The Celluloid Closet

Le sujet :
Il s'agit là d'un documentaire sur la censure de l'homosexualité dans le cinéma américain. Les réalisateurs adaptent là le premier ouvrage de Vito Russo ", "Homosexuality in the Movies" tiré de son oeuvre "The Celluloid Closet"(1981).

 

La critique :
En portant à l'écran ce sujet grave, Rob Epstein et Jeffrey Friedman ont voulu appuyer sur l'inanité de cet interdit et sur le fait que bon nombre de réalisateurs sont malgré tout parvenus à déjouer des règles, par trop abusives, au prix de maints subterfuges frôlant parfois le ridicule. Mais l'essentiel n'était-il pas de tenter de faire évoluer les moeurs le plus rapidement possible afin que la communauté homosexuelle ne se voit pas marginalisée, une fois encore ?
Pour aider à la création de cette étude, de nombreux acteurs comme Tony Curtis, Shirley Mac Laine, Tom Hanks, Whoopi Goldberg, ou encore Susan Sarandon, réalisateurs, producteurs hollywoodiens se prêtent au jeu de l'interview afin de mettre en lumière la discrimination qui censure, depuis toujours et encore aujourd'hui, le cinéma américain quand il ose aborder le dit sujet. C'est donc l'ordonnance de la MPAA (Motion Picture Association of America), à l'origine du fameux code Hays qui veillait scrupuleusement à ce que des scènes trop suggestives ou des propos ambigües ne soient pas portés à l'écran, qui se trouve sur le banc des accusés. 
Un siècle de cinéma se trouve alors placé sous la loupe des deux réalisateurs pour exposer l'évolution du traitement de ce tabou au travers d'une bonne alternance d'extraits de près de 120 films et d'anecdotes de tournages rapportées sur le mode de l'humour. Tout cela confère à cette bonne rétrospective de l'émotion et propose de façon décapante et ludique l'historique de désirs inavoués à l'écran.

 

Conclusion :
Voilà 100 minutes d'intérêt qui permettent de prendre la mesure du phénomène  et de percevoir, une fois encore, à quel point le puritanisme poussé à son extrême peut engendrer de complexes et s'avérer ravageur.

Environ la moitié du programme est en noir et blanc, avec quelques passages relativement anciens. En tenant compte de cet élément, on peut qualifier l'image de très convenable, même si la variété des séquences entraîne une variété de restitutions. Les seuls défauts visibles (définition parfois grossière, couleurs délavées) ne diminuent jamais trop sensiblement la lisibilité des images.

VO et VF sont proposées en Dolby Digital 2.0.Elles ont en commun une restitution des voix originales assez souvent nasillarde avec un souffle qui peut se révéler assez gênant. Sur les passages plus récents, on revient à un niveau de qualité plus habituel. Le plus important reste la voix du commentaire et, sur ce point, sa clarté et sa perception ne souffrent d'aucune faiblesse. La VF constitue le meilleur choix avec un commentaire très judicieusement mis en avant par un timbre clair et puissant.

Le menu général nous acueille avec un fond rose vif de circonstance, quelques images animées et une musique de fond qui lui donnent une chaleur très appréciable. On peut accéder aux sections :
- Film
- Versions : VO, avec ou sans sous-titres et VF (sans rappel du format audio)
- Chapitres : vignettes fixes assez petites mais avec numérotation et titres des séquences. La navigation n'est pas forcément évidente.
- Scènes coupées : ici pas d'images de film mais un concentré d'extraits d'interviews des principaux intervenants du programme principal ainsi que d'autres professionnels du cinéma américain. Les propos sont directs, aucune dialectique sophistiquée n'est employée pour parler d'idées et de sentiments humains. Cette séquence est enrichissante et se termine par une ouverture optimiste sur le présent et le futur : à voir. 
- Bande-annonce Arte Vidéo : présentation des nombreux titres du catalogue Arte Vidéo sur fond musical. Jaquettes, menus et rapides images des programmes s'enchaînent rapidement : une bonne façon de présenter la collection, mais chaque titre est "survolé", une visite du site web s'impose pour en savoir davantage.
- Crédits DVD : une page écran.

A noter, en plus, un livret en couleur de 32 pages de Florence Tamagne, auteur de "Mauvais Genre ?", une histoire des représentations de l'homosexualité (2001).
Sans être pléthorique, l'interactivité est dans la continuité du documentaire qu'elle enrichit, si besoin en était ...