Noël chez les Barand, c'est sacré ! Surtout pour Vincent, le père, qui se fait une joie de voir toute sa famille réunie. Quand ses enfants annulent leur venue au dernier moment, il ne conçoit pas l’idée de passer les fêtes en tête à tête avec sa femme. Il décide donc de se rendre dans une maison de retraite afin de convier une pensionnaire esseulée à venir fêter Noël chez eux. Débarquent alors Monique et sa meilleure amie Jeanne qui vont très vite prendre leurs aises et semer un joyeux bazar… Pour tous les quatre, ce 24 décembre promet d’être aussi explosif qu’inattendu !
Le réalisateur de « La Stratégie de la poussette » (2012), Clément Michel revient au cinéma avec une comédie au pitch prometteur : Un couple de quinquagénaire décide pour sauver leur réveillon de Noel, déserté par leurs enfants d’inviter une vieille dame, venue d’un EHPAD à leur table. Mais la vieille dame vient accompagnée de sa meilleure amie. Et la soirée de se transformer en cauchemar. Comme nous sommes dans une comédie tout va bien se terminer et tout le monde va sortir grandit de cette aventure. Seulement voilà, les grandes promesses ne sont pas forcément de bons résultats !
Et c’est effectivement ce qui se passe avec cette comédie qui manque terriblement de rythme et d’idée surtout. Car Clément Michel, qui a signé le scénario, sur une idée qui lui est venue d’une anecdote racontée par sa mère, dont un couple d’amis avait invité une dame venue d’un Ehpad, qui était venue accompagnée et qui avait littéralement fichue en l’air la soirée. Parti de là, Clément Michel a donc brodé une histoire, et créé des situations dont les inspirations sont diverses et pas du tout originale, si bien que l’on attend presque les gags comme des évidences à la narration. Les deux femmes qui s’enivrent et commencent à dérailler, les réflexions sur l’âge, sur la mort…etc.
Même la fin est attendue et tellement prévisible que cela en devient presque risible. Mais bon, pourquoi pas, me direz-vous ? On a vu beaucoup de comédie utiliser inlassablement les mêmes ficelles. Il suffit pour cela de se pencher sur la filmographie de la « bande à Fifi ». Ce qui est vrai, mais tout est une question de rythme ! pour prendre l’exemple de la filmographie de « La Bande à Fifi », que ce soit dans « Baby-Sitting » (2014) ou dans « Alibi.com » (2017), les ficelles sont radicalement connues et déjà bien usées dans d’autres comédies d’autres temps, mais le groupe maitrise à la perfection le sens du rythme de la comédie et l’énergie qui s’en dégage est d’une efficacité redoutable et c’est exactement ce qu’il manque au de Clément Michel : « Noel Joyeux ». Il y avait, effectivement, matière, dans son idée de départ, à réaliser une comédie drôle et énergique. Mais le réalisateur semble en avoir manqué. Le film se déroule sans aucune dynamique, les situations se passent avec une lenteur presque pesante et les gags retombent comme des soufflés.
Et ce n’est pas le jeu des comédiens qui viendra y faire quelque chose. Franck Dubosc (Camping) nous refait le même personnage, inlassablement mais avec beaucoup moins de dynamisme que dans le passé et surtout avec une espèce de lassitude qui commence à se voir. Quant à Emmanuelle Devos (Un Silence), elle tente bien vainement de donner une impulsion à ce film, mais lorsqu’elle apporte son énergie et sa justesse, tout est anéanti par le manque de rythme de la mise en scène et du montage. Seules Daniele Lebrun (Conte d’Hiver) et Danielle Fichaud (Aline) arrivent à tirer leur épingle du jeu en jouant sur une palette de nuances extrêmement large et avec une énergie touchante. Mais voilà, cela ne suffit pas à sauver le film.