L’histoire :
Rome. Dans une atmosphère caniculaire, les suicides se multiplient.
Critique subjective :
Ancien assistant de Luigi Comencini et d’Antonio Pietrangeli, Armando Crispino tiendra personnellement les rênes de neuf longs-métrages, autant d’occasions pour œuvrer dans des genres différents. Au sein de cette filmographie courte mais variée figure Frissons d’horreur (Macchie solari en Italie et souvent Autopsy à l’international), un titre qui sera l’un des derniers travaux cinématographiques du réalisateur, Crispino ayant fait ses adieux au septième art en 1975 (il se consacrera ensuite à la mise en boîte d’émissions télévisuelles et de publicités).
Rome, été 74. La canicule règne sur la ville. La chaleur est accablante et un phénomène de taches solaires semble pousser les habitants au suicide. Psychose collective ou meurtres déguisés ? Une jeune légiste va mener l’enquête.
Disposant d’un pitch intéressant, Armando Crispino et son coscénariste n’aboutissent pourtant qu’à une intrigue confuse (on déplore un certain « flottement narratif ») et pavée de passages à vide. En un mot : faiblarde. Une déception renforcée par le fait que Frissons d’horreur ne soit finalement qu’un simple giallo déguisé alors qu’il y avait là matière à s’engager efficacement sur un pur terrain fantastique.
On se consolera avec une ambiance réussie (le film est tout de même assez étouffant) instaurée par de multiples inserts sur le soleil, une musique lancinante (Ennio Morricone), une tension sexuelle latente et surtout quelques visions assez troubles. On relèvera en effet une poignée de plans joliment morbides (mention spéciale pour la scène d’hallucination à la morgue), voire même sacrément macabres (la caméra s’attarde parfois sur d’authentiques photographies nous dévoilant des individus décédés de mort violente ou atteints d’impressionnantes anormalités physiques). Ce goût pour le macabre, le métrage le cultive aussi en multipliant les scènes à la morgue, un endroit glacial qui contraste avec des extérieurs inondés de soleil et baignés de chaleur.
Verdict :
En dépit de quelques petites fulgurances visuelles et d’une plaisante patine seventies, Frissons d’horreur s’impose comme une œuvre mineure qui déçoit par ce qu’elle n’a pas su tirer le meilleur de son potentiel narratif.
Une image de bonne qualité pour un métrage datant de 1975. Pas de défaut majeur à l’écran. Le contraste, la colorimétrie et la compression s’avèrent satisfaisants. Bonne restitution de la granularité seventies.