Call of Duty 3 : En marche vers Paris

La PS3 ne pouvait pas être oubliée par Activision et c’est donc sur cette console également que sort « Call Of Duty 3 : En marche vers Paris ». Le jeu, développé par Treyarch, bénéficie d'un rendu 3D particulièrement aguicheur, d'une atmosphère tendue finement restituée avec son lot de dialogues, ses phases d’action soutenues et ses rappels historiques bienvenus. Le tout est malheureusement entâché de linéarité, de bugs et d'un gameplay vieillissant comparé aux derniers jeux de guerre sortis par la concurrence.

Un plomb trop loin

La seconde guerre mondiale n’aura jamais autant duré qu’à travers les jeux vidéo et la licence Call of Duty restera sans doute comme le plus beau mémorial ludique dédié à cette période, malgré l'essouflement de cette version qui n'apporte que peu de nouveauté. Cette fois, l'action se situe au lendemain du débarquement. Vous êtes affecté à une compagnie qui doit assurer 14 missions d’un mode solo très bien  fait, disponible en 3 niveaux de difficulté, pour parvenir à libérer Paris encore aux mains des Nazis.

Tout au long de cette épopée, vous croiserez des régiments américains, canadiens, britaniques et des résistants français qui vous assisteront avec plus ou moins de talent dans votre marche vers Paris, l'IA n'étant pas le point fort du titre. Vos coéquipiers restent en effet parfois plantés dans le passage et c'est à coup de crosse qu'il faut leur indiquer de céder la place pour parvenir à poursuivre l'histoire. D'autres fois ils se laissent canarder par un ennemi tout proche sans jamais lever lepetit doigt, vous laissant le soin de trucider l'intrus.

En fait, le scénario suit une trame bien précise ce qui signifie qu'en cas de décès prématuré nécessitant de toute reprendre et puisque les ennemis sont toujours positionnés au même endroit, la victoire n'est plus qu'une question de mémoire. Mais attenion tout de même, vos opposants ne sont pas non plus insensibles à votre présence et lorsque l'on se fait repérer, c'est tout un contingent d'Allemands qui débarque en courant à grand renfort de coups de siflets, de cris, de mitraille et de lancers de grenades pour vous déloger.

L'action est donc soutenue et rythmée la plupart du temps et seulement ponctuée de petits répis entre deux missions, se présentant sous forme d'une voix off venant commenter et rappeler les faits historiques sur fond de diaporama d'époque ou de carte d’état major détaillée exposant la situation de la prochaine mission.

Dans COD3, on mange la boue, on essuie des tirs de toutes sortes, il pleut un mélange d’eau, de poudre et de terre et il faut en découdre avec les armes d’époque face à des Nazis remontés à bloc. L’ambiance générale est le point fort de ce titre qui vous plonge véritablement au cœur d’un film de guerre hollywoodien. La vue, l’ouïe, les réflexes sont sollicitées de toutes parts et la spécificité de la manette Sixaxis de la PS3 est même utilisée à diverses reprises par exemple pour porter un coup de crosse à un ennemi, conduire une jeep, se sortir d’un combat rapproché ou pour visser un détonateur dans une charge explosive.

Liberté surveillée

Bémol, il faut bien avouer que le gameplay et la linéarité d’un autre âge nuisent à la liberté du joueur. Impossible de s’abriter derrière une caisse et jeter un œil sur le côté comme dans les derniers titres de Ubisoft… Ici il faut systématiquement se mettre à découvert pour passer à l’action. Et quand vos coéquipiers ne bloquent pas le passage, ce sont de ridicules bosquets ou planchettes qui vous empêchent d’aller où bon vous semble, traçant ainsi la seule et unique voie à emprunter pour suivre le scénario à la lettre dans un décor que l’on pensait immense.

Conclusion

Au final, « Call Of Duty 3 : En marche vers Paris » est une fresque guerrière dont le mode solo, même linéaire, parvient à distraire grâce à son rythme soutenu. Ses modes multi-joueurs permettent aussi d’amortir l’investissement sur le long terme, même si l’on regrette encore la présence de bugs inadmissibles pour un 3ème volet. Son gameplay vieillissant est clairement à revoir, mais le rendu graphique et sonore de l'ensemble en fait pour l’heure le film de guerre interactif, euh… le FPS le plus sympathique à acquérir sur PS3… pour l’heure seulement.

Graphiquement très abouti mais en retrait par rapport à la version Xbox 360, Call Of Duty 3 affiche une image haute définition soignée, agrémentée d’éclairages réalistes et de couleurs très naturelles qui recréent toute l’authenticité de la scène de combat. Que la météo soit pourrie ou que le ciel soit noirci d’explosions, les tons un peu sales, les textures fines et précises et les décors immenses bien éclairés participent à immerger le joueur dans l’atmosphère si particulière de la panique générale restituée à l’écran par une animation presque sans faille.

La modélisation des bâtiments et des véhicules est un peu moins soignée que celle des personnages, mais dans l’ensemble COD 3 est magnifique à regarder. Les cartographies de rappel historique et les cinématiques intermédiaires, qui permettent de se remémorer le contexte de l’intervention avant chaque nouvelle mission, sont aussi de toute beauté. Ces rappels historiques sont toujours les bienvenus pour éduquer les joueurs et leur rappeler comment toute une génération de combattants a réellement lutté pour faire face aux Nazis.

Ca crie, ça mitraille et ça explose de partout. La bande son n’est pas de tout repos et c’est ce que l’on attend d’un jeu de guerre sur fond de musique militaire. Les bruitages et les dialogues sont tous soignés, réalistes et restitués en 5.1. Les sons des armes sont bien évidemment personnalisés, tout come leur puissance et leur portée. De temps à autre un bug sonore assourdissant persiste une minute au moins puis disparait, signe que les tests n’ont pas été réalisés correctement.

Parfois c’est un dialogue entier qui semble inaudible, malgré que votre héros soit face au personnage qui s’exprime. Rien de bien grave cependant. Les dialogues sont joués par des comédiens de talent tels que Benoît Allemane (voix française de Morgan Freeman au cinéma) ou encore Marc Alfos (voix française de Maximus dans Gladiator, du Sergent Zim dans Starship Trooper, etc.) et c’est un véritable plaisir que ces grands acteurs prêtent leur voix à l’univers du jeu vidéo. Leurs prestations donnent tout le relief nécessaire à étoffer un peu le scénario somme tout très léger. Le joueur a alors le sentiment de plonger dans un film dont il a le contrôle. Parfait.

« Call Of Duty 3 : En marche vers Paris »  est jouable en ligne jusqu’à 24 joueurs via une douzaine de cartes. C’est ce qu’on appelle une bonne nouvelle, d’autant que les modes de jeu proposés ont été complètement revus pour se frotter à l’élite mondiale : des modes classiques tels que deathmatch ou capture the flag, mais toujours dans des cartes superbement pensées, vastes et tactiques.

Chaque joueur peu choisir sa classe de personnage parmi une panoplie de 8 propositions, qui déterminent les caractéristiques propres de votre soldat en termes de puissance de feu, de rapidité de déplacement de résistance, etc. inutile de préciser que la richesse d’une équipe vient de sa diversité. Le mode de jeu en ligne permet assurément de prolonger le plaisir et d’arracher les tripes de joueurs bien humains à la manière d’un Castle Of Wolfenstein, au prix cependant d’une chute significative du framerate lorsque la session est pleine.

A noter qu'une section Bonus permet d'accéder à tout une base de données décrivant les armes et les véhicules des alliés et des forces de l'axe de l'époque. On y trouve aussi des interview de vétérans qui témoignent de leur expérience pendant la seconde guerre mondiale. Très instructif.