Evolution

Titre Original
Evolution
Genre
Pays
Hong (2022)
Date de sortie
mardi 4 octobre 2022
Durée
97 Min
Réalisateur
Producteurs
Viola Fügen, Michael Weber et Viktoria Petranyi
Scénaristes
Kata Weber
Compositeur
Dascha Dauenhauer
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Hongois
Oui
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
97 min
Nb Dvd
1

D’un souvenir fantasmé de la Seconde Guerre Mondiale au Berlin contemporain, Evolution suit trois générations d’une famille marquée par l'Histoire. La douleur d’Eva, l’enfant miraculée des camps, se transmet à sa fille Lena, puis à son petit-fils, Jonas. Jusqu’à ce que celui-ci brise, d’un geste d’amour, la mécanique du traumatisme.


Depuis « Le Fils de Saul » de Laszlo Nemes en 2015, les réalisateurs Hongrois semblent avoir trouvé un moyen de regarder la Shoah autrement que par le prisme de la mise en scène classique ou pompeuse, ais au contraire à travers le regard ou la pensée de ceux qui l’ont vécu et en en gardé une souffrance insupportable, parfois transmise à leurs propres enfants. C’est tout le sujet de « Evolution » du réalisateur Kornél Mundruczó à qui l’on doit notamment : « White God » en 2014, un film surprenant où le gouvernement décide de n’avoir que des chiens de races et impose une lourde taxe sur les bâtards. Provoquant une surcharge des refuges et une recrudescence massive des abandons. Mais les chiens ont décidé de s’organiser pour se battre contre les hommes. Nous ne sommes pas loin d’une première approche allégorique de la Shoa. Et puis « La Lune de Jupiter » en 2017, dans lequel le réalisateur nous invitait à suivre les pas d’Aryan, un jeune migrant qui se fait tirer dessus, lorsqu’il passe illégalement la frontière et se retrouve à avoir le pouvoir de léviter.


Nous le voyons bien, dans son parcours cinématographique, Kornél Mundruczó s’est toujours intéresser à ces gens déracinés, abandonnés ou exilés. Il apparaissait presque normal que ce réalisateur de 47 ans s’intéresse à l’Holocauste, mais avec un œil forcément différent, plus touchant ou plus surprenant que d’autres réalisateurs internationaux. Avec sa scénariste Kata Weber, qui avait déjà travaillé avec lui sur « White God » et « La Lune de Jupiter », Kornél Mundruczó Nous plonge dans trois portraits à trois époques différentes de trois membres d’une famille meurtrie par l’Holocauste. Il y a d’abord, Eva, une enfant miraculée des camps de concentration qui doit son salut à la force et à la détermination de sa mère. Seulement l’enfant une fois devenue adulte va transmettre sa douleur à sa fille et garder toujours des séquelles de ce traumatisme indélébile. Léna, dont l’enfance sera ternie par l’incapacité de sa mère de se défaire de cette souffrance endurée, de ses souvenirs meurtris et qui va, elle aussi digérer cette douleur, en faire son propre trauma, pour ensuite le transmettre à son fils Jonas, qui par amour va briser cette spirale et donner un autre regard à sa destinée, celle de l’avenir où l’identité est celle que l’on accepte et non pas celle qu’on nous impose. Avec une écriture fine et intelligente, Kata Weber va faire parler la douleur, elle va nous entrainer dans une spirale infernale dans laquelle est enfermée la famille qui, non seulement doit vivre avec cette douleur, mais également apprendre à dépasser celle de stigmatisation et de la paranoïa, née de cette blessure jamais refermée.


Et d’ailleurs, la mise en en scène de Kornél Mundruczó fourmille de références, d’allégories et de bonnes idées comme l’utilisation de plans séquences uniques pour mieux faire ressortir la charge poétique et dramatique de l’histoire dont les deux premières parties sont directement inspirées de l’histoire de la mère de la scénariste. Surprenante et touchante, la mise en scène du réalisateur et ses choix de Plans vont pouvoir nous entrainer dans une sorte de malaise qui illustre le trauma engrangé par ce passé douloureux. Précis, et physique, la réalisation oblige les acteurs à se déplacer comme dans une chorégraphie lugubre entre colère, souffrance, souvenirs douloureux et tristesse. Alors oui, nous pourrions dire qu’ « Evolution » est un film difficile par sa tonalité grave, sa souffrance palpable et la difficile compréhension de ce qu’on peut et peuvent encore vivre les familles touchées par l’Holocauste, mais ce point de vue est nécessaire pour mieux nous faire comprendre, que ce déchirement peut encore se transmettre et qu’il faut à un moment que l’un des membres finissent par trouver la petite porte qui permettent de briser ce cercle vicieux de la transmission de la douleur.


Et bien sûr la réussite d’une telle ambition repose également sur les épaules de la distribution, qui, ici, nous bluffe par son énergie et par la précision de son jeu. Déjà Lili Monori (Tender Son) dans le rôle d’Eva, âgée et encore pleine de cette souffrance, de cette haine pour ceux qui lui ont fait subir ces traitements et de l’amour inconditionnel pour sa mère qui a réussi à la sauver. Annamaria Lang (Anna, Un Jour) en fille meurtrie dans son enfance par la distance liée au trauma de sa mère. Et enfin Goya Rego, qui pour son premier rôle, interprète Jonas, le fils de Léna, qui va vouloir regarder ailleurs que dans le passé douloureux de la famille. Les trois acteurs proposent des compositions d’une justesse remarquable et deviennent avec ferveur et précision, les véhicules d’un message touchant et émouvant sur la douleur encore persistante au cœur des familles, touchées par l’Holocauste.


L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.85:1
Précis dans sa mise en scène, remarquable dans son histoire, le film l’est également dans sa photographie. Les couleurs sont soignées et les contrastes sont parfaitement dosés pour lui donner une profondeur tout en douceur et en puissance. L’ensemble est de qualité pour ressortir toutes les nuances d’un film qui n’a d’autre ambition que de nous toucher et de nous faire aborder la douleur de la Shoa par un autre prisme. 

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Hongois
5.1
Le film est disponible uniquement en VO dans une piste Dolby Digital 5.1 assez bien répartie, qui ne met pas trop en façade les voix des acteurs et ne les assourdies pas trop. L’ensemble ne manque pourtant pas d’intérêt et offre une belle immersion dans cette histoire, qui joue beaucoup sur les silences, mais également sur les environnements.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray
Pas de Bonus 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
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Court Metrage