Face

L’histoire

Chargé de reconstituer le visage de la quatrième victime d’un tueur en série à partir de son crâne, Hyun-Jun va faire d’étranges découvertes et se retrouver étroitement lié à l’affaire.

Critique subjective

Sonnant le renouveau d’un certain cinéma fantastique asiatique, Ring a connu un retentissement majeur et fait des émules partout dans le monde (Japon, Chine, Thaïlande, Corée, Inde, Etats-Unis, ...). Tous les ingrédients du film ont été depuis maintes fois repris et usés jusqu’à la corde, le filon ayant été exploité jusqu’à son tarissement complet. Si la lassitude se fait aujourd’hui ressentir chez le spectateur, elle n’empêche pas certains de puiser encore et encore dans cette nouvelle vague du film de fantômes nippon. C’est le cas du réalisateur Coréen Yoo Sang-Gon avec Face. S’il se positionne comme un film d’horreur (« les films d’horreur jusqu’à présent n’ont été qu’un échauffement » proclame modestement la jaquette du DVD), Face est en réalité un thriller policier mâtiné de kwaidan eiga.

C’est sans vergogne que Yoo Sang-Gon déploie la panoplie complète du petit Nakata, à commencer par un scénario mettant en scène un membre de la police scientifique spécialisé dans la reconstitution de visages à partir de crânes (un élément présent dans Ring 2). Il va sans dire que notre personnage recevra inévitablement la visite de spectres aux longs cheveux. Les maladresses narratives ne s’arrêtent pas là. La mise en place est longue, l’intrigue guère palpitante (les longueurs sont légion), de nombreuses pistes sont délaissées en cours de route, on écope d’une romance, et un twist final à la Sixième sens vient enfoncer le clou.

Formellement parlant, le métrage est pourtant loin d’être honteux (la réalisation est de bonne tenue, le montage alerte et la bande son travaillée). Hélas, une ambiance correcte et quelques visuels intéressants (mention spéciale à l’apparition du spectre rampant sur le parquet, le meilleur passage du film) ne sauraient éclipser une tenace sensation de déjà-vu. Bref, avec un minimum d’originalité au niveau du script, le film aurait pu tirer son épingle du jeu et se démarquer du tout venant.

Verdict

Au final, nous sommes bel et bien en présence d’un énième ersatz de Ring. S’il n’est pas catastrophique, Face n’en est pas moins un titre dispensable qui se regarde sans entrain.

Une image d’assez bonne tenue même si elle accuse des imperfections notables. Si les couleurs sont bien restituées à l’écran (notamment dans les nombreuses séquences de nuit), on ne peut que déplorer un léger manque de piqué (mais rien de scandaleux). La compression s’invite parfois à l’image (au niveau de l’arrière plan), particulièrement lors des séquences les plus sombres.

Deux pistes Dolby Digital 5.1 très fréquentables. Le mixage est précis et l’ensemble limpide et énergique (d’ailleurs un peu plus sur la piste en français). Des doubleurs pas toujours impliqués nous ferons pencher encore plus en faveur de la piste en version originale sous-titrée (en coréen donc).

 

Bande annonce (2 minutes).