent menu dessiné par Aurélia Gaud permet les choix les plus simples qui soient : Les Contes de la Ferme (voir toutes les vidéos d’une traite ou par titre) + L’Atelier Enchanté (voire les vidéos d’un coup ou par court-métrage) + La Collection Enfant Arte – les bandes annonces de l’éditeur du DVD, toutes les unes derrière les autres sur une même grosse vidéo d’un ¼ d’heure. Le tout en VF :  

- Le Vilain petit Canard
- Perdu ? Retrouvé !
- Le Mulot menteur
- En promenade
- Laban
- La boutique des Pandas
- Malin comme un Singe
- Les 2 Moustiques
- Pierre et le Loup
- Desmond et la Créature des Marais
- Petit à petit
- Les contes de la Mère Poule
- Fables d'été, Fables d'hiver
- La petite Taupe
- Franz et le Chef d'orchestre
- Monsieur et monsieur
- Oseam
- Jiburo   

NB : la jaquette en carton (qui ne devrait hélas pas faire long feu entre les mains des plus excités) comprend un cahier d’activités de 12 pages tout en couleurs nommé comme il se doit Les Contes de la Ferme et l’Atelier Enchanté : Cahier d’Activités.
Conçu et commis par Mathilde Dalibard (de chez Ich&Kar), les personnages des différentes animations se retrouvent dans des situations où l’enfant peut participer et interagir (généralement il s’agit de résoudre des énigmes, reproduire des dessins, … pour travailler le sens de l’observation, la mémoire et la déduction en toute simplicité).