Pinocchio

L’histoire

 

La nuit est tombée sur un petit village de Toscane, lorsque des dizaines de petits rats blancs, tirant un magnifique carrosse, traversent la rue principale. À bord du carrosse se trouve la fée, et son fidèle serviteur Médor.

 

Le lendemain matin, la magie de ce passage nocturne donne tout à coup vie à un tronc d'arbre qui se trouvait sur un chariot. Animé d'une fulgurante énergie, celui-ci va traverser le village, semant la panique sur son passage, avant de s'écraser sur la porte du très pauvre menuisier Geppetto.

 

Intrigué, puis ravi par la qualité de cette matière première, Geppetto décide d'en faire une marionnette. Le bout de bois étant magique, la marionnette prend vie immédiatement : c'est Pinocchio. Malheureusement, inconscient des dommages qu'il peut causer, celui-ci se précipite au dehors pour profiter de la vie nouvelle qu'on vient de lui insuffler.

 

Déclenchant à nouveau de nombreuses catastrophes, Pinocchio sera rapidement arrêté par la police, mais il parviendra à s'échapper, sans savoir que c’est Geppetto qui ira en prison à sa place. Une fois sorti de prison, Geppetto va tenter d'éduquer Pinocchio en l'envoyant à l'école.

 

Mais les tentations sont grandes pour la petite marionnette, et malgré les recommandations de prudence du criquet parlant, Pinocchio va s'écarter du chemin de l'école pour aller de mésaventures en mésaventures.

 

Autour du film

 

« Le aventure di Pinocchio » a été écrit par Carlo Collodi, un journaliste originaire de Florence, en 1883. Très populaire, le personnage bénéficiera d'une édition illustrée en 1911, par le peintre italien Attilio Mussino. Mais sa popularité ne dépassera les frontières italiennes qu'avec l’adaptation en dessin animé de Walt Disney en 1940, réalisé par Luske Hamilton et Ben Sharpsteen.

 

Le thème aura par la suite beaucoup de succès dans le monde entier, avec de nombreuses adaptations cinématographiques dont les plus récentes sont celles de Steve Barron, en 1996, et Michael Anderson, en 1999. En adaptant l'histoire de Pinocchio au cinéma, Roberto Benigni finalise, en fait, le projet du cinéaste Federico Fellini, mort en 1993, qui avait envisagé de réaliser ce film avec Roberto Benigni, qu'il surnommait "Pinocchieto" (petit Pinnochio) dans le rôle-titre.

 

Pour la première fois, Benigni interprète un personnage qui n'est pas issu de sa propre imagination. Cela lui a demandé un effort particulier, à la fois en termes d’interprétation et de réalisation. Le réalisateur voulait avant toute chose donner une version la plus fidèle possible au livre, il a donc retenu uniquement des acteurs italiens.

 

Après avoir consulté de nombreuses illustrations de l'histoire de Pinocchio, le réalisateur a orienté son choix selon un critère précis : il voulait retrouver chez ses acteurs les expressions faciales qui serviraient le mieux son projet. Benigni dira plus tard « cela a représenté un travail dur et long, mais quand je me suis finalement retrouvé devant un Renard et un Chat en chair et en os et quand j'ai vu la Fée, Geppetto et Lucignolo, mon coeur s’est mis à bondir dans ma poitrine. J'ai fait la chose la plus simple au monde : j'ai choisi les visages qui me plaisaient le plus ». En réalité, le rôle de la fée est joué par Nicoletta Braschi, qui est également la femme de Roberto Benigni !

 

Roberto Benigni a eu quelques difficultés à trouver un lieu propice au tournage de ce film. Il est finalement retourné à l'ancienne usine chimique de Papigno, où il avait tourné certaines scènes du film « la Vie est Belle ». Malheureusement, au moment de la conception de Pinocchio, en novembre 2000, les lieux étaient en ruine. De lourds travaux de transformation des hangars en plateau de cinéma sont alors entamés avec la participation de 60 sociétés qui travaillent sur le projet pendant huit mois.

 

Près de 90 personnes travaillent sur la création des décors, et le tournage peut commencer dans le courant de l'année 2001. 28 semaines de tournage seront nécessaires sur les trois plateaux réalisés : le village de Geppetto, la ville en bord de mer et le pays des jouets. Pour les scènes extérieures, l'équipe technique et les acteurs ont passé quatre semaines en Toscane.

 

De très nombreux effets visuels, réalisés en numérique sous la direction de Rob Hodgson, ont été nécessaires pour apporter une crédibilité au film. Certaines séquences, comme l’introduction avec le tronc d'arbre, ont été entièrement réalisées par ordinateur.

 

La qualité du résultat final tient aussi beaucoup aux costumes, réalisés par Danilo Donati (fidèle de Pier Paolo Pasolini et de Federico Fellini), à la photographie, dirigée par Dante Spinotti (Heat, L.A. Confidential, Dragon Rouge), et à la musique de Nicola Piovani.

 

Le budget final du film avoisine les 40 millions d'euros, mais le film est pratiquement entré dans ses frais uniquement grâce aux recettes sur le territoire italien. Il avait d'ailleurs réalisé dans ce pays un démarrage spectaculaire. Diffusé dans plus de 900 salles obscures italiennes lors de sa sortie, Pinocchio a rapporté un peu plus de 9,5 millions d'euros de recettes pour son premier week-end exploitation, détrônant même «  le seigneur des anneaux : les deux tours » précédent détenteur de ce record.

 

Critique subjective

 

Avec ses costumes, ses maquillages et ses décors somptueux, cette version de Pinocchio est tout simplement magique. Superbement interprété par un Roberto Benigni en pleine forme, ce Pinocchio scotchera à leur fauteuil même les spectateurs les plus blasés.

 

Moins «  enfantine » que l'adaptation de Walt Disney, ce Pinocchio semble plus «  adulte » même s'il s'adresse à tous les publics. Ce très beau film, aux multiples rebondissements et à la fin très morale, est un enchantement pour toute la famille, à ne manquer sous aucun prétexte.

Cette édition DVD de Pinocchio bénéficie, dans l'ensemble d’une très bonne qualité d'image. Les couleurs, en particulier, sont très bien rendues et contribuent, avec la bonne définition du film, à retranscrire parfaitement les décors, les costumes et les maquillages enchanteurs.

 

La maîtrise parfaite des éclairages et de la photographie, fait que certaines scènes sont un véritable plaisir pour les yeux. C'est par exemple le cas de l'intérieur de la maison de la fée. On accordera également une mention spéciale aux maquillages du Chat et du Renard particulièrement bien réussis.

 

 Le seul défaut du film, s'il fallait en trouver un, vient d’un léger manque de définition dans les feuillages de la forêt, qui ont tendance à scintiller légèrement dans les plans larges. Mais ce défaut est minime et ne ternira pas la grande qualité esthétique de l'ensemble.

Le DVD nous offre trois pistes sonores en Dolby Digital 5.1 français, anglais et italien. La version originale étant ici la piste italienne.

 

La piste française bénéficie de très bon doublage, d'une bonne ampleur et d'une bonne dynamique. Elle permet de très bien s'immerger dans l'histoire, même si les voix surround sont très peu exploitées.

 

 La piste anglaise a également bénéficié de bon doublage, sur lesquels on a mêmes droits a de petits reportages dans les bonus (voir ci-dessous).

Les menus du DVD sont relativement sobres et le packaging est assez classique.

 

L'éditeur, Buena Vista, nous propose seulement deux bonus assez courts et ne présentant pas beaucoup d'intérêt :

 

Inauguration des vitrines de Noël chez FAO Schwartz – 5 minutes

 

À Noël 2002, Roberto Benigni s'est rendu à l'inauguration des vitrines de Noël des magasins de jouets FAO Schwartz à New York. On verra dans ce reportage comment a été recréé l'ambiance du film Pinocchio et une sorte de « Making Of » des vitrines.

 

Les voix de Pinocchio – 4 minutes

 

Ce très court reportage montre comment le film a été doublé en anglais. Il consiste essentiellement en une succession d'interviews des différentes voix anglaises du film.

 

Il est regrettable que pour un film qui a bénéficié de tellement de soins pour la réalisation des costumes et des décors, nous ne puissions pas bénéficier d'un petit « making of » pour voir comment s’est effectué ce fabuleux travail.