Bashing

Genre
Pays
Japon (2006)
Date de sortie
jeudi 4 octobre 2007
Durée
82 Min
Réalisateur
Producteurs
Naoko Okamura, Masahiro Kobayashi
Scénaristes
Masahiro Kobayashi
Compositeur
Hiroshi Hayashi
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
82 min
Nb Dvd
1

L'histoire

Yuko rentre au Japon après avoir été otage au Moyen-Orient, où elle était volontaire pour aider la population locale. Cet évènement a profondément choqué et embarrassée son pays. Six mois après son retour, elle est toujours victime de manifestations de mépris : chaque jour, elle est humilié par des insultes, harcelée par des dizaines de coups de fil anonymes et même agressée dans la rue. Son employeur la licencie et son isolement augmente en même temps que son désespoir. Seul son père la soutient et la comprend malgré l’hostilité générale. Yuko décide pourtant de traverser sans faiblir cette épreuve avec une idée fixe : retourner dans le pays où elle s’est sentie utile pour la première fois et où le sourire des enfants a donné un sens à sa propre vie…

Critique artistique

Présenté en compétition officielle lors du 58ème festival de Cannes en 2005, Bashing du réalisateur japonais Masahiro Kobayashi est inspiré de la vie d'une jeune volontaire japonaise, Nahoko Takato, prise en otage en Irak et rejetée à son retour par la société de son pays. Le réalisateur n'a pas voulu faire un documentaire, mais bien une oeuvre de fiction, c'est la raison pour laquelle il s'est inspiré de l'histoire de la jeune fille, mais non de sa vie, et que tous les éléments du scénario sont purement fictionnels. Troisième collaboration entre le réalisateur et l’actrice Fusako Urabe, Bashing est le 7ème long-métrage de Masahiro Kobayashi qui avait déjà présenté plusieurs films à Cannes dont Bootleg Film (1998), La Route des petits voyous en 1999 ou L'homme qui marchait sur la neige en 2001 dans la sélection Un certain regard et film noir (2000) dans à la quinzaine des réalisateurs. Le cinéaste qui est très influencé par les premiers films de François Truffaut est également très engagé et témoigne sur les mœurs de son pays tout comme d’autres réalisateurs japonais ont pu le faire à l’image de Kore-eda Hirokazu à qui l’on doit Nobody Knows(2005).

Alors que les prises d’otage dans des pays étrangers en proie à des conflits armées se multiplient et qu’en France nous avons pu nous rendre compte des difficultés des prisonniers voire des otages avec l’affaire du rapatriement des infirmières bulgares, Bashing fait figure de modèle cinématographique et d’illustration de cette question. On sait que les infirmières bulgares ont souffert de discriminations et de menaces à leur retour dans leur pays au point qu’il ait été question qu’elles demandent l’asile politique en France. Le ministre du commerce International japonais, Shoichi Nakagawa, déclarant à l’encontre des volontaires japonais partant en Iraq qu’ils pouvaient aller où ils voulaient, mais que s’il leur arrive quelque chose, ce serait de leur faute, est révélateur de l’intolérance qui existe à l’encontre de ceux qui décident de devenir volontaire dans des pays à risques. La situation des otages est délicate parce qu’elle place leur pays d’origine dans une position difficile à gérer comme on peut le voir avec les otages sud-coréens délivrés après que deux d’entre eux aient été exécutés sommairement ce qui aurait pu être éviter car le gouvernement coréen voulait leur interdire de se rendre en afghanistan. Par ailleurs, les concitoyens des volontaires n’admettent pas que l’on puise délibérément prendre le risque de se rendre dans des territoires occupées comme c’est le cas pour les otages en Iraq.

Bashing qui signifie harcèlement en français, montre clairement de quelle manière toute une société peut harceler un individus directement tout en s’en prenant par extension aux membres de sa famille. On voit comment la honte qu’inspire la jeune volontaire aux japonais rejaillit sur sa famille qui s’en trouve affectée notamment sur leurs lieux de travail. Le père de Yuko se verra pousser à la démission après s’être pourtant abaisser à supplier à genoux pour finir par se suicider et la belle-mère de Yuko devra supporter les indiscrétions et remarques désobligeantes sur son lieu de travail. Yuko elle-même est licenciée non pas pour incompétence mais parce qu’elle serait à l’origine d’une dégradation de l’ambiance chez ses collègues. La jeune femme se trouve d’autant plus isolée que son choix de vie va à l’encontre des normes sociales. Elle ne parvient pas à renouer avec ses anciennes camarades devenues mère de famille tandis quelle est contrainte de rompre avec son fiancé qu’elle n’avait pas vu depuis son retour. Ce dernier ne la reconnaît plus ; elle est aussi certainement devenue trop encombrante pour quelqu’un qui a des ambitions plus simples et conformes à la norme.

Masahiro Kobayashi qui ne voulait pas simplement raconter l’histoire de la jeune volontaire dont s’inspire le film, a été bien inspiré de travailler une troisième fois avec l’actrice Fusako Urabe dont certaines expressions hésitent entre un rictus de souffrance et un sourire. Plus d’une fois on ignore ce que traduisent réellement les expressions de son visage ce qui tantôt nous donne envie d’être de son côté tantôt nous la fait percevoir comme une personne bornée qui ne pense qu’à elle. La fin du film peut à ce titre faire passer son besoin d’être volontaire comme une obsession qui est cependant tempéré par le fait qu’elle s’intéresse à la vie de Sœur Teresa et par le plaisir et l’enthousiasme qu’elle ressent à l’avance en achetant des confiseries et des gâteaux pour les enfants dont elles va s’occuper en Iraq. Bashing met en lumière ce qu’est l’engagement profond de personnes qui se sentent appeler à être au service des autres ; celles qui tiennent une position que l’on peut assimiler à la figure de l’Idiot, motivées par quelque désir absolu dépassant l’entendement. Dans le cas de Yuko, elle tient d’autant plus à être volontaire qu’elle ne s’est jamais senti aussi utile qu’en se mettant au service de la population d’un pays en difficulté.

Verdict

Œuvre de fiction inspiré d’une histoire réelle, Bashing met en image de manière assez froide le vécu d’une volontaire en Irak libérée d’une prise d’otage. L’embarras de son pays face à sa prise d’otage et le harcèlement dont elle est victime en rentrant au Japon n’est pas isolé ce qui révèle à quel point il est difficile d’appartenir à un pays tout en assumant une mission dans un pays étranger où la situation politique implique une prise de risque.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.66:1
Bashing est une fiction qui s’inspire librement de faits réels et a été tourné avec une certaine touche réaliste même si le réalisateur de défend d’avoir voulu faire un documentaire. On découvre une photographie qui fait pensé à celle qu’on peut obtenir avec des caméras vidéos. La colorimétrie tire vers les verts et les bleus, la lumière semble avoir été volontairement réduite ou travaillée afin d’obtenir un rendu réaliste. On retrouve quelques petites tâches blanches sur le master dont on retire l’impression générale d’une colorimétrie un peu fade, les couleurs n’étant pas du tout saturées et les extérieurs assez monotones. La compression est correcte tout comme la définition mais la colorimétrie qui semble fidèle aux choix du directeur de la photo est très pale et délavée.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
2.0
Cette édition DVD de Bashing est proposée avec une piste audio Dolby Digital 2.0 en version japonaise avec sous-titrages français ou néerlandais. LA piste audio est frontale et peu expressive. Il s’agit principalement d’une piste où se détachent les voix des personnages, les dialogues étant plus importants que les bruits d’ambiances. La bande son n’est pas vraiment le point fort de Bashing et il ne faut rien attendre de particulier à ce niveau. Une piste qui remplit son rôle par ailleurs très restreint.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray
Bonus

bande-annonce
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
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