L’histoire :
Poussés par une voix mystique, de braves citoyens de New York se transforment brutalement en tueurs impassibles.
Critique subjective :
Tourné deux ans après Le monstre est vivant, Meurtres sous contrôle est la cinquième réalisation de Larry Cohen. Comptant parmi ses titres les plus célèbres, God told me to fut primé au mythique festival d’Avoriaz mais interdit en France pendant plusieurs années, ceci en raison de son caractère transgressif (Cohen tire à boulets rouges sur l’intégrisme religieux et n’épargne surtout pas la religion catholique) et de quelques plans « osés ».
Fidèle à ses habitudes, Larry Cohen ancre un récit ouvertement fantastique dans un univers urbain et réaliste. New York, été 76. Peur sur la ville. Perché en haut d’un immeuble, un brave jeune homme abat des passants avec son fusil à lunette. Plus tard, pendant le défilé de la Saint Patrick, un policier ouvre subitement le feu sur ses collègues. Ailleurs, un homme tout à fait respectable massacre sa famille. Des incidents parmi d’autres et, à chaque fois, la même justification de la part du meurtrier : « God told me to » (« Dieu me l’a demandé »). Une enquête difficile, surtout lorsque le policier chargé de l’affaire est en pleine crise de foi.
Une illumination divine qui incite non pas à faire le bien mais à occire son prochain. L’inversion d’une figure, un procédé cher au réalisateur. Rappelons que Cohen est celui qui a fait trembler le spectateur avec un nouveau-né monstrueux (Le monstre est vivant), un policier devenu tueur sanguinaire (Maniac cop), une ambulance qui emmène ses passagers droit à la mort (L’ambulance) et même un nouveau yaourt cachant un organisme vivant malintentionné (The stuff). Au-delà de cette figure de style prisée par le cinéma horrifique, Meurtres sous contrôle mélange polar, fantastique, quête existentielle et science-fiction, le tout dans un récit qui tient plutôt bien la route et pour un budget ridicule (ce qui n’empêche jamais le film d’avoir belle allure).
Verdict :
Malgré quelques longueurs et un final un peu confus, God told me to demeure, plus de trente ans après sa sortie, une œuvre intéressante et singulière.
Une qualité d’image tout à fait convenable. On retrouve les visuels granuleux et presque documentaires du métrage. Bref, sa belle patine seventies. Seule ombre au tableau : une compression qui vient parfois s’inviter à l’écran.
Un Dolby Digital 2.0 un peu limité, et particulièrement en VF (après de mauvais doublages, la seconde bonne raison d’opter pour la VO). Le rendu sonore manque donc d’ampleur et de tonus. La précision n’est pas non plus à la fête. Au final, une qualité médiocre.