Coffret regroupant les films suivants de Nicolas Philibert : « Sur L'Adamant », « Averroès et Rosa Parks », « La machine à écrire et autres sources de tracas » et « La Moindre des choses », agrémenté d'un livre inédit.
« Sur L’Adamant » : L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. Ce film nous invite à monter à son bord pour aller à la rencontre des patients et soignants qui en inventent jour après jour le quotidien.
« Averroès et Rosa Parks » : Averroès et Rosa Parks : deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent - comme l’Adamant - du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions « soignants-soignés », le cinéaste s’attache à montrer une certaine psychiatrie, qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ?
« La Machine à Ecrire et autres complications » : : Dernier volet du triptyque initié avec Sur l’Adamant puis Averroès & Rosa Parks, le film poursuit sa plongée au sein du pôle psychiatrique Paris centre. Ici, le cinéaste accompagne des soignants bricoleurs au domicile de quelques patients soudain démunis face à un problème domestique, un appareil en panne, etc…
« La Moindre des Choses » : Tous les ans, pensionnaires et soignants de la clinique psychiatrique de La Borde se rassemblent pour préparer la pièce de théâtre qu'ils joueront le 15 aout. En 1995, ils ont choisi d'interpréter « Opérette », de Gombrowicz. Au fil des répétitions, le film retrace les hauts et les bas de cette aventure. Mais, au-delà du théâtre, il raconte la vie à La Borde, celle de tous les jours.
En 2002, Nicolas Philibert avait raflé toutes les récompenses, y compris une sélection officielle au Festival de Cannes, avec un sujet simple et un goût évident pour le silence et la parole. Mais ce succès a un peu fait oublier que Nicolas Philibert a d'abord commencé avec un long métrage documentaire sur des personnes atteintes de surdité : « Le Pays des Sourds ». Un premier pas dans ce monde du handicap, dans lequel le réalisateur fit déjà preuve de cette pudeur qui le caractérisera toute sa carrière, et de son goût des portraits, des silences ou de la parole libre. Ce qui lui ouvrira les portes d'un autre reportage en 1997, mais dans un hôpital psychiatrique, cette fois-ci, pour : « La moindre des choses » où Nicolas Philibert va donner sans se forcer une image différente de ces patients, de son personnel. A travers le parcours d'une pièce de théâtre qui doit être montée avec les pensionnaires, il va montrer les dessous de l'établissement, la vie, la solitude, les rires et les entraides. Jamais dans le jugement, juste dans le regard, dans l'écoute et dans l'empathie. Un style qui lui valut les honneurs et les ombres du succès pour son film « Être et Avoir », dans lequel il suivait, avec une simplicité désarmante le travail, d'un instituteur dans une école en Auvergne.
Avec « Sur l'Adamant » en 2023, Nicolas Philibert revenait au monde du handicap, mais cette fois ci à travers le quotidien d'un établissement surprenant, où les patients, atteints de troubles psychiques, sont reçus pour y retrouver un cadre entre le temps et l'espace et ainsi une reconnexion au monde. « L'Adamant » est une péniche à quai en bord de Seine où chacun y vient pour y être accueilli, mais également pour accueillir les autres, et se structurer dans le temps en s'investissant dans un esprit communautaire. Ici tout est fait pour que chacun s'exprime et trouve une manière de s'exprimer, même les plus retissant. A l'instar de ce jeune homme qui participe à un atelier dessins, mais souhaite plutôt aller visionner un film et s'isoler. L'accompagnant, entretien le dialogue et va réussir à l'amener à dessiner et ainsi à rester dans le groupe.
2024, sera, pour le réalisateur, de présenter deux documentaires, qui viendront clore cette exploration de l’univers psychiatrique, que Philibert a su exposer avec beaucoup de pudeur et de sincérité. Dans « Averroès & Rosa Parks », il va nous plonger dans le quotidien de deux unités de l’Hôpital Esquiral que relève du pôle psychiatrique Paris-Centre. Un peu comme dans « Sur L’Adamant », Nicolas Philibert se pose non pas en témoin ni en observateur mais simplement en porte ouverte sur un monde qui nous est, pour la majorité d’entre nous, inconnu et dont on ne perçoit pas forcément toutes les nuances. Des entretiens individuels, aux réunions entre les soignants ou avec les patients, on y découvre d’abord, un monde d’écoute, d’accompagnement avec pour objectif de permettre à chaque patient de pouvoir se reconnecter à son univers. Philibert, nous montre les multiples facettes de ce pôle dans lequel passent les pathologies lourdes et les burn-out ou les dépressions. Toujours subtil dans son montage « Averroès & Rosa Parks » est une manière différente plus frontale d’aborder la psychiatrie.
Vient ensuite « La Machine à écrire et autres sources de tracas » qui vient clore cette série de films. Cette fois-ci Nicolas Philibert nous présente une autre facette de la psychiatrie à travers des soignants qui répondant à l’aide de patients à leurs domiciles, qui vivent et évoluent en tout autonomie. C’est encore une volonté pour le réalisateur de ne pas montrer la psychiatrie comme un monde où les gens crient, hurlent, bavent et n’arrivent pas à s’exprimer, il nous montre que la psychiatrie ce sont également des pathologies qui n’empêchent pas l’autonomie. Cette dernière est d’ailleurs l’une de sources de soulagement pour les patients. Le documentaire montre également le dévouement des soignants qui viennent pour répondre aux problèmes de ceux qui peuvent rencontrer des tracas du quotidien. Ce qui est toujours important dans le travail de ces soignant c’est évidemment de pouvoir réparer ce qui est cassé mais également de donner de l’attentions aux personnes et de ne jamais rompre le lien.
Au-delà de simples reportages, la série « En Psychiatrie » de Nicolas Philibert sont des documentaires qui laisse la parole aux patients, ainsi qu’aux personnels soignants, ces derniers n'intervenant pas sous forme d'interviews mais à travers leur travail filmé au quotidien, seuls les patients sont interviewés, et même si parfois cela donne des passages lunaires, cela n'empêche en rien, le plaisir qu'offre cette spontanéité, cette absence de filtre. Les patients s'expriment, interrogent, sourient et se confient. C'est touchant, jamais choquant mais instructif et tout en simplicité.
« Nicolas Philibert : Hasard ou Nécessité » de Jean Louis Comolli. Dans ce documentaire deux réalisateurs se retrouvent pour parler de la carrière de Nicolas Philibert, de sa façon d’aborder les sujets et des victoires comme des difficultés qu’il a pu rencontrer.
« Où va la Psychiatrie ? » Retour sur l’Adamant pour ce court-métrage, où le réalisateur est allé poser cette question aux bénéficiaires et aux aidants qui sont sur place.
« Arnaud et les deux Stagiaires », toujours sur la péniche, cette fois-ci Arnaud Vallet le coordinateur des soins reçoit deux nouvelles stagiaires à qui il explique le fonctionnement et répond à leurs interrogations.
« Frédéric Prieur présente : La Nuit Américaine », ici, l’un des bénéficiaires de L’Adamant présente le célèbre film de Truffaut.
« Echauffement » présentation de l’Adamant Sound System, invité à participer au Festival Sonic Protest.
« L’invisible. Entretien avec Jean Oury, psychiatre ». Le médecin parle de son métier et du regard qu’il pose sur la psychiatrie.
« Y’a Quelqu’un ? Entretien avec Linda de Zitter, psychologue clinicienne et psychanalyste ». La médecin parle du film « La moindre des Choses » et de la manière dont il expose son propos.
Ainsi qu'un livre que nous n'avons pas pu découvrir.