Algérie(s) Collection Regards

L'histoire :

Après deux ans de travail, ce film en deux volets propose à travers des archives et des entretiens inédits, une enquête dans les coulisses du pouvoir, de l'opposition, et au coeur de la société algérienne, dans laquelle près de 150.000 personnes auraient trouvé la mort, depuis le début de la guerre entre le pouvoir et les islamistes.

Critique subjective :

Le film

Avec ce film, la plongée de l'Algérie dans le chaos est pour la première fois racontée de l'intérieur, par les principaux protagonistes du conflit. Islamistes, responsables de l'armée, politiques, journalistes et victimes racontent la guerre, leur guerre. Montée de l'islamisme, Djihad en Afghanistan, manipulations, argent du pétrole, corruption, oppression...
Un récit nécessaire pour comprendre comment l'Algérie en est arrivée là et vers quel avenir elle se dirige. En effet, en 2004 auront lieu les élections présidentielles opposant le MSP (parti islamique),le RMD (tendance Bouteflika) et le FLN.

Partie 1 : Un peuple sans voix
Durée : 80 minutes environ

Les jeunes déferlent dans la rue. Nous sommes en octobre 88 et la république algérienne vacille.
Le FLN, ce parti unique au pouvoir depuis 25 ans, aussi. L'armée tire dans la foule, faisant près de 500 morts. A la faveur de ces émeutes, les islamistes entrent en scène. Face à cette révolte,le gouvernement est paralysé...
Ces émeutes d'octobre 1988 révèlent l'ampleur d'une crise sociale et économique, le désarroi de la jeunesse et la montée en puissance du mouvement islamiste. Un peuple sans voix remonte aux sources de cette tragédie et explique comment le face à face entre les islamistes et le pouvoir s'est enclenché. Alors que l'Algérie s'apprêtait à devenir une république islamiste, l'armée arrête tout en janvier 1992. Cette victoire confisquée va se jouer sur fond de manipulations et d'une incroyable accumulation d'erreurs des deux côtés. L'interruption des élections législatives de décembre 1991, suivie de peu de temps après par l'assassinat du président Boudiaf, en juin 1992, plonge l'Algérie dans le chaos...

Partie 2: Une terre en deuil
Durée : 78 minutes environ

Après avoir montré les racines de ce conflit, les erreurs du FLN et la montée du FIS dans le premier volet de cette série documentaire, Une terre en deuil se penche sur l'engrenage de la violence qui mène aux grands massacres, et sur les dessous économiques et géopolitiques de cette guerre. Depuis les élections avortées de 1991, l'Algérie est aspirés par la violence. Plus de 100 000 morts.
Un degré de barbarie inouïe, des massacres apparemment incompréhensibles... Derrière la vitrine officielle du pouvoir et sa scène politique factice, se cache un pouvoir de l'ombre. Une terre en deuil  se plonge dans les coulisses de ce pouvoir, avec ses hommes clés et ses négociations secrètes.
Bien qu'Alger semble apparemment conforté par la nouvelle donne stratégique du 11 septembre, pour la population algérienne et sa jeunesse, les problèmes restent entiers. Comment la première République algérienne, issue de l'Indépendance, parviendra-t-elle à tourner l'une des pages les plus sombres de son histoire?

Verdict :

Un document dont on pourrait dire qu'il d'utilité nationale pour l'Algérie mais peut être aussi pour tous les acteurs internationaux qui ont pris part à la mise à mal du pouvoir algérien. Un document d'exception de ceux qui ont la capacité d'amorcer un réveil dans le coeur des Algériens afin qu'ils reprennent en main leur pays et leur destin. Un très bon support pédagogique et de connaissance de ce qui fait l'Algérie, de l'indépendance jusqu'à nos jours.

L'image du documentaire mélange images tournées lors d'entretien récents, images d'archives anciennes et plus récentes ce qui produit une qualité d'image inégale. Mais techniquement on a une bonne image avec une bonne compression, des couleurs très correctes et une bonne définition pour les images récentes. Sur les images d'archives la définition et les couleurs sont moins bonnes mais là rien d'anormal.

On a un son qui se réduit à une bonne stéréo qui diffuse surtout des voix et quasiment pas de son d'ambiance puisqu'il n'y a que 2 ou 3 passages brefs avec un habillage sonore. C'est un documentaire et la piste audio fait son office. Pas de problème.

On aurait pu souhaiter plus de bonus mais après tout, le documentaire lui-même est un bonus à lui tout seul. Par ailleurs il existe peu d'archives sur la période antérieure à 1988. Si les archives de la police et de l'armée étaient rendues un jours publiques alors ce document pourrait faire l'objet d'une réédition complétée de  documents d'archives.

En complément (25 minutes) :
Entretiens avec Thierry Leclère, Malek Bensmaïl et Patrice Barrat.
Les enquêteurs expliquent la difficulté qu'ils ont eu à faire témoigner tous les acteurs de cette crise du pouvoir algérien mais font également part de leur surprise en constatant que le film leurs avait finalement plu. Le film a un impact très fort sur les algériens qui redécouvre une histoire qu'ils ne voulaient pas nécessairement revoir mais qu'il est nécessaire de transmettre afin que l'Algérie puisse se construire un futur loin des écueils des gouvernements précédents qui se sont succédés après l'indépendance de 1962.

Menus
L'interface des dvd de la collection regards est assez homogène et répond à une logique implacable. Elle est sobre, élégante et cohérente.

Packaging
Un packaging cartonné sobre et élégant dans la ligne de la collection regards et le tout livré dans une boite reproduisant le packaging de la pochette cartonnée. Une bande bleu claire sur la tranche et le même bleu sur le deuxième de couverture.

Sérigraphie
Sur les dvds que nous avons eu pour les tests il n'y avait pas de sérigraphie donc nous ne savons pas au moment où est écrit cette critique si il y aura une sérigraphie sur les dvds de la Collection Regards.