Sauf le respect que je vous dois

L’histoire

François est employé dans une entreprise. Il refuse de chercher le conflit avec sa hiérarchie, jusqu’au jour où un drame va bousculer sa vie.

La critique

« Sauf le respect que je vous dois » est le premier long métrage de Fabienne Godet, après plusieurs courts et un moyen métrage. Ce dernier, « la tentation de l’innocence », réalisé en 1999, est d’ailleurs proposé en bonus. Avec un casting de tout premier ordre, elle s’attaque à un sujet brûlant et d’actualité, le monde impitoyable de l’entreprise.

Le sujet a déjà été maintes fois traité, et c’est plus le casting et la réalisation qui rendent le film attrayant qu’un scénario qu’on a déjà l’impression d’avoir déjà vu de nombreuses fois. Mais qu’est ce qui pousse les réalisateurs et producteurs français à toujours vouloir centrer leurs films sur aussi peu de sujets différents ? La sensation de répétition est inévitable et malheureuse, car le talent est incontestable.

Si le scénario n’est pas original, on peut également lui reprocher un rythme inégal. Pour exemple, la scène illustrant la joie de François (Olivier Gourmet) et de son collègue en voiture à la campagne vient un peu maladroitement appuyer le trait. On a du mal à totalement adhérer, ce qui est d’autant plus dommage que la scène en elle-même est vraiment très réussie et touchante. Mais son intrusion dans le reste du film est maladroite.

Ce sont les séquences au sein même de l’entreprise qui sont le plus saisissantes de vérité. Que ce soit dans les bureaux ou au réfectoire, la réalisation rend parfaitement compte de l’ambiance, décontractée ou terriblement lourde, et des conflits qui se jouent là. Avec un Olivier Gourmet parfait et saisissant de justesse (mais est-il encore besoin de le souligner tant l’acteur est régulier dans l’excellence), le propos n’en prends que plus de poids.

Les rôles féminins sont tenus par trois actrices de tout premier plan. Dominique Blanc campe une mère de famille déroutée, et Julie Depardieu une journaliste curieuse. Enfin Marion Cotillard incarne une jeune femme rebelle et entêtée. Un casting féminin qui répond parfaitement à Olivier Gourmet, dans des scènes de qualité très inégale.

Alors non, le film n’est pas une époustouflante réussite, mais mérite tout de même d’être découvert, malgré une fin un peu bancale. On suivra avec intérêt la suite de la carrière de Fabienne Godet.

Une caméra à l'épaule nerveuse pour une image assez sobre. Les scènes de nuits manquent de profondeur. A trop rechercher le réalisme et éviter les effets, certains plans sont hasardeux. L'ensemble reste tout de même correct.

Le son reste très banal,  sans d'effet saisissant. Des dialogues parfois un petit peu trop faibles plombent un peu l'ensemble.

Des bonus de qualités dans cette édition :
- Making of : partie assez faible, seulement quelques minutes à l'intérêt réduit.
- Bande annonce
- Entretiens : Olivier Gourmet, Marion Cotillard, Julie Depardieu, Dominique Blanc et la réalisatrice Fabienne Godet répondent de manière spontanée aux questions de la journaliste. On appréciera particulièrement les entretiens d'Olivier Gourmet, toujours aussi captivant, et de la réalisatrice Fabienne Godet qui nous en apprend beaucoup sur sa démarche.
- "La tentation de l'innocence" : moyen métrage de Fabienne Godet. Une excellente initiative que de nous proposer ce film. A découvrir pour mieux comprendre le parcours d'une réalisatrice à suivre.