Sous l’empire, en 1802, afin de faire évader le royaliste Duc de la Tour, un mystérieux cavalier masqué (Tony Curtis) affronte tous les dangers. Laurette, la fille du Duc (Colleen Miller) fait équipe avec lui, mais leur bravoure et leur effronterie face à la police du ministre Fouché aboutissent à leur condamnation à mort. Bonaparte les sauve in extremis de la guillotine et les expédies en exil en Angleterre.
Film méconnu de la carrière de Tony Curtis, « Le cavalier au masque » est une œuvre finalement assez oubliable dans le cv de l’acteur. D’abord par le manque d’ambition, ou en tous les cas de prise de risque de son réalisateur, Bruce Humberstone, à qui l’on doit notamment « Tarzan et le safari perdu ». En voulant traiter de cette période trouble du règne de Napoléon, qui cherchait à éradiquer tous les sympathisants royaliste, en y insufflant une touche romanesque, le réalisateur se prend un peu les pieds dans le tapis. D’abord parce qu’il ne semble pas maitriser les codes du genre qui fit les grandes heures du cinéma d’Errol Flynn, avec des héros bondissants, bourrés d’énergie séduisant à tour de bras et ainsi de suite. Ici, la trame est un peu confuse, et l’on ne comprend pas bien les tenants et les aboutissants de l’intrigue. Le choix narratif ne parvient pas à trouver une vitesse de croisière et les actions du héros se limitent quasiment au début et à la fin.
Présenté dans sa version originale, le film surprend par un manque de précision dans les détails, comme les affiches placardées dans Paris, en Anglais ou encore un Napoléon pas très ressemblant et ainsi de suite. Le film ne parvient pas à susciter le moindre élan de romanesque, ni même d’aventure dans l’esprit des spectateurs. En particulier lorsque l’on parle des combats, courts et peu énergiques dans l’ensemble. Cela se comprend dans les scènes d’entrainement, mais ne parvient pas à se justifier dans les combats de rues entre le héros et ses assaillants.
Car c’est bien là toute la faiblesse du film. Beaucoup de dialogues et fort peu d’énergie : Le réalisateur filme avec beaucoup de distance ses personnages et se prend lui-même les pieds dans le tapis de son intrigue avec des soldats qui se ressemblent tous et une scène final particulièrement bâclée entre le héros, ses protégés et Napoléon.
En conclusion, « Le cavalier au masque » est un film de Tony Curtis dont on parle finalement très peu, car il ne fait pas partie de ce dont il peut être fier. L’acteur y joue sans grande conviction, dans une réalisation mollassonne, qui se perd un peu dans les méandres d’une intrigue confuse et mal maitrisée.