Dans la banlieue de Melbourne, Hector fête son 40ème anniversaire autour d’un barbecue, entouré de ses proches et de sa famille. Une dispute entre enfants dégénère, Harry, le cousin d’Hector gifle Hugo, le fils de Rosie. Une gifle et tout l’équilibre d’une famille bascule. De cet évènement anecdotique pour Harry mais dévastateur pour Rosie, découle un récit choral, où les couples se détruisent à petit feu, où le désir, la solitude, l’âge, les incompréhensions, les rancœurs et les espoirs sont dépeins avec une infinie délicatesse.
Il y a beaucoup d’intelligence dans cette série, mais aussi beaucoup de choses qui peuvent déranger. D’abord, parce que la série « La gifle » n’est pas une simple succession de portraits qui gravitent autour d’un évènement, insignifiant pour les uns, traumatisant pour d’autres. C’est une série qui force littéralement le spectateur au débat. D’épisode en épisode, les personnages se dessinent, avec leurs bons côtés, leurs fêlures, leurs oppositions et leurs paradoxes. On commence par un barbecue convivial où les amis, la famille et les parents viennent fêter un anniversaire. Chacun peut alors y voir le reflet de sa propre existence, les enfants participent à la réunion, se chamaillent et s’amusent, puis d’un seul coup les choses dérapent et nous plongent face à une situation que l’on redoute tous de vivre : Un invité excédé par les caprices d’un enfant le gifle.
Comme nous sommes dans une fiction, les choses prennent très rapidement de l’ampleur et cette gifle est la source de déchirures et de tensions au sein de chaque couple. L’intelligence scénaristique du scénario se situe d’ailleurs là, puisqu’elle va entraîner le spectateur dans une suite de photos de couples où certains vont se découvrir beaucoup plus isolés et fragilisés qu’ils ne le pensent, où d’autres, au contraire, se retrouveront face à un dilemme, etc… Mais voilà, même si toute la subtilité du traitement amène les spectateurs à leurs propres réflexions, certaines situations sont parfois trop appuyées, ce qui les rendent un peu trop directionnelles dans leur peinture.
Ainsi l’auteur de la gifle apparaitra comme un homme fort, mais tourmenté, les parents comme des gens prisonniers d’un enfant roi. On se sent ainsi pris dans une réflexion scénarisée d’avance, dans laquelle chacun est un peu trop guidé pour que l’ensemble soit totalement honnête. En effet certains partis pris prive le spectateur d’une totale indépendance, notamment lorsque certains sont volontairement antipathique.
Une chose est sûre, la distribution y est pour quelque chose dans le succès de cette série car elle parvient à ne pas faire dans la surenchère. Et même si, encore une fois, le sexe et la drogue s’invitent un peu trop à la fête, sans justification réelle, les acteurs savent donner une certaine nuance qui colle parfaitement à ce que l’on peut attendre de la série.
En conclusion, « La gifle » est une série remarquablement bien écrite qui amène le spectateur à la réflexion sur ce geste qui fait souvent débat. Mais un trait un peu trop appuyé sur certains personnages a tendance a faussé le débat.