Situation critique à Ithaque : voila dix ans que La Guerre de Troie est terminée et que tous les guerriers sont rentrés, tous sauf un : Ulysse, dont la rumeur dit qu’il s’est perdu en mer. Ithaque, privée de roi depuis trop longtemps, manque de tout, et le peuple commence à gronder. Pénélope préserve comme elle peut le trône de son mari et tient à bout de bras ce qui lui reste de pouvoir. Elle doit faire face chaque jour aux doutes de tous sur le retour d’Ulysse, et aux manigances de Léocrite, chef des guerriers prétendants au trône. Protégé et écarté par sa mère des jeux de pouvoir, Télémaque, jeune prince ni stratège ni guerrier, devra pourtant agir pour Ithaque. Télémaque sera-t-il capable de défendre le trône de son père ? Et si, après 20 ans d’absence, Ulysse revenait ?
Et si cette libre adaptation de l’Odyssée d’Homère passait à côte de son ambition ? Et bien c’est malheureusement le seul constat que l’on peut faire après avoir visionné cette série, au demeurant non dénuée d’intérêt, mais dont le montage et le choix d’une ambiance théâtrale en font une sorte de plat indigeste pour le spectateur. En effet, la série s’étire sur douze épisodes, alors qu’elle ne devrait en compter que la moitié, tant le scénario étire en permanence des sous-intrigues, finalement inutiles et les agrémentes de tirades interminables sur le pouvoir et la fidélité.
Car il faut bien le dire si l’œuvre d’Homère peut se diviser en trois partie : L’absence, le retour et la vengeance d’Ulysse, la série semble vouloir en faire plus avec : Le retour de la vengeance, les conséquences de ce retour et la conclusion. Plus sérieusement, le scénario tente, parfois maladroitement de ramener l’histoire du vainqueur de Troie sur un terrain plus humain et moins spirituelo-fantastique, en faisant d’Ulysse un homme brisé par la guerre et ses dix années d’errances, en faisant de Télémaque un enfant qui n’a jamais connu son père et qui s’en est fait une image que la réalité vient briser ou encore de Pénélope un exemple de fidélité, mais une redoutable intrigante aussi. Tout cela ce sont de bonnes idées qui auraient mérité, il est vrai, un peu plus de transgression pour être totalement envoutantes.
Car outre un scénario parfois trop lyrique, la mise en scène est redoutablement mollassonne et si l’on ne fait pas l’effort de s’intéresser un peu, l’ennuie peut très vite gagner. Le réalisateur ayant pris le parti pris d’une série aux consonances très théâtrales a donc misé sur les des décors simples, des actions soignées et chorégraphiées, mais en a définitivement oublié la fraîcheur qui aide à la réussite d’une telle entreprise.
Et pour enfoncer le clou, le réalisateur s’est appuyé sur les qualités de sa distribution, et effectivement, celle-ci semble habité par les personnages, pour beaucoup, on se déforme le visage, on crie, on saute, on bave et on ouvre grand les yeux, mais même les qualités évidentes de Niels Schneider (Les amours imaginaires) dans le rôle de Télémaque ou de Alessio Boni (Guerre et Paix) dans celui d’Ulysse, ne parviennent pas à masquer un manque évident de direction d’acteur. Certaines scènes sont à la limite du gênant.
En conclusion, « Odysseus » partait avec un grand capital sympathie de départ. Mais le choix de la longueur, du style et certainement même d’un scénario qui se prend les pieds dans le tapis, ou d’une mise en scène quasi absente, font que le charme n’opère plus au bout de 6 épisodes et qu’on ne demande qu’une seule chose : Que cela s’arrêtte !