Dirt Rally

Proposé par Codemasters, Dirt Rally est sorti depuis le 5 avril sur consoles. L'occasion de tester le jeu de rallye qui se veut le le plus abouti jamais développé, sur Xbox One.

Enfin là pourrait on s'exclamer ! Le graal des jeux de Rallyes débarque enfin avec sa collection de véhicules à régler avec soin avant chaque épreuve, avec sa gestion des dégâts impitoyable, avec ses décors magnifiques, sa gestion d'équipe et ses tracés complexes difficiles à maitriser.

Dirt Rally frappe fort, pas tant au niveau graphique que dans sa jouabiité. Que les habitués des jeux de Codemasters soient tout de suite informés : Dirt Rally ne rigole pas. Point de possibilité ici de retourner en arrière en rembobinant le temps, chaque erreur se paye comptant. Abandonner une épreuve coute de l'argent et vous trainez les dégâts subis par votre véhicule de course en course jusqu'à ce que vous décidiez de réparer, si votre compte en banque le permet (A mesure que votre véhicule se désagrège et que les étapes s'enchaînent, votre équipe se charge de réparer les dégâts mécaniques le plus urgents pour vous maintenir dans la compétition). Bref, le jeu vous place en situation réelle.

Le mode carrière vous fait débuter avec très peu de cash et contraint donc de débuter l'aventure sur un des bolides passés de mode, mais néanmoins légendaire. Votre écurie compte au départ peu de personnel, mais ceci progressera avec des efforts, du travail, des victoires et de l'argent. Il sera ainsi possible de recruter des talents soit orientés moteur ou orientés châssis pour faire progresser votre marque dans le sens souhaité. Ceci permettra le développement d'améliorations et de bonus pour vos voitures et on comprend d'entrée de jeu que Dirt Rally va s'apprécier davantage dans la durée que sur les premiers tous de roues.

Des épreuves sous licence officielle du championnat du monde de rallycross ou encore des courses de côte permettent de revivre l'intensité des courses à bord des voitures tout-terrain les plus rapides du monde qu'elles soient issues des années 60, 70 et 80 mais aussi de symboles mythiques du Groupe B ou A, sans négliger les bolides les plus contemporains. Au total le titre offre une quarantaine de voitures des marques telles que Audi, Peugeot, Ford, Austin, BMW, Subaru, Volkswagen, Citroën, Fiat, Lancia, Opel, Mitsubishi et Seat.

Sur piste, on saisit rapidement que tout est question de dosage. Prise de risque contre retenue. Et le temps d'adaptation est plutôt long, la courbe de progression est vaste et par conséquent la durée de vie du titre est très généreuse. La maniabilité des véhicules est clairement axée sur la simulation pure et dure. Traction, 4 roues motrices ou propulsion, les voitures ont toutes leurs spécificités à maitriser sur des surfaces elles aussi très variées comme la boue, le gravier, le tarmac, la neige et j'en passe... Heureusement la météo n'est pas dynamique et les conditions de départ restent inchangées toute l'épreuve. Il est évidemment possible de régler tout un tas de paramètres sur le véhicule avant la course ou préférer que l'ingénieur de l'équipe s'en charge.

Dans ce sport automobile, la sanction est omniprésente et cet aspect est fidèlement retranscrit dans Dirt Rally. Personne n'échappe à la punition dès sa première tentative. On poursuit avec peine les épreuves avec une voiture abimée, déformée, martyrisée et on se demande comment, en tant que pilote, on est sorti vivant de ces voltiges qu'on n'a pas su éviter. Alors on recommence, on se concentre, on ajuste les très nombreux paramètres de la simulation, tant au niveau de l'affichage que du retour de force pour ceux qui disposent d'un volant. un bémol cependant : impossible de régler le dégré de course du volant. Exemple si votre Thrusmater dispose d'un angle de rotation à 900 degrés, impossible de le réduire... On a alors l'impression que le véhicule tourne pas. Dommage.

A l'usage et côté gameplay on fait donc de bien meilleurs temps au gamepad qui est impeccablement géré et ajusté qu'au volant à retour de force, périphérique avec lequel il est moins intuitif de dégainer le frein à main en cas de nécessité absolue, surtout lorsqu'on gère déjà les rapports manuellement. Dans les faits, le titre est pointu, acéré même. Il place la barre assez haut au risque de décourager les joueurs ne disposant que de peu de temps pour jouer chaque jour. Car Dirt Rally est un titre sur lequel on doit s'investir, se concentrer et faire preuve d'une grande humilité avec pour récompense une immersion totale.

Conclusion
L'expertise de Codemasters dans le domaine des jeux de sports automobile n'est plus à démontrer et la marque enfonce le clou avec Dirt Rally qui décroche sans discussion possible le titre de meilleur jeu de rallye de ces dernières années. Sa vélocité, sa précision, les sensations qu'il procure et son gameplay addictif assurent de nombreuses heures de joie, mais aussi de larmes et de sueur, a qui saura prendre le temps de s'investir.

L'interface de jeu joue la sobriété. Outre les modes de jeu on apprécie les didacticiels vidéo qui permettent de se familiariser avec le monde du rallye. Servi en Full HD 1080p sur Xbox One avec un taux de rafraichissement de 60 images par seconde "la plupart du temps", Dirt Rally envoie du bois. l'impression de vitesse est une réussite. Chaque étape met vos compétences à l'épreuve sur des pistes recouvertes de neige, de glace, de bitume, de gravier, de terre ou de poussière, de jour comme de nuit par tous les temps. Tout est parfaitement modélisé et la gestion des collisions ainsi que des dégâts est d'une grande justesse.

Les bolides sont finement restitués à l'écran et on souffre à chaque déformation, chaque fissure, chaque dégradation qui leur est infligée. Le décor défile certes à toute vitesse mais souffre d'une modélisation parfois simpliste mais sans que ceci soit pénalisant visuellement. Les pistes de Grèce, de Monte Carlo, de la Finlande, de la Suède, d'Angleterre et du Pays de Galles, d'Allemagne et des USA restent tous flatteurs et la fluidité de l'ensemble (merci l'Ego Engine) immerge immédiatement le joueur dans le tourbillon vertigineux de la compétition de rallye

Côté audio, les sons de l'environnement torturé par le monstre de métal qui fend l'air à une vitesse indécente en pleine nature sont retranscris avec une limpidité exemplaire et correctement spatialisés. Le chant des pistons, le travail des gommes et le hurlement pétaradant des échappements sont un régal pour les oreilles, tant ces sonorités permettent au connaisseur d'identifier immédiatement à l’oreille certaines voitures de légende. Dans les menus, la note musicale est délicate et discrète, sans chichis ni titre abrutissants. Un petit bémol concernant la voix du copilote qui manque de présence et de chaleur. Côté didacticiels vidéo, la voix de commentaire, elle aussi entièrement en français, expose les principes de base de la conduite en rallye, ce qui est un plus non négligeable pour appréhender la discipline..

Si le mode carrière et le didacticiel permettent de jouer en solo pendant de nombreuses heures, le mode multijoueur en ligne jusqu'à 8 permet de se mesurer à des pilotes bien humains. Les épreuves sont paramétrables et chacun y trouvera son compte. Il est aussi possible de découvrir des épreuves en solo, qu'il est possible de personnaliser pou ressayer des véhicules qu'on n'est pas encore en mesure de s'offrir en mode carrière.