Chassée de France par Catherine de Médicis, Marie Stuart tente de reconquérir son trône d’Ecosse. Trahis par ses vassaux, elle sera emprisonnée dix-huit ans par les anglais, avant d’être exécutée.
Réalisé en 1971 par Charles Jarrott (Condorman, The boy in blue), « Mary Stuart » reprend avec brio l’histoire de la plus improbable des reines. Une femme qui se perdit dans les méandres des trahisons et des rejets de ses alliances. Sans faire un parallèle incongru avec Marie Antoinette, les deux illustres personnages se ressemblent pourtant en bien des points. Sortes de naufragés de l’amour, l’une perd l’homme qu’elle aimait (François II), l’autre court après l’amour de celui qu’elle a épousé (Louis XVI). Les deux se battent pour faire accepter leur légitimité dans un monde qui les rejette aveuglément. Au-delà de cela, les deux femmes connaîtront une fin tragique par l’absurdité d’un monde qui ne les comprit pas.
Charles Jarrott avait bien compris les dessous de ce personnage meurtris et l’époque qui la fit naître. Il parvient avec une mise en scène particulièrement fouillée, à retranscrire brillamment les douleurs intimes qu’elles connues et les trahisons qui se succédèrent à son chevet. Signant une mise en scène somptueuse, le réalisateur offre une vision au plus proche des livres d’histoires. Et même s’il fait l’impasse, sur la durée la détention de cette reine avant son exécution, « Marie Stuart, reine d’écosse » n’en demeure pas moins l’une des adaptations les plus fidèles et certainement la plus réussie. Le réalisateur ne masque rien des travers de cette époque, et ne cherche pas à plus romancer l’histoire de la reine d’Ecosse pour la rendre plus photogénique.
L’interprétation de Vanessa Redgrave (Blow up, Looking for Richard) est en cela particulièrement bien soignée, qu’elle parvient avec justesse à jouer sur les deux tableaux de la force et de la soumission. Jamais caricaturale, l’actrice est particulièrement convaincante et l’on comprend aisément qu’elle ait reçu l’oscar de la meilleure actrice. Elle forme avec Glenda Jackson (Un dimanche comme les autres, Love), l’une des oppositions les plus réussit de l’histoire du cinéma. Les deux comédiennes rivalisent avec brio de sensualité, et de talent. On regrettera simplement la composition de Timothy Dalton (Tuer n'est pas jouer, Flash Gordon) , qui semble particulièrement mal à l’aise dans le rôle de Lord Henry Darnley, personnage méprisé et méprisable. L’acteur ne parvient jamais à offrir une prestation convaincante, et rend même certaines scènes particulièrement ridicules.
En conclusion, un chef d’œuvre du cinéma qu’il est bon de voir et de revoir, pour mieux comprendre l’histoire de ce grand royaume d’Angleterre. Vanessa Redgrave est incroyable de justesse et la mise en scène brillante. A ne pas rater !