L’histoire :
Coincés dans le métro, des passagers vont être traqués par une bande d’illuminés.
Critique subjective :
Après Blood symbol, Lady of the lake et Slashers, Maurice Devereaux signe son quatrième long-métrage avec End of the line (2007). Passionné de cinéma de genre, le Québécois mène son projet en véritable homme-orchestre, assurant à la fois l’écriture, la production, la mise en scène et le montage.
A l’instar d’un Mimic, d’un Creep ou d’un Midnight meat train, End of the line prend place dans le métro. Souterrain, confiné, parfois mal fréquenté, l’endroit possède, dans l’inconscient populaire, une charge anxiogène qui ne demande qu’à exploser. Il suffit donc d’y lâcher une menace à caractère fantastique pour allumer la mèche, les films précités l’ont bien compris. Chez Devereaux, point de cafards géants, de mutant acrobate ou de boucher d’un autre monde, mais un danger plus réaliste : une bande d’illuminés. Monstres à visages humains, ces fanatiques religieux ont reçu le top départ pour « sauver » le plus d’âmes possibles (soit exécuter tous les individus n’appartenant pas à leur culte et même certains membres de leur congrégation, jugés « impurs »). Malin, le réalisateur prend bien soin de singulariser certains intégristes, de nuancer ces personnages (certains doutent, d’autres renient même leur croyance), ce qui lui permet de conférer une coloration bien particulière à la menace (on ne tombe jamais dans le cliché des sectateurs interchangeables).
D’une efficacité remarquable (sursaut garanti), la scène d’ouverture de End of the line donne le la. Animé d’une furieuse envie de nous coller la frousse, le réalisateur y parviendra avec une œuvre au rythme soutenu (pas un seul temps mort), dégraissée de toute scorie et parsemée d’effets « choc ». Précisons cependant que le film est loin d’être un simple « ride » horrifique. Il transcende ce statut grâce à un Maurice Devereaux qui soigne sa réalisation (jeu intéressant sur la chronologie des évènements et la multiplication des points de vue), n’hésite pas à frapper fort (enfant au crâne fracassé, femme enceinte poignardée à mort), déploie une ambiance parfois assez trouble (atmosphère délicieusement apocalyptique) et évacue toute lourdeur de sa réflexion (en filigrane) sur les extrémismes religieux. Nanti d’un petit budget et réalisé sous le signe du système D, le titre ne trahit par ailleurs jamais ses limites budgétaires et présente même une finition assez remarquable à tous les niveaux (interprétation, photographie, effets spéciaux, …).
Verdict :
Avec End of the line, Maurice Devereaux signe son film le plus ambitieux et le plus abouti. L’art de la série B horrifique de qualité. Vivement le prochain !
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