Air doll

Titre Original
Kûki Ningyô
Genre
Pays
Japon (2009)
Date de sortie
mercredi 21 septembre 2011
Durée
112 Min
Réalisateur
Producteurs
Engine Films INC ; Visual Bandai Co. LTD ; TV Man Union INC ; Eisei Gekijo Co. LTC ; Asmik Ace Entertainment INC
Scénaristes
Hirokazu Kore-Eda
Compositeur
World’s End Girlfriend
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Simon Bitanga
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
112 min
Nb Dvd
1

Hideo a pour compagnon Candy, une poupée gonflable alors renommée Nozomi, avec qui il partage TOUS les aspects de sa vie privée. Un beau jour cette dernière s’anime et part explorer la vie à l’insu de son propriétaire. Elle va en découvrir de belles.

LA POUPEE QUI DIT OUI

Air Doll rappelle bien la particularité du cinéma japonais : il peut être à la fois bien allumé (le scénario, tout un poème), bien épuré (des silences qui en disent long, du peu de dialogues des phrases très recherchées et très profondes) et se distinguant par son rythme si particulier - il faut absolument se laisser porter par ce dernier point parce qu’il n’est pas garanti que la durée psychologique du film paraisse alors adaptée (la moyenne des métrages actuels résumant des sentiments assez rapidement, attaquer une œuvre où le temps est pris pour chaque chose peut franchement rebuter).
Long, certes, mais il se passe toujours quelque chose, pas mal de choses, rien d’inutile ou d’outré.  

L’histoire devrait facilement faire le ménage auprès du public. On y trouvera pourtant en rien une affaire de dérangés du cerveau ou encore du voyeurisme mal placé, mais finalement un prétexte d’ordre fantastique pour paraboliser le mal-être d’une société très codifiée.  

Pour considérer le film et ses quelques dédales, 2 approches :  

Aux côtés de la poupée : En tenue de soubrette (ce qui est loin d’être un choix innocent), Nozomi «nait», grandit, s’émerveille de la ville/nature, développe des sentiments humains, s’interroge sur si peu de choses, découvre l’amour et ses lourdes conséquences … Comme un adolescent en âge de réflexion, elle s’interroge sur la Vie, souffre de ne pas savoir à quoi elle sert et se cherche une identité. On peut même y voir une allusion à la condition féminine …  

Si vous vous y connaissez un peu en anime, ces préoccupations trouvent un écho avec le Ghost in the Shell de Oshii (l’être humain artificiel Kusanagi est tellement perfectionné qu’elle finit par développer littéralement une âme, des goûts, un libre arbitre et une réflexion sur sa condition propre), le Metropolis de Rintarô (Tima s’humanise au contact des humains) et éventuellement le Chobits de Clamp (est-ce que les sentiments de l’androïde Chii sont programmés ou réels ?).  

Aux côtés des protagonistes : un parcours initiatique où chaque personnage adulte rencontré est l’archétype d’un malaise moderne, social et endémique (peur de vieillir, solitude, maladie, exclusion, monoparentalité, difficulté à communiquer, ...).
Pour vivre en phase avec une société qui mise à fond sur la performance, il serait plus simple de subir et de s’en tenir à un statut d’homme-fonction où les sentiments, les envies, … doivent être limités, si ce n’est bannis. 


La réalisation, claire, limpide et sans éclats inutiles, contribue fortement à assurer une ambiance mélancoliquo-tristounette qui ne lâche jamais la pellicule mais également ne pas détourner le regard sur le chemin du hors sujet artistique. Mention spéciale pour quelques beaux moments de vie mis en boite avec justesse et un zeste d’érotisme pudique. 
La direction d’acteurs est dans le ton : mesuré, jamais emporté, fluide et tranquille. Là aussi, il est spécial de voir un jeu aussi sobre aborder des thèmes aussi durs …

Il est impossible de faire l’impasse sur l’interprète de la poupée d'air, Bae Doona (ayant officié sur The Host, Tube et Sympathy for Mr Vengeance). L’actrice sud-coréenne a relevé un drôle de défi en incarnant ce personnage, y apportant ce qu’il faut d’innocence et de candeur pour qu'on accepte un minimum cette drôle d'histoire.  


Le sujet est finalement classique, mais la vision japonaise risque d’interroger le public occidental ou les non-habitués des films nippons de genre sur certaines réactions, certaines façons de faire, certaines réflexions, … Bien que ces dernières trouvent toutes une justification, cela risque d’éveiller des débats ardents.
Film particulier qui a l’air, décrit comme ça, compliqué et tordu … mais l’auteur, jamais avare en exemples faciles à comprendre, est suffisamment accueillant et démonstratif dans sa démarche pour que les idées se choppent sans grandes peines.
Si, malgré tout, des éléments semblent obscurs, il suffit de s’arrêter sur le parallèle entre Nozomi et la petite Moe pour capter l’essentiel.  

CONCLUSION :

Sordide, rude et naïf à la fois, Hirokazu Kore-Eda signe ici une étrangeté de tous les instants, qui tour à tour amuse, attriste, désespère, dégoûte, émeut, … L’impact sera maximal si vous pouvez vous adapter à son rythme coulant et, bien entendu, connaître quelques usages/coutumes (urbaines) nipponnes.
Si par contre, dans le thème «l’objet aspire à devenir sujet» vous cherchez du plus explicite et du plus grand public, il est préférable de se tourner du côté de Chris Colombus et son Homme Bicentenaire.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Une image douce et précise
qui rend pleinement justice à l’orientation réaliste du film. Le rendu particulier des couleurs est d’excellente tenue et aucun défaut vidéo n’a été constaté. Le visionnage est un pur plaisir.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
2.0

Une seule piste audio disponible : le Dolby Digital 2.0 japonais. Niveau environnement c’est un peu plus discret que ce qui se fait usuellement mais cela reste très travaillé. L’ambiance sonore est correctement détachée des dialogues et écouter les musiques ne nécessite aucun effort.
C’est calme, fonctionnel et réellement paisible.
Niveau sous titrage : taille de police optimale, excellent timing, traduction fidèle au sens et aux propos des personnages. Tiercé gagnant.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
3 min
Boitier
Amaray

Un joli menu, à l’image du film, vous accueille en vous proposant son chapitrage en 12 parties, le catalogue de l’éditeur Ocean Film (avec son système de carte sympa) et une bande annonce du film. Ni plus ni moins
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
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Bonus Cachés
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