France, 2039. Une nuit, des activistes traqués par l'Etat, disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth se trouve parmi eux. A son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu : PLANÈTE B.
Deuxième film après « Les Héros ne meurent Jamais » de la réalisatrice Aude Léa Rapin, « Planète B » est un long métrage de Science-Fiction, à la fois féministe et engagé. Féministe, parce qu’il met au cœur de son cœur des femmes fortes qui vont devoir se battre pour leur survie et leur liberté. Engagé, car à l’origine le projet fut inspiré par les Gilets Jaunes, les repressions sanglantes à Hong Kong, ceux de Beyrouth et bien d’autres qui sont venus nourrir l’écriture de la réalisatrice. En ressort une œuvre synthèse de tout cela avec en pivot les femmes. Ces êtres qui font si peur aux hommes de pouvoirs comme ceux qui dirigent les Etats-Unis et qui sont bien décidé à se poser comme victime de « Furies » assoiffées du sang des hommes. Une hérésie qui fait bien rire, lorsque l’on sait comment ils considèrent les épouses et autres adversaires féminines. On se croirait dans une série Dystopique où les femmes en sont réduites à être soit Epouse, soit Tantes soit Servantes.
Dans « Planète B », les héroïnes ont des parcours bien différents et se retrouvent dans une sorte de prison virtuelle dont ils ne peuvent sortir et subissent des tortures psychologiques le soir venu. Le scénario ne va pas chercher à monter les uns es contre les autres et encore moins donner aux hommes un rôle de monstre, mais va, au contraire, tisser une intrigue dans laquelle les femmes vont dépasser leurs souffrances pour trouver une issue à cette privation de liberté. Alors nous n’allons pas parler de réussite totale, mais d’une intrigue assez bien ficelée, qui, parfois fait dans la facilité, notamment sur les allers et retours de Nour. Mais il arrive tout de même à nous captiver et à nous faire réfléchir sur ce que deviendrait notre société si nos revendications nous emmenaient en prison, nous qui sommes si attachés à nos libertés.
Et dans sa mise en scène, Aude Léa Rapin parvient à trouver le juste milieu entre film d’auteur et film de science-fiction, sans que nous puissions la taxer de réalisatrice purement intellectuelle. Avec un certain sens du rythme elle parvient, dans la majeure partie du film, à nous offrir des grands moments de tensions et une direction d’acteur précise pour donner à son film la direction qu’elle souhaite lui donner. Ainsi, le spectateur est captivé et l’utilisation de l’aller-retour entre la prison virtuelle et la société où évolue Nour est une petite réjouissance, certes, imparfaite mais qui permet de casser le rythme et de donner au film une nouvelle dynamique. Les prestations d’Adèle Exarchopoulos (La Vie d’Adèle) et de Souheila Yacoub (Dune : Deuxième Partie) sont toujours aussi précise et offrent une véritable profondeur à leur personnage. Elles viennent même combler le jeu de certains comédiens bien moins inspirés.