Depeche Mode - 101

Septembre 1987, le groupe Depeche Mode enregistre son 7eme album, Music For the Masses, lequel contient des hits qui ont cartonné dans les charts internationaux comme Behind the wheel, Strangelove ou bien encore Never let me down again. Cet album qui s’est vendu à plusieurs millions d'exemplaires, mélange habilement musique expérimentale (présentes sur tous les albums de DM), samples accrocheurs et toujours la profondeur des textes de Martin Gore.

Parallèlement Anton Corbjin cette année la prend en main le visuel de DM (clips, cover design, look, photos).

Suite à la sortie de l'album, le groupe entame une tournée exténuante de 101 concerts à travers le monde, et charge Don Alan Pennebaker, connu pour avoir filmé Don’t Look Back  (1965) avec Bob Dylan, de filmer un documentaire sur la tournée sur le sol américain du groupe.

Un casting est organisé sur une radio New-Yorkaise W-DRE, afin de sélectionner huit fans de DM, qui suivront le groupe en tournée, sous la caméra de Pennebaker, concert et backstage, pendant 10 jours, jusqu'à leur 101eme et dernier concert se déroulant au Pasadena Rose Bowl, à Los Angeles le 18 juin 1988.

Au travers de ce documentaire Pennebaker ne se limite pas aux clichés traditionnels du documentaire musical, Scène, Interview, Backstage, mais au travers des 8 fans, jouera la carte sociologique, montrant à la fois le succès grandissant du groupe, mais aussi le public acteur de ce succès. Les choix faits au casting ne sont pas innocents, jeunesse insouciante, branchée, faussement rebelle, de l'aveu même de Pennebaker c'est frappant de voir la relation entre le public type Middle Class US, qui fait le succès du groupe, et le groupe venant des couches ouvrières Anglaises.

Il filme le groupe sans artifices, fidèle au cinéma vérité qui à fait son succès, témoin des émotions qui secouent les membres du groupe backstage, ou bien de la tension entre ceux-ci, il est présent dans la quasi intimité du groupe, agissant comme un décodeur sur le fonctionnement de celui-ci, apparaît dès lors un groupe divisé d'un côté Fletch et Martin, de l'autre Alan et Dave.

Les différentes personnalités du groupe, sont mises en avant à travers ce documentaire, la voix du groupe est celui qui se livrera le plus devant la caméra, père attentionné avec son fils, ou star amère regrettant son ancien emploi de supermarché "Au bout du compte je remplissait des rayons mais j'étais heureux". Andrew Fletcher d'ailleurs définit très bien, dans 101, le rôle des différents membres du groupe: Martin Gore, le compositeur, Alan Wilder le bon musicien, Dave Gahan la voix et le show man, et lui même chargé des relations avec la maison de disque et garant de la cohésion du groupe. C'est dans c'est dans ce mode de fonctionnement que les membres de DM ont construit leur carrière dans les années 80, jusqu'à ce que les frustrations, refoulées jusqu'alors, de certains d'entre eux conduisent Dave Gahan à certains excès (il à frôlé la mort) et Alan Wilder à quitter le groupe.

Ce concert sera un tournant pour le groupe, qui penseront alors (à tort) être arrivés au summum de leur carrière, c'était tout simplement la preuve que pour la première fois une formation pop/électronique pouvait remplir un stade de 70 000 personnes. Ce film, est un film humble sur un groupe européen qui essaye de percer aux US dans les années 80, et montre aussi les différents aspects de l'industrie du disque et de la vie d'une tournée.

Attention, point noir, pour les non anglophones, le documentaire ainsi que le commentaire audio n'est pas sous titrés, seuls les bonus le sont. C'est quand même une hérésie de publier un documentaire qui contient autant de dialogues que de live sans sous-titres d'autant plus qu'ils étaient déjà présents sur la VHS de l'époque.
 

Tracklisting du concert du Rose Bowl :
Master And Servant
Pimpf
Behind The Wheel
Strangelove
Blasphemous Rumours
Stripped
Somebody
Black Celebration
Pleasure Little Treasure
Just Can't Get Enough
Everything Counts
Never Let Me Down Again

L'image à plutôt (mal) vieilli, sur certains plans, malgré le fait que ce film ne soit pas fait par Corbjin, elle est extrêmement granuleuse. Le manque de définition est flagrant, et quelques légers défauts de pellicules sont présents. La compression n'est pas optimale, et les effets de fumée sur scène laissent parfois entrevoir une pixellisation à outrance. De plus les couleurs manquent un peu de vivacité, elles apparaissent parfois très ternes. Dommage, l’image est le point faible malgré la restauration de ce Dvd (avec l’absence de sous-titres).

Le remixage 5.1 de 101 à vraiment été soigné, la voix centrale diffuse la musique et le chant, avec la voix très en avant par rapport à la musique, les frontales droite et gauche aussi, mais la voix est beaucoup plus en retrait, les surrounds arrières retransmettent les avants avec un effet reverb et un son très atténué et le bruit du public entre les morceaux. Le caisson de basses reçoit lui les informations issues de la ligne de basse et la rythmique (à cette époque du groupe, la rythmique est encore issue d'une boite à rythme électronique, ou du magnétophone).

 

L'impression de relief est vraiment là, on se croit sans problème dans un immense stade de 77 000 personnes. les basses sont profondes, fermes et généreuses, la voix est claire et précise, les sons sont bien localisés,et l'ensemble à une belle dynamique bref ce mixage est un vrai régal.

 

Le mixage PCM, est l'équivalent du CD sorti en 1989, le son semble plat, peu dynamique, un peu triste par rapport au mixage multicanal. Nous ne pouvons que vous conseiller de préférer le mixage 5.1 pour l'écoute de ce concert.

12 titres du concert donné au Pasadena Rose Bowl: ce bonus a l'avantage de présenter le concert dans sa quasi intégralité, sans le documentaire. Certains titres sont coupés légèrement avant la fin, et la qualité d'image et de son est équivalente à celle présente dans le film sur l'autre disque.

 

Commentaire audio du groupe, et de Pennebaker (Vo non sous-titrée):

Un commentaire audio, fait dans la bonne humeur, M.Gore avouera ne pas avoir revu le film depuis 10 ou 11 ans, Dave expliquera que les mouvements de bras spontanés du public sur Never let me down again, sont partis de quelques fans à l'époque des concerts du 101, et que ça se produit depuis à chaque show, les 77 000 personnes bougeant leur bras durant le concert du Rose Bowl fait partie de ses souvenirs les plus marquants depuis ces 22 dernières années. Il expliqueront aussi l'énorme trac qu'il ont ressentit juste avant de rentrer sur scène, n'ayant jamais joué jusqu'alors dans un stade.

 

Interviews de Dave Gahan, Andy Fletcher, Martin Gore, Daniel Miller, Jonathan Kessler:

Des interviews plutôt courtes, D Gahan parle de son actualité solo, et de son état d'esprit, M.Gore explique sa méthode de travail au niveau de la composition, Fletch parle de son groupe actuel Client et de la tournée 101, D.Miller revient davantage sur l'historique du groupe, sa participation dans la production ainsi que des différents clashs qu'a connu le groupe, Enfin J.Kessler lui revient plus sur son parcours et le hasard qui l'a mis sur la route de DM à la sortie de son université.

 

Interview des fans Christopher Hardwick, Olivier Chesler, Jay Serken:

Plutôt rigolo de voir la transformation des trois fans 15 ans après, chacun d'entre eux raconte des anecdotes, revient sur l'aventure qu'a été pour eux le tournage de 101.

 

Clip promotionnel de Everything Counts