Shakespeare in love - Edition Superbit

L'histoire :
Londres, été 1593. William Shakespeare (Joseph Fiennes) n'est encore qu'un jeune poète au talent prometteur. Toujours désargenté, il a promis à son commanditaire,  Philip Henslowe (Geoffrey Rush), de lui livrer au plus tôt une nouvelle pièce. Mais l'inspiration lui fait défaut et Shakespeare sent qu'il a besoin d'une muse capable de donner un nouvel élan à son imagination et, peut-être, à sa vie. C'est alors qu'entre en scène Lady Viola (Gwyneth Paltrow) jeune fille à la beauté radieuse, dont il tombe éperdument amoureux. C'est dans la fièvre de leurs ébats clandestins que Shakespeare puise l'inspiration d'une nouvelle pièce au lyrisme sublime : Roméo et Juliette.

La critique :
Les scénaristes Marc Norman and Tom Stoppard n'ont jamais voulu coller à la réalité historique, la vie du dramaturge est mise en regard avec la génèse de l'écriture de Roméo et Juliette. Il s'agit là du point fort de cette oeuvre, avec comme atout supplémentaire une direction efficace des acteurs. A partir de ce "cahier des charges", John Madden a réalisé une oeuvre empreinte d'humour, de romance et de drame. Ce mélange donne une vivacité, une légèreté au film mais, en même temps, lui confère une faiblesse. Ainsi, une scène dramatique qui enchaîne après une scène plus drôle, en perd d'autant son impact. 

Le casting est à la fois riche et homogène. Chacun occupe parfaitement son rôle. En premier lieu, les deux principaux protagonistes avec un Joseph Fiennes au meilleur de son art et une Gwyneth qui ne démérite pas même si elle est légèrement moins crédible lors des scènes de théâtre. Le reste de l'équipe participe aussi efficacement à l'histoire, on peut simplement s'interroger sur la récompense attribuée à Judi Dench qui, si elle interprète superbement la Reine Elisabeth Ier, n'intervient que peu dans le film, mais c'est un autre débat ...

Faut-il être un fin connaisseur de l'oeuvre et de la vie de Shakespeare pour comprendre et apprécier ce film ? Certainement pas, quelques répliques ou allusions peuvent éventuellement être ignorées par les non-initiés, mais en aucun cas l'oeuvre se destine à un public spécifique.

En conclusion :
Il serait injuste de qualifier ce film de mauvais, mais il est tout autant injuste de participer à l'engouement injustifié dont il a bénéficié et qui lui a valu ses nombreuses récompenses. Son manque de profondeur est compensé par d'autres points, l'ensemble reste un divertissement avec un alibi culturel.  

Sans aucun doute, l'image gagne en qualité avec cette édition Superbit. L'édition "standard" bénéficiait déjà d'un traitement très correct. Ici, le gain qualitatif concerne plusieurs caractéristiques comme la définition, la restitution des couleurs ou encore la fluidité des  images. Les superbes costumes  sont pleinement mis en valeur, l'oeuvre acquiert par ce biais un plus grand réalisme, une plus grande authenticité. Les costumes baroques offrent un niveau de détails très élevé, les perles gardent leur scintillement et les étoffes leur aspect soyeux. Les amateurs de belles images seront comblés, d'autant plus si le matériel de restitution suit la cadence ... 

La VF est proposée en Dolby Digital 5.1, alors que la VO se voit gratifier du Dolby Digital 2.0 et du DTS 5.1 (mi-débit). Disons le tout de suite, le thème du film n'est pas propice à un univers sonore particulièrement exubérant. Le 2.0 est assez convaincant mais délivre une ambiance trop étriquée par rapport aux images, le 5.1 s'avère un meilleur choix. Qualitativement DD (VF) et DTS (VO) font pratiquement jeu égal. La précision des détails et le mixage très subtil (avec des voies arrières sollicitées avec parcimonie mais efficacité), caractérisent la piste Dolby Digital 5.1. De son côté, le DTS offre une signature plus mate, plus feutrée mais avec une plus grande authenticité sur les scènes de théâtre (la VO n'y est pas étrangère !). Pour chacun des deux formats, il faut souligner une superbe présence de la voie centrale, très importante pour ce genre de film.
Peu de regrets en dehors, toujours pour le multicanal, d'une légère retenue du canal de graves et d'une dynamique qui "s'emballe" lors des scènes chargées en informations sonores. En tout cas, rien qui n'altère durablement la très bonne qualité de la restitution audio. Par exemple, le passage de la minute 22 témoigne de la qualité du travail lorsque Viola (alias Kent) passe son audition devant Shakespeare dans un théâtre vide. La réverbération de l'endroit est très perceptible, la position des acteurs est si précise que l'on perçoit la position "géographiquement" élevée du dramaturge et son déplacement pour rejoindre l'actrice. La scène fait intervenir la superbe bande originale qui ajoute une touche lyrique au passage, sans pour autant diminuer la perception des dialogues qui continuent : du beau travail !

Les menus, s'ils sont habituels pour ce type d'édition, sont en total décalage avec le film, de par leur dessin futuriste dont le but est de rappeler le côté high-tech de ce type d'édition. Ils sont très lisibles, dépourvus de toute fantaisie, animation ou autre fond sonore et permettent d'accéder aux sections suivantes :
- Envoi du film
- Langues : sélection des versions avec un rappel appréciable du format sonore.
- Sous-titres : activation ou non des trois sous-titres disponibles.
- Chapitres : des vignettes figées avec une numérotation, le strict minimum.

L'interactivité est inexistante, mais ce n'est pas une surprise étant donné le cahier des charges des collections Superbit, le plaisir est ailleurs ...