Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Second film de Matt Winn après « January 2nd » (Inédit en France), « Diner à l’Anglaise » explore les réactions d’une « Middle Class » londonienne face à un évènement traumatisant. Construit, volontairement ou non comme un huit clos, dans lequel deux couples se retrouvent confrontés au suicide de la cinquième convive dans le jardin de ceux qui reçoivent et dont la maison est sur le point d’être vendue. Un drame qui aurait forcément une possible conséquence sur cette vente. Car qui voudrait acheter une maison dans laquelle une personne s’est suicidée. Le postulat de Matt Winn vient de son expérience personnelle, lui qui a connu deux personnages qui s’étaient suicidée chez d’autre personnes. Des drames qui lui ont donné l’idée de départ d’une analyse de la manière dont peuvent se comporter ces londoniens de la « Middle-Class » plutôt aisée et qui doit d’un seul coup se mettre en accord ou en contradiction avec ses valeurs.
Le problème c’est que le réalisateur ne parvient jamais à totalement donner le change de son idée de départ en enchainant les scènes sans grandes saveurs et en les ponctuant de coup de sonnettes, censés venir donner une certaine dynamique à l’ensemble. Nous avons la sensation de nous retrouver devant une pièce de boulevard, avec des éclats de voix, de l’humour noir, au point que nous attendons que les portes se mettent à claquer. Mais voilà, la mécanique de la comédie ne fonctionne jamais et nous nous laissons glisser doucement de l’ennuie à la gêne de se demander où va bien nous emmener cette histoire et ce qu’il en restera. Nous ne tardons pas à le savoir, d’ailleurs, avec une conclusion un peu douteuse qui se concentre plutôt sur les deux couples et leurs petites vies qui retrouvent leur chemin, mais un scénario qui oublie surtout la femme suicidée qui en apparaît, du coup, qu’un élément déclencheur de cette histoire mais sans ne rien susciter de plus.
Du côté de la distribution, même constat, outre la direction d’acteurs qui semble être absente, les comédiens rivalisent de manque de constance. Rufus Sewell (Les Piliers de la Terre) surjoue ses colères ou ses éclats de voix, mais n’arrive jamais à trouver le point de justesse pour ne pas passer de l’autre côté de la barrière. Shirley Henderson (The Mandalorian) reste sur la même tonalité fragile du début à la fin, même lorsqu’elle doit être en colère. Olivia Williams (The Crown) arrive tout de même à se sortir du lot, même si elle n’offre que le minimum syndical. Et enfin Alan Tudyk (Vaiana 2) est certainement celui qui gagne la palme du hors-sujet avec son regard de chine battu qui devient plus irritant que touchant.