Allez le stade / Batteux, l'homme du match

Deux Documentaires. Le premier raconté par un fan n’étant qu’un gamin à cette époque, avec moult interviews et images d’archives suit l’épopée du grand Reims. Le second plus classique dans sa narration essaye de dresser un portrait du premier grand entraîneur français et premier artisan du succès de l’équipe champenoise, aux principes novateurs pour l’époque.

 

Un peu d’Histoire.

 

A part les plus jeunes, tout le monde a plus ou moins entendu parler du grand Reims, de Raymond Kopa, Just Fontaine, Roger Piantoni, de la finale contre le Real de Madrid…Ah ! si Reims avait pu gagner la première Coupe des Champions, aurions-nous un des championnats les plus faibles des grandes nations européennes ?

 

Agrémentés de nombreux films d’époque et de la participation d’illustres intervenants (Kopa, Fontaine et Jacquet pour les plus connus), ces programmes retracent l’histoire flamboyante des rouges et blancs, premières stars du ballon rond hexagonal (tout le monde voulait les voir, les spectateurs étant plus nombreux à l’extérieur qu’à domicile), ainsi que celle de leur chef d’orchestre, Albert Batteux, entraîneur aux idées nouvelles, qui mènera l’Equipe de France à la 3^e place de la Coupe du Monde en 1958 (avec une équipe composée presque entièrement de joueurs rémois).

 

Bien entendu, pas de crochets dévisseur de hanches, pas de roulettes déséquilibrantes, pas de retournés acrobatiques, ni bien entendu de mains dans la surface, de tacles assassins au niveau du genou ou de simulations dignes des oscars (le vent m’a touché, emmenez-moi vite à l’hôpital que l’on m’opère !). En fait rien de ce qui fait la saveur du football actuel. Des joueurs au physique humain, au métabolisme non modifié. C’est certes assez étrange de voir un jeu moins rapide, moins technique et moins physique, mais c’est loin d’être désagréable. Vous avez dit rafraîchissant ?

 

Des joueurs obligés de jouer 80 matchs dans la saison pour pouvoir faire vivre le club.

 

Juste des amoureux du ballon rond. Heureux de courir sur un terrain, plutôt que d’aller travailler à l’usine (qui est le petit malin qui vient de dire que ce dvd devrait être distribué gratuitement à tous les joueurs professionnels ?). Et un entraîneur capable de refuser une offre du FC Barcelone pour aller entraîner Grenoble, un club de Deuxième division, l’argent n’ayant pas totalement corrompu le football, celui-ci restant encore un jeu. En même temps, c’est peut-être un peu c.. de refuser plusieurs millions, surtout pour aller vivre dans la capitale catalane (je connais pleins de gens qui payent juste pour y passer quelques jours en vacances), mais bon là je m’égare.

 

Toutefois on reste un petit peu sur sa faim. On aurait aimé en savoir un peu plus sur cette équipe collectionneuse de trophées dans les années 50. On se contente trop souvent de simples anecdotes (la plupart des archives ont-elles disparu ? Les vétérans ont-ils perdu une partie de leur mémoire ?). Le second docu fait parfois doublon avec le premier quand il s’agit de présenter le Albert Batteux de la période rémoise mais prend plus de relief lorsqu’on aborde la période stéphanoise, et le début d’une autre épopée légendaire (lâchons le mot, ce n’est pas tous les jours que le football français fait rêver), celle des Verts de Saint-Etienne (Qui c’est les plus forts ?).

 

 Au coup de sifflet final, un bon petit match manquant un peu de rythme, mais éclairé par quelques actions de classe. A ne pas manquer pour tous les fans qui croiraient encore que le foot a été créé quelque part à Saint-Denis un soir de juillet 1998.

Un très gros effort pour la restauration des images d’archives. A part quelques exceptions rien à redire de ce côté-là. Ni non plus du côté des images des interviews de facture classique, type documentaire.

Rien d’exceptionnel de ce côté-ci non plus. Un dolby stéréo qui fait un petit effort, par moments, du côté de la spatialisation pour recréer un semblant d’ambiance de stade. Mais ici il s’agit d’un documentaire et non d’un film spectacle sur le sport numéro 1 dans le monde.

Rien à part une petite interview d’Aimé Jacquet sur Albert Batteux. Mise dans les bonus pour ne pas plomber le rythme général du second documentaire.

 Des menus rétro assez peu agréables.