L'histoire
L'année 2027, depuis près de 20 ans, les femmes sont devenues infertiles. Devant l'inexorable fin de l'humanité, les pays du monde entier s'effondrent dans la guerre civile, le terrorisme, la violence et le désespoir. C'est à ce moment, où tout semble perdu, que Théo, ancien activiste, est contacté par son ex-femme, leader d'un groupe révolutionnaire, pour escorter Kee, la première femme enceinte depuis deux décennies, au sein d'un groupe œuvrant pour le renouveau de l'humanité. Critique subjective
Le monde du cinéma recèle parfois des énigmes. Comment un film du calibre des Fils de l'homme a t-il pu passer à ce point innaperçu lors de sa sortie en salle ? Une sortie sans publicité et sans bruit pour à peine un peu plus de 300000 spectateurs en France. Car en effet, malgré cet échec flagrant, Les fils de l'homme n'est rien de moins que le meilleur film de l'année 2006, au moins.
Derrière cette réussite, Alfonso Cuarón, déjà réalisateur du meilleur épisode de la série Harry Potter à ce jour (les mauvaises langues diront que ce n'était pas bien difficile) qui a sûrement su profiter du succès de ce dernier pour avoir les coudées franches sur son projet suivant. Car Les fils de l'homme a tout du spectacle anti-hollywoodien. Contrairement à ce qu'une bande-annonce mensongère laissait croire, il ne s'agit pas ici d'un film d'action, Les fils de l'homme se pose plus sûrement en tant que film d'anticipation, original qui plus est.
Pour une fois, en effet, ce n'est pas Blade Runner qui servit de modèle. Les fils de l'homme a su inventer le sien que l'on ne pourrait rapprocher que de celui de Soleil vert. D'ailleurs, le futur présenté ne diffère que peu de notre monde actuel. La technologie est simplement légèrement plus évoluée et c'est dans l'aspect social, très inspiré par nos sociétés contemporaines, que le film trouve ses marques et sa personnalité. Il plane ainsi sur le film plusieurs ombres, dont celle du 11 septembre, de l'holocauste. Anti-hollywoodien, le film l'est donc, dans la forme, mais aussi dans le fond. Theo, le personnage principal, n'a rien d'un héros, il n'en a pas l'air, n'est pas invulnérable - loin de là -, a des problèmes avec l'alcool, est désabusé et principalement motivé, au début, par l'argent. La définition du héros selon Alfonso Cuarón ? Monsieur tout le monde, ou un type mal rasé, sale et avec des claquettes en guise de chaussures pendant un bon tiers du film. Le réalisateur à ainsi su insuffler (avec, de son propre aveu, les conseils de ses comédiens) beaucoup de réalisme aux situations et à ses personnages. Il est donc aisé de s'y identifier, et de s'y attacher.
Impossible aussi d'évoquer Les fils de l'homme sans parler de sa mise en scène, magistrale. Le film contient plusieurs plans séquences hallucinants, qui allient avec un génie certain la précision d'une vision et la sensation d'improvisation et d'urgence que demande les scènes. A ce titre, les plans de l'attaque de la voiture ou de la guérilla sont incroyables. Pour le reste, Cuarón chosit toujours de filmer à hauteur d'homme, souvent avec steadycam, sans l'utilisation d'une grue, rendant les plans d'ensemble rares. Le découpage est minutieux, les plans long.
Les fils de l'homme ne se pose pas en donneur de leçon et n'aligne pas les longues scènes dialoguées explicatives ni la philosophie (forcément) simplifiée. Un reproche récurent fait au film est le manque de profondeur. Cet argument est plutôt malvenu tant le film la démontre de scènes en scènes au travers d'un scénario réellement captivant. Seulement, à l'image d'un Blade Runner (et c'est là l'un des deux points commun avec ce film, le second étant l'échec public et le semi échec critique à sa sortie) le film dispose de couches, tout n'est pas en surface et il faut parfois savoir creuser pour apprécier le métrage à sa juste valeur, ce qui sera le cas, à n'en point douter, d'ici quelques années. Un futur classique. En conclusion
Les fils de l'homme devrait, à n'en pas douter, aquerrir avec les années un statut de classique, au moins dans son domaine, le film d'anticipation. Que ce soit la réalisation majistrale d' Alfonso Cuarón, l'excellence de s'ensemble des acteurs, l'intelligence et la pêrtinence du scénario ou l'ambiance à la fois réaliste et de fin du monde qui s'en dégage, le film ne cesse d'impressionner tout en se révélant davantage à chaque visions.
|